HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II

λόγοις



Texte grec :

[371] μηδὲν ἄγων ὧν ἐκεῖνοι (371a) δέονται παρ’ ὧν ἂν κομίζωνται ὧν ἂν αὐτοῖς χρεία, κενὸς ἄπεισιν. ἦ γάρ; Δοκεῖ μοι. Δεῖ δὴ τὰ οἴκοι μὴ μόνον ἑαυτοῖς ποιεῖν ἱκανά, ἀλλὰ καὶ οἷα καὶ ὅσα ἐκείνοις ὧν ἂν δέωνται. Δεῖ γάρ. Πλειόνων δὴ γεωργῶν τε καὶ τῶν ἄλλων δημιουργῶν δεῖ ἡμῖν τῇ πόλει. Πλειόνων γάρ. Καὶ δὴ καὶ τῶν ἄλλων διακόνων που τῶν τε εἰσαξόντων καὶ ἐξαξόντων ἕκαστα. οὗτοι δέ εἰσιν ἔμποροι· ἦ γάρ; Ναί. Καὶ ἐμπόρων δὴ δεησόμεθα. Πάνυ γε Καὶ ἐὰν μέν γε κατὰ θάλατταν ἡ ἐμπορία γίγνηται, συχνῶν (b) καὶ ἄλλων προσδεήσεται τῶν ἐπιστημόνων τῆς περὶ τὴν θάλατταν ἐργασίας. Συχνῶν μέντοι. Τί δὲ δή; ἐν αὐτῇ τῇ πόλει πῶς ἀλλήλοις μεταδώσουσιν ὧν ἂν ἕκαστοι ἐργάζωνται; ὧν δὴ ἕνεκα καὶ κοινωνίαν ποιησάμενοι πόλιν ᾠκίσαμεν. Δῆλον δή, ἦ δ’ ὅς, ὅτι πωλοῦντες καὶ ὠνούμενοι. ᾿Αγορὰ δὴ ἡμῖν καὶ νόμισμα σύμβολον τῆς ἀλλαγῆς ἕνεκα γενήσεται ἐκ τούτου. Πάνυ μὲν οὖν. (c) ῍Αν οὖν κομίσας ὁ γεωργὸς εἰς τὴν ἀγοράν τι ὧν ποιεῖ, ἤ τις ἄλλος τῶν δημιουργῶν, μὴ εἰς τὸν αὐτὸν χρόνον ἥκῃ τοῖς δεομένοις τὰ παρ’ αὐτοῦ ἀλλάξασθαι, ἀργήσει τῆς αὑτοῦ δημιουργίας καθήμενος ἐν ἀγορᾷ; Οὐδαμῶς, ἦ δ’ ὅς, ἀλλὰ εἰσὶν οἳ τοῦτο ὁρῶντες ἑαυτοὺς ἐπὶ τὴν διακονίαν τάττουσιν ταύτην, ἐν μὲν ταῖς ὀρθῶς οἰκουμέναις πόλεσι σχεδόν τι οἱ ἀσθενέστατοι τὰ σώματα καὶ ἀχρεῖοί τι ἄλλο ἔργον πράττειν. αὐτοῦ γὰρ δεῖ μένοντας (d) αὐτοὺς περὶ τὴν ἀγορὰν τὰ μὲν ἀντ’ ἀργυρίου ἀλλάξασθαι τοῖς τι δεομένοις ἀποδόσθαι, τοῖς δὲ ἀντὶ αὖ ἀργυρίου διαλλάττειν ὅσοι τι δέονται πρίασθαι. Αὕτη ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, ἡ χρεία καπήλων ἡμῖν γένεσιν ἐμποιεῖ τῇ πόλει. ἢ οὐ καπήλους καλοῦμεν τοὺς πρὸς ὠνήν τε καὶ πρᾶσιν διακονοῦντας ἱδρυμένους ἐν ἀγορᾷ, τοὺς δὲ πλανήτας ἐπὶ τὰς πόλεις ἐμπόρους; Πάνυ μὲν οὖν. (e) ῎Ετι δή τινες, ὡς ἐγᾦμαι, εἰσὶ καὶ ἄλλοι διάκονοι, οἳ ἂν τὰ μὲν τῆς διανοίας μὴ πάνυ ἀξιοκοινώνητοι ὦσιν, τὴν δὲ τοῦ σώματος ἰσχὺν ἱκανὴν ἐπὶ τοὺς πόνους ἔχωσιν· οἳ δὴ πωλοῦντες τὴν τῆς ἰσχύος χρείαν, τὴν τιμὴν ταύτην μισθὸν καλοῦντες, κέκληνται, ὡς ἐγᾦμαι, μισθωτοί· ἦ γάρ; Πάνυ μὲν οὖν. Πλήρωμα δὴ πόλεώς εἰσιν, ὡς ἔοικε, καὶ μισθωτοί. Δοκεῖ μοι. ῏Αρ’ οὖν, ὦ ᾿Αδείμαντε, ἤδη ἡμῖν ηὔξηται ἡ πόλις, ὥστ’ εἶναι τελέα; ῎Ισως. Ποῦ οὖν ἄν ποτε ἐν αὐτῇ εἴη ἥ τε δικαιοσύνη καὶ ἡ ἀδικία; καὶ τίνι ἅμα ἐγγενομένη ὧν ἐσκέμμεθα;

Traduction française :

[371] ne portant rien de ce dont les fournisseurs ont besoin, elles (371a) repartiront aussi les mains vides, n'est-ce pas ? Il me le semble. Il faut donc que notre cité produise non seulement ce qui lui suffit à elle-même, mais encore ce qui, en telle quantité, lui est demandé par ses fournisseurs. Il le faut, en effet. Par suite, elle aura besoin d'un plus grand nombre de laboureurs et d'autres artisans. Certes. Et aussi d'agents qui se chargent de l'importation et de l'exportation des diverses marchandises. Or, ceux-ci sont des commerçants, n'est-ce pas ? Oui. Nous aurons donc besoin aussi de commerçants. Assurément. Et si le commerce se fait par mer, il nous faudra encore (371b) une multitude de gens versés dans la navigation. Oui, une multitude. Mais quoi ? dans la cité même, comment les hommes échangeront-ils les produits de leur travail ? C'est en effet pour cela que nous les avons associés en fondant une cité. Il est évident, dit-il, que ce sera par vente et par achat. D'où nécessité d'avoir une agora et de la monnaie, symbole de la valeur des objets échangés. Certainement. Mais si le laboureur ou quelque autre artisan, apportant (371c) sur l'agora l'un de ses produits, n'y vient pas dans le même temps que ceux qui veulent faire des échanges avec lui, il ne laissera pas son travail interrompu pour rester assis sur l'agora. Point du tout, répondit-il ; il y a des gens qui, voyant cela, se chargent de ce service ; dans les cités bien organisées ce sont ordinairement les personnes les plus faibles de santé, incapables de tout autre travail. Leur rôle est de rester sur l'agora, d'acheter contre de l'argent à (371d) ceux qui désirent vendre, et de vendre, contre de l'argent aussi, à ceux qui désirent acheter. Donc, repris-je, ce besoin donnera naissance à la classe des marchands dans notre cité ; nous appelons, n'est-ce pas ? de ce nom ceux qui se consacrent à l'achat et à la vente, établis à demeure sur l'agora, et négociants ceux qui voyagent de ville en ville. Parfaitement. Il y a encore, je pense, d'autres gens qui rendent service : ceux qui, peu dignes par leur esprit de faire partie (371e) de la communauté, sont, par leur vigueur corporelle, aptes aux gros travaux ; ils vendent l'emploi de leur force, et, comme ils appellent salaire le prix de leur peine, on leur donne le nom de salariés, n'est-ce pas ? Parfaitement. Ces salariés constituent, ce semble, le complément de la cité. C'est mon avis. Eh bien ! Adimante, notre cité n'a-t-elle pas reçu assez d'accroissements pour être parfaite ? Peut-être. Alors, où y trouverons-nous la justice et l'injustice ? Avec lequel des éléments que nous avons examinés ont-elles pris naissance ?





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Dernière mise à jour : 18/01/2006