HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Politique, dialogue complet

τέχνην



Texte grec :

[301] εἰ μέλλουσι (301a) καλῶς τὴν ἀληθινὴν ἐκείνην τὴν τοῦ ἑνὸς μετὰ τέχνης ἄρχοντος πολιτείαν εἰς δύναμιν μιμήσεσθαι, μηδέποτε κειμένων αὐτοῖς τῶν νόμων μηδὲν ποιεῖν παρὰ τὰ γεγραμμένα καὶ πάτρια ἔθη. 699. (Νεώτερος Σωκράτης) κάλλιστ' εἴρηκας. 700. (Ξένος) ὅταν ἄρα οἱ πλούσιοι ταύτην μιμῶνται, τότε ἀριστοκρατίαν καλοῦμεν τὴν τοιαύτην πολιτείαν, ὁπόταν δὲ τῶν νόμων μὴ φροντίζωσιν, ὀλιγαρχίαν. 701. (Νεώτερος Σωκράτης) κινδυνεύει. 702. (Ξένος) καὶ μὴν ὁπόταν αὖθις εἷς ἄρχῃ κατὰ νόμους, μιμούμενος (301b) τὸν ἐπιστήμονα, βασιλέα καλοῦμεν, οὐ διορίζοντες ὀνόματι τὸν μετ' ἐπιστήμης ἢ δόξης κατὰ νόμους μοναρχοῦντα. 703. (Νεώτερος Σωκράτης) κινδυνεύομεν. 704. (Ξένος) οὐκοῦν κἄν τις ἄρα ἐπιστήμων ὄντως ὢν εἷς ἄρχῃ, πάντως τό γε ὄνομα ταὐτὸν βασιλεὺς καὶ οὐδὲν ἕτερον προσρηθήσεται, δι' ἃ δὴ τὰ πέντε ὀνόματα τῶν νῦν λεγομένων πολιτειῶν ἓν μόνον γέγονεν. 705. (Νεώτερος Σωκράτης) ἔοικε γοῦν. 706. (Ξένος) τί δ' ὅταν μήτε κατὰ νόμους μήτε κατὰ ἔθη πράττῃ (301c) τις εἷς ἄρχων, προσποιῆται δὲ ὥσπερ ὁ ἐπιστήμων ὡς ἄρα παρὰ τὰ γεγραμμένα τό γε βέλτιστον ποιητέον, ᾖ δέ τις ἐπιθυμία καὶ ἄγνοια τούτου τοῦ μιμήματος ἡγουμένη, μῶν οὐ τότε τὸν τοιοῦτον ἕκαστον τύραννον κλητέον; 707. (Νεώτερος Σωκράτης) τί μήν; 708. (Ξένος) οὕτω δὴ τύραννός τε γέγονε, φαμέν, καὶ βασιλεὺς καὶ ὀλιγαρχία καὶ ἀριστοκρατία καὶ δημοκρατία, δυσχερανάντων τῶν ἀνθρώπων τὸν ἕνα ἐκεῖνον μόναρχον, καὶ ἀπιστησάντων μηδένα τῆς τοιαύτης ἀρχῆς ἄξιον ἂν γενέσθαι ποτέ, (301d) ὥστε ἐθέλειν καὶ δυνατὸν εἶναι μετ' ἀρετῆς καὶ ἐπιστήμης ἄρχοντα τὰ δίκαια καὶ ὅσια διανέμειν ὀρθῶς πᾶσιν, λωβᾶσθαι δὲ καὶ ἀποκτεινύναι καὶ κακοῦν ὃν ἂν βουληθῇ ἑκάστοτε ἡμῶν, ἐπεὶ γενόμενόν γ' ἂν οἷον λέγομεν ἀγαπᾶσθαί τε ἂν καὶ οἰκεῖν διακυβερνῶντα εὐδαιμόνως ὀρθὴν ἀκριβῶς μόνον πολιτείαν. 709. (Νεώτερος Σωκράτης) πῶς δ' οὔ; 710. (Ξένος) νῦν δέ γε ὁπότε οὐκ ἔστι γιγνόμενος, ὡς δή (301e) φαμεν, ἐν ταῖς πόλεσι βασιλεὺς οἷος ἐν σμήνεσιν ἐμφύεται, τό τε σῶμα εὐθὺς καὶ τὴν ψυχὴν διαφέρων εἷς, δεῖ δὴ συνελθόντας συγγράμματα γράφειν, ὡς ἔοικεν, μεταθέοντας τὰ τῆς ἀληθεστάτης πολιτείας ἴχνη. 711. (Νεώτερος Σωκράτης) κινδυνεύει. 712. (Ξένος) θαυμάζομεν δῆτα, ὦ Σώκρατες, ἐν ταῖς τοιαύταις πολιτείαις ὅσα συμβαίνει γίγνεσθαι κακὰ καὶ ὅσα συμβήσεται, τοιαύτης τῆς κρηπῖδος ὑποκειμένης αὐταῖς, τῆς κατὰ γράμματα καὶ ἔθη μὴ μετὰ ἐπιστήμης πραττούσης

Traduction française :

[301] s’ils veulent imiter le mieux possible le gouvernement véritable, celui de l’homme unique qui gouverne avec art, se gardent bien, une fois qu’ils ont des lois établies, de jamais rien faire contre les règles écrites et les coutumes des ancêtres. (SOCRATE LE JEUNE) C’est fort bien dit. (L’ÉTRANGER) Quand ce sont les riches qui imitent ce gouvernement, nous nommons ce gouvernement-là aristocratie, et, quand ils ne s’inquiètent pas des lois, oligarchie. (SOCRATE LE JEUNE) Il y a apparence. (L’ÉTRANGER) Cependant, quand c’est un seul qui commande conformément aux lois, en imitant le savant politique, nous l’appelons roi, sans distinguer par des noms différents celui qui règne suivant la science de celui qui suit l’opinion. (SOCRATE LE JEUNE) Je le crois. (L’ÉTRANGER) Ainsi, lors même qu’un homme réellement savant règne seul, il n’en reçoit pas moins ce même nom de roi, et on ne lui en donne pas d’autre. Il en résulte que la totalité des noms donnés aux gouvernements que l’on distingue actuellement se réduit au nombre de cinq. (SOCRATE LE JEUNE) A ce qu’il semble du moins. (L’ÉTRANGER) Mais quoi ! lorsque le chef unique n’agit ni suivant les lois, ni suivant les coutumes et qu’il prétend, comme le politique savant, qu’il faut faire passer le meilleur avant les règles écrites, alors que c’est au contraire la passion ou l’ignorance qui inspirent son imitation, est-ce qu’il ne faut pas alors nommer tyrans tous les chefs de cette sorte ? (SOCRATE LE JEUNE) Sans aucun doute. (L’ÉTRANGER) XL. — Voilà donc, disons-nous, comment sont nés le tyran, le roi, l’oligarchie, l’aristocratie et la démocratie : leur origine est la répugnance que les hommes éprouvent pour ce monarque unique que nous avons dépeint. Ils ne croient pas qu’il puisse jamais y avoir un homme qui soit digne d’une telle autorité et qui veuille et puisse gouverner avec vertu et science, dispensant comme il faut la justice et l’équité à tous ses sujets. Ils croient au contraire qu’il outragera, tuera, maltraitera tous ceux de nous qu’il lui plaira. S’il y avait, en effet, un monarque tel que nous disons, il serait aimé et vivrait heureux en administrant le seul Etat qui soit parfaitement bon. (SOCRATE LE JEUNE) Comment en douter ? (L’ÉTRANGER) Mais, puisqu’en fait, comme nous le disons, il ne naît pas dans les Etats de roi comme il en éclôt dans les ruches, doué dès sa naissance d’un corps et d’un esprit supérieurs, nous sommes, à ce qu’il semble, réduits à nous assembler pour écrire des lois, en suivant les traces de la constitution la plus vraie. (SOCRATE LE JEUNE) Il y a des chances qu’il en soit ainsi. (L’ÉTRANGER) Nous étonnerons-nous donc, Socrate, de tous les maux qui arrivent et ne cesseront pas d’arriver dans de tels gouvernements, lorsqu’ils sont basés sur ce principe qu’il faut conduire les affaires suivant les lois écrites et les coutumes, et non sur la science,





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Dernière mise à jour : 7/06/2007