HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre I

τοῦ



Texte grec :

[349] (349a) ἃ ἡμεῖς τῷ δικαίῳ προσετίθεμεν, ἐπειδή γε καὶ ἐν ἀρετῇ αὐτὸ καὶ σοφίᾳ ἐτόλμησας θεῖναι. ἀληθέστατα, ἔφη, μαντεύῃ. ἀλλ' οὐ μέντοι, ἦν δ' ἐγώ, ἀποκνητέον γε τῷ λόγῳ ἐπεξελθεῖν σκοπούμενον, ἕως ἄν σε ὑπολαμβάνω λέγειν ἅπερ διανοῇ. ἐμοὶ γὰρ δοκεῖς σύ, ὦ Θρασύμαχε, ἀτεχνῶς νῦν οὐ σκώπτειν, ἀλλὰ τὰ δοκοῦντα περὶ τῆς ἀληθείας λέγειν. τί δέ σοι, ἔφη, τοῦτο διαφέρει, εἴτε μοι δοκεῖ εἴτε μή, ἀλλ' οὐ τὸν λόγον ἐλέγχεις; (349b) οὐδέν, ἦν δ' ἐγώ. ἀλλὰ τόδε μοι πειρῶ ἔτι πρὸς τούτοις ἀποκρίνασθαι· ὁ δίκαιος τοῦ δικαίου δοκεῖ τί σοι ἂν ἐθέλειν πλέον ἔχειν; οὐδαμῶς, ἔφη· οὐ γὰρ ἂν ἦν ἀστεῖος, ὥσπερ νῦν, καὶ εὐήθης. τί δέ; τῆς δικαίας πράξεως; οὐδὲ τῆς δικαίας, ἔφη. τοῦ δὲ ἀδίκου πότερον ἀξιοῖ ἂν πλεονεκτεῖν καὶ ἡγοῖτο δίκαιον εἶναι, ἢ οὐκ ἂν ἡγοῖτο; ἡγοῖτ' ἄν, ἦ δ' ὅς, καὶ ἀξιοῖ, ἀλλ' οὐκ ἂν δύναιτο. ἀλλ' οὐ τοῦτο, ἦν δ' ἐγώ, ἐρωτῶ, ἀλλ' εἰ τοῦ μὲν (349c) δικαίου μὴ ἀξιοῖ πλέον ἔχειν μηδὲ βούλεται ὁ δίκαιος, τοῦ δὲ ἀδίκου; ἀλλ' οὕτως, ἔφη, ἔχει. τί δὲ δὴ ὁ ἄδικος; ἆρα ἀξιοῖ τοῦ δικαίου πλεονεκτεῖν καὶ τῆς δικαίας πράξεως; πῶς γὰρ οὔκ; ἔφη, ὅς γε πάντων πλέον ἔχειν ἀξιοῖ; οὐκοῦν καὶ ἀδίκου γε ἀνθρώπου τε καὶ πράξεως ὁ ἄδικος πλεονεκτήσει καὶ ἁμιλλήσεται ὡς ἁπάντων πλεῖστον αὐτὸς λάβῃ; ἔστι ταῦτα. ὧδε δὴ λέγωμεν, ἔφην· ὁ δίκαιος τοῦ μὲν ὁμοίου οὐ πλεονεκτεῖ, τοῦ δὲ ἀνομοίου, ὁ δὲ ἄδικος τοῦ τε ὁμοίου καὶ (349d) τοῦ ἀνομοίου; ἄριστα, ἔφη, εἴρηκας. ἔστιν δέ γε, ἔφην, φρόνιμός τε καὶ ἀγαθὸς ὁ ἄδικος, ὁ δὲ δίκαιος οὐδέτερα; καὶ τοῦτ', ἔφη, εὖ. οὐκοῦν, ἦν δ' ἐγώ, καὶ ἔοικε τῷ φρονίμῳ καὶ τῷ ἀγαθῷ ὁ ἄδικος, ὁ δὲ δίκαιος οὐκ ἔοικεν; πῶς γὰρ οὐ μέλλει, ἔφη, ὁ τοιοῦτος ὢν καὶ ἐοικέναι τοῖς τοιούτοις, ὁ δὲ μὴ ἐοικέναι; καλῶς. τοιοῦτος ἄρα ἐστὶν ἑκάτερος αὐτῶν οἷσπερ ἔοικεν; ἀλλὰ τί μέλλει; ἔφη. εἶεν, ὦ Θρασύμαχε· μουσικὸν δέ τινα λέγεις, ἕτερον δὲ (349e) ἄμουσον; ἔγωγε. πότερον φρόνιμον καὶ πότερον ἄφρονα; τὸν μὲν μουσικὸν δήπου φρόνιμον, τὸν δὲ ἄμουσον ἄφρονα. οὐκοῦν καὶ ἅπερ φρόνιμον, ἀγαθόν, ἃ δὲ ἄφρονα, κακόν; ναί. τί δὲ ἰατρικόν; οὐχ οὕτως; οὕτως. δοκεῖ ἂν οὖν τίς σοι, ὦ ἄριστε, μουσικὸς ἀνὴρ ἁρμοττόμενος λύραν ἐθέλειν μουσικοῦ ἀνδρὸς ἐν τῇ ἐπιτάσει καὶ ἀνέσει τῶν χορδῶν πλεονεκτεῖν ἢ ἀξιοῦν πλέον ἔχειν; οὐκ ἔμοιγε. τί δέ; ἀμούσου; ἀνάγκη, ἔφη.

Traduction française :

[349] que nous (349a) donnions à la justice, puisque tu as osé la classer avec la vertu et la sagesse. Tu devines très bien, dit-il. Je ne dois pourtant pas me refuser à poursuivre cet examen tant que j'aurai lieu de croire que tu parles sérieusement. Car il me semble réellement, Thrasymaque, que ce n'est point raillerie de ta part, et que tu exprimes ta véritable opinion. Que t'importe, répliqua-t-il, que ce soit mon opinion ou non? Réfute-moi seulement. Il ne m'importe en effet, avouai-je. Mais tâche de (349b) répondre encore à ceci : l'homme juste te paraît-il vouloir l'emporter en quelque chose sur l'homme juste ? Nullement, dit-il, car il ne serait pas poli et simple comme il est. Quoi! pas même dans une action juste ? Pas même en cela. Mais prétendrait-il l'emporter sur l'homme injuste, et penserait-il ou non le faire justement ? Il le penserait, répondit-il, et le prétendrait, mais ne le pourrait point. Ce n'est pas là ma question : je te demande si le juste n'aurait ni la prétention ni la volonté de l'emporter (349c) sur le juste, mais seulement sur l'injuste. C'est ainsi, dit-il. Et l'injuste prétendrait l'emporter sur le juste et sur l'action juste ? Comment ne le voudrait-il pas, lui qui prétend l'emporter sur tous ? Ainsi donc il l'emportera sur l'homme et sur l'action injustes, et luttera pour l'emporter sur tous ? C'est cela. Disons-le donc ainsi, repris-je : le juste ne l'emporte pas sur son semblable, mais sur son contraire ; l'injuste (349d) l'emporte sur son semblable et sur son contraire. Excellemment exprimé, dit-il. Mais, poursuivis-je, l'injuste est sage et bon, tandis que le juste n'est ni l'un ni l'autre? Excellent aussi, dit-il. Par conséquent l'injuste ressemble au sage et au bon, et le juste ne leur ressemble pas ? Comment en serait-il autrement ? Étant ce qu'il est il ressemble à ses pareils, et l'autre ne leur ressemble pas. Très bien. Chacun est donc tel que ceux auxquels il ressemble ? Qui peut en douter ? demanda-t-il. Soit, Thrasymaque ; maintenant ne dis-tu pas d'un (349e) homme qu'il est musicien, d'un autre qu'il ne l'est pas ? Si. Lequel des deux est sage, et lequel ne l'est pas ? Le musicien assurément est sage et l'autre ne l'est pas. Et l'un n'est-il pas bon dans les choses où il est sage, l'autre mauvais dans les choses où il ne l'est pas ? Si. Mais à l'égard du médecin n'est-ce pas ainsi ? C'est ainsi. Maintenant, crois-tu, excellent homme, qu'un musicien qui accorde sa lyre veuille, en tendant ou détendant les cordes, l'emporter sur un musicien, ou prétende avoir avantage sur lui ? Non, je ne le crois pas. Mais sur un homme ignorant la musique voudra-t-il l'emporter ? Oui, nécessairement.





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Dernière mise à jour : 22/11/2005