HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre I



Texte grec :

[332] καίτοι γε ὀφειλόμενόν πού ἐστιν τοῦτο ὃ παρακατέθετο· γάρ; ναί. ἀποδοτέον δέ γε οὐδ' ὁπωστιοῦν τότε ὁπότε τις μὴ σωφρόνως ἀπαιτοῖ; ἀληθῆ, δ' ὅς. ἄλλο δή τι ἢ τὸ τοιοῦτον, ὡς ἔοικεν, λέγει Σιμωνίδης τὸ τὰ ὀφειλόμενα δίκαιον εἶναι ἀποδιδόναι. ἄλλο μέντοι νὴ Δί', ἔφη· τοῖς γὰρ φίλοις οἴεται ὀφείλειν τοὺς φίλους ἀγαθὸν μέν τι δρᾶν, κακὸν δὲ μηδέν. μανθάνω, ν δ' ἐγώ - ὅτι οὐ τὰ ὀφειλόμενα ἀποδίδωσιν ὃς ἄν τῳ χρυσίον ἀποδῷ παρακαταθεμένῳ, ἐάνπερ ἡ ἀπόδοσις (332b) καὶ ἡ λῆψις βλαβερὰ γίγνηται, φίλοι δὲ ὦσιν ὅ τε ἀπολαμβάνων καὶ ὁ ἀποδιδούς - οὐχ οὕτω λέγειν φῂς τὸν Σιμωνίδην; πάνυ μὲν οὖν. τί δέ; τοῖς ἐχθροῖς ἀποδοτέον ὅτι ἂν τύχῃ ὀφειλόμενον; παντάπασι μὲν οὖν, ἔφη, ὅ γε ὀφείλεται αὐτοῖς, ὀφείλεται δέ γε οἶμαι παρά γε τοῦ ἐχθροῦ τῷ ἐχθρῷ ὅπερ καὶ προσήκει, κακόν τι. ἠινίξατο ἄρα, ν δ' ἐγώ, ὡς ἔοικεν, ὁ Σιμωνίδης ποιητικῶς (332c) τὸ δίκαιον ὃ εἴη. διενοεῖτο μὲν γάρ, ὡς φαίνεται, ὅτι τοῦτ' εἴη δίκαιον, τὸ προσῆκον ἑκάστῳ ἀποδιδόναι, τοῦτο δὲ ὠνόμασεν ὀφειλόμενον. ἀλλὰ τί οἴει; ἔφη. ὦ πρὸς Διός, ν δ' ἐγώ, εἰ οὖν τις αὐτὸν ἤρετο· “ὦ Σιμωνίδη, ἡ τίσιν οὖν τί ἀποδιδοῦσα ὀφειλόμενον καὶ προσῆκον τέχνη ἰατρικὴ καλεῖται;” τί ἂν οἴει ἡμῖν αὐτὸν ἀποκρίνασθαι; δῆλον ὅτι, ἔφη, ἡ σώμασιν φάρμακά τε καὶ σιτία καὶ ποτά. ἡ δὲ τίσιν τί ἀποδιδοῦσα ὀφειλόμενον καὶ προσῆκον τέχνη μαγειρικὴ καλεῖται; (332d) ἡ τοῖς ὄψοις τὰ ἡδύσματα. εἶεν· ἡ οὖν δὴ τίσιν τί ἀποδιδοῦσα τέχνη δικαιοσύνη ἂν καλοῖτο; εἰ μέν τι, ἔφη, δεῖ ἀκολουθεῖν, ὦ Σώκρατες, τοῖς ἔμπροσθεν εἰρημένοις, ἡ τοῖς φίλοις τε καὶ ἐχθροῖς ὠφελίας τε καὶ βλάβας ἀποδιδοῦσα. τὸ τοὺς φίλους ἄρα εὖ ποιεῖν καὶ τοὺς ἐχθροὺς κακῶς δικαιοσύνην λέγει; δοκεῖ μοι. τίς οὖν δυνατώτατος κάμνοντας φίλους εὖ ποιεῖν καὶ ἐχθροὺς κακῶς πρὸς νόσον καὶ ὑγίειαν; ἰατρός. (332e) τίς δὲ πλέοντας πρὸς τὸν τῆς θαλάττης κίνδυνον; κυβερνήτης. τί δὲ ὁ δίκαιος; ἐν τίνι πράξει καὶ πρὸς τί ἔργον δυνατώτατος φίλους ὠφελεῖν καὶ ἐχθροὺς βλάπτειν; ἐν τῷ προσπολεμεῖν καὶ ἐν τῷ συμμαχεῖν, ἔμοιγε δοκεῖ. εἶεν· μὴ κάμνουσί γε μήν, ὦ φίλε Πολέμαρχε, ἰατρὸς ἄχρηστος. ἀληθῆ. καὶ μὴ πλέουσι δὴ κυβερνήτης. ναί. ἆρα καὶ τοῖς μὴ πολεμοῦσιν ὁ δίκαιος ἄχρηστος; οὐ πάνυ μοι δοκεῖ τοῦτο. χρήσιμον ἄρα καὶ ἐν εἰρήνῃ δικαιοσύνη;

Traduction française :

[332] (332a) Pourtant, ce qu'on vous a confié est dû, n'est-ce pas ? Oui. Et il ne faut, en aucune façon, le rendre quand celui qui le redemande n'est pas sain d'esprit ? C'est vrai, avoua-t-il. Autre chose donc que cela, comme il semble, entend Simonide, quand il dit qu'il est juste de rendre ce qu'on doit. Autre chose, assurément, par Zeus, répondit-il ; car, il pense qu'on doit faire du bien aux amis, mais non pas du mal. Je comprends, dis-je - que ce n'est point rendre à quelqu'un ce qu'on lui doit que de lui remettre l'or qu'il nous a confié, si la restitution et la reprise se font à son (332b) préjudice, et si celui qui reprend et celui qui restitue sont amis - N'est-ce pas ainsi que, d'après toi, l'entend Simonide ? Parfaitement. Mais quoi ? Aux ennemis faut-il rendre ce qu'on se trouve leur devoir ? Certainement, dit-il, ce qui leur est dû ; et leur est dû, je pense, ce qui convient d'ennemi à ennemi, à savoir du mal. Par énigmes donc, repris-je, à la manière des poètes, Simonide paraît avoir défini la justice. (332c) Car il estimait juste, semble-t-il, de rendre à chacun ce qui convient, mais il nommait cela qui est dû. Eh bien ! qu'en penses-tu? dit-il. Par Zeus ! répondis-je, si quelqu'un lui avait demandé : « Simonide, à qui et qu'est-ce que donne, de dû et de convenable, l'art appelé médecine ? », que crois-tu qu'il aurait répondu? Evidemment, dit-il, qu'il donne au corps les remèdes, les aliments et les boissons. Et à quoi, et qu'est-ce que donne, de dû et de convenable, l'art de la cuisine? (332d) Aux mets les assaisonnements. Soit. Or donc à qui et qu'est-ce que donne l'art que nous appellerons justice ? S'il faut, Socrate, répondit-il, nous accorder avec nos dires précédents, elle distribue aux amis et aux ennemis bienfaits et dommages. Donc, faire à ses amis du bien, à ses ennemis du mal, voilà ce que Simonide entend par justice? Il me le semble. Or, qui est le plus capable de faire du bien à ses amis souffrants, et du mal à ses ennemis, sous le rapport de la maladie et de la santé ? Le médecin. (332e) Et à des navigateurs, en ce qui concerne le péril de la mer ? Le pilote. Mais que dirons-nous du juste ? En quelle occasion et pour quelle oeuvre est-il surtout capable de rendre service à ses amis et de nuire à ses ennemis ? A la guerre, pour combattre les uns et s'allier aux autres, il me semble. Bon. Mais à ceux qui ne souffrent point, mon cher Polémarque, le médecin est inutile. C'est vrai. Et à ceux qui ne naviguent point le pilote. Oui. Est-ce, de même, qu'à ceux qui ne font point la guerre le juste serait inutile ? Point du tout, à mon avis. ! Alors la justice est utile même en temps de paix ?





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Dernière mise à jour : 22/11/2005