HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

οὐκ



Texte grec :

[250] ἢ οὐκ ἂν ἦλθεν (250a) εἰς τόδε τὸ ζῷον· ἀναμιμνῄσκεσθαι δὲ ἐκ
τῶνδε ἐκεῖνα οὐ ῥᾴδιον ἁπάσῃ, οὔτε ὅσαι βραχέως εἶδον τότε τἀκεῖ, οὔθ᾽ αἳ δεῦρο
πεσοῦσαι ἐδυστύχησαν, ὥστε ὑπό τινων ὁμιλιῶν ἐπὶ τὸ ἄδικον τραπόμεναι
λήθην ὧν τότε εἶδον ἱερῶν ἔχειν. ὀλίγαι δὴ λείπονται αἷς τὸ τῆς μνήμης ἱκανῶς
πάρεστιν· αὗται δέ, ὅταν τι τῶν ἐκεῖ ὁμοίωμα ἴδωσιν, ἐκπλήττονται καὶ οὐκέτ᾽
<ἐν> αὑτῶν γίγνονται, ὃ δ᾽ ἔστι τὸ πάθος ἀγνοοῦσι (250b) διὰ τὸ μὴ ἱκανῶς
διαισθάνεσθαι. δικαιοσύνης μὲν οὖν καὶ σωφροσύνης καὶ ὅσα ἄλλα τίμια ψυχαῖς
οὐκ ἔνεστι φέγγος οὐδὲν ἐν τοῖς τῇδε ὁμοιώμασιν, ἀλλὰ δι᾽ ἀμυδρῶν ὀργάνων
μόγις αὐτῶν καὶ ὀλίγοι ἐπὶ τὰς εἰκόνας ἰόντες θεῶνται τὸ τοῦ εἰκασθέντος γένος·
κάλλος δὲ τότ᾽ ἦν ἰδεῖν λαμπρόν, ὅτε σὺν εὐδαίμονι χορῷ μακαρίαν ὄψιν τε καὶ
θέαν, ἑπόμενοι μετὰ μὲν Διὸς ἡμεῖς, ἄλλοι δὲ μετ᾽ ἄλλου θεῶν, εἶδόν τε καὶ
ἐτελοῦντο τῶν τελετῶν ἣν θέμις λέγειν (250c) μακαριωτάτην, ἣν ὠργιάζομεν
ὁλόκληροι μὲν αὐτοὶ ὄντες καὶ ἀπαθεῖς κακῶν ὅσα ἡμᾶς ἐν ὑστέρῳ χρόνῳ
ὑπέμενεν, ὁλόκληρα δὲ καὶ ἁπλᾶ καὶ ἀτρεμῆ καὶ εὐδαίμονα φάσματα μυούμενοί
τε καὶ ἐποπτεύοντες ἐν αὐγῇ καθαρᾷ, καθαροὶ ὄντες καὶ ἀσήμαντοι τούτου ὃ νῦν
δὴ σῶμα περιφέροντες ὀνομάζομεν, ὀστρέου τρόπον δεδεσμευμένοι.
ταῦτα μὲν οὖν μνήμῃ κεχαρίσθω, δι᾽ ἣν πόθῳ τῶν τότε νῦν μακρότερα εἴρηται·
περὶ δὲ κάλλους, ὥσπερ εἴπομεν,
(250d) μετ᾽ ἐκείνων τε ἔλαμπεν ὄν, δεῦρό τ᾽ ἐλθόντες κατειλήφαμεν αὐτὸ διὰ τῆς
ἐναργεστάτης αἰσθήσεως τῶν ἡμετέρων στίλβον ἐναργέστατα. ὄψις γὰρ ἡμῖν
ὀξυτάτη τῶν διὰ τοῦ σώματος ἔρχεται αἰσθήσεων, ᾗ φρόνησις οὐχ ὁρᾶται —
δεινοὺς γὰρ ἂν παρεῖχεν ἔρωτας, εἴ τι τοιοῦτον ἑαυτῆς ἐναργὲς εἴδωλον
παρείχετο εἰς ὄψιν ἰόν — καὶ τἆλλα ὅσα ἐραστά· νῦν δὲ κάλλος μόνον ταύτην ἔσχε
μοῖραν, ὥστ᾽ ἐκφανέστατον εἶναι (250e) καὶ ἐρασμιώτατον. ὁ μὲν οὖν μὴ
νεοτελὴς ἢ διεφθαρμένος οὐκ ὀξέως ἐνθένδε ἐκεῖσε φέρεται πρὸς αὐτὸ τὸ
κάλλος, θεώμενος αὐτοῦ τὴν τῇδε ἐπωνυμίαν, ὥστ᾽ οὐ σέβεται προσορῶν, ἀλλ᾽
ἡδονῇ παραδοὺς τετράποδος νόμον βαίνειν ἐπιχειρεῖ καὶ παιδοσπορεῖν,

Traduction française :

[250] autrement, elle ne serait pas venue animer le vivant en question. (250a) Mais, d'un autre côté, il n'est pas facile pour toute âme d'homme, indistinctement, de se remémorer ces réalités supérieures en partant de celles d'ici-bas : ni pour toutes les âmes qui, alors, ont vu brièvement les objets de là-bas, ni pour celles qui, une fois tombées en ce lieu-ci, ont eu tant de malchance que, l'influence de je ne sais quelles fréquentations les ayant tournées vers l'injustice, elles y puisent l'oubli des saintes visions de jadis ; il n'en existe donc, évidemment, qu'un petit nombre qui possèdent dans la mesure voulue le don du ressouvenir. Or, quand il arrive à celles-ci de voir quelque image ressemblante des objets de là-bas, elles en sont mises hors d'elles et elles ne s'appartiennent plus à elles-mêmes ! « Mais, ce qu'elles éprouvent, elles ne le comprennent pas, (b) faute de s'en rendre suffisamment compte. Aussi bien, ni la justice, ni la Sagesse, ni aucune de ces autres réalités qui, pour des âmes, ont du prix, n'a rien en elle de lumineux dans ses images d'ici-bas ; loin de là, c'est par le moyen de troubles instruments que, en se reportant à des images de ces réalités, certains hommes, en petit nombre même, réussissent à grand' peine à contempler les traits génériques de la réalité imitée ,Quant à la Beauté, ils la voyaient resplendir, dans ce temps où, membres d'un chaur fortuné, ils étaient spectateurs de la bienheureuse vision qui s'offrait à leurs yeux, nous avec Zeus et à sa suite, d'autres en compagnie de tel autre des Dieux, où ils étaient les initiés d'une initiation (c) dont il y a justice à dire qu'elle est, entre toutes, infiniment bienheureuse! Ce mystère, nous le célébrions, en ce qui nous concerne, dans l'intégrité de notre nature, dans son impassibilité à l'égard de tous les maux qui nous attendaient dans la suite du temps, les objets du mystère auquel nous étions initiés ayant, de leur côté, intégrité, simplicité, immutabilité, félicité, apparitions dévoilées dans une pure lumière à des êtres qui sont purs eux-mêmes, dont la place n'est pas marquée par ce sépulcre que nous promenons avec nous et que nous appelons le corps, enchaînés à lui comme l'huître l'est à sa coquille!... Mais que ces paroles soient une concession faite à des souvenirs qui, en nous inspirant le regret du passé, nous ont à présent fait trop longuement parler! Or, au sujet de la Beauté, (d) ainsi justement que nous l'avons dit, elle était resplendissante quand elle se trouvait au milieu du reste de ces sublimes objets ; et, maintenant que nous sommes venus en ce monde, elle a été saisie par nous, brillante de la plus vive clarté, au moyen du sens qui, entre ceux que nous possédons, a le plus de clarté. Si, de toutes les sensations que nous procure le corps, celle qui se présente avec le plus d'acuité est effectivement la vue, par la vue cependant nous ne voyons pas la Pensée ; car ce seraient d'inimaginables amours que nous donnerait celle-ci, dans le cas où il serait donné à la vue que parvînt jusqu'à elle un clair simulacre de la Pensée, pareil à ceux que nous avons de la Beauté ; et de même, pour tout ce que la réalité vraie a encore d'aimable. Mais c'est un fait que, seule, la Beauté a eu cette prérogative, de pouvoir être ce qui se manifeste avec le plus d'éclat et ce qui le plus attire l'amour. (e) « Mais qui n'est pas de fraîche date initié, ou bien qui a été radicalement corrompu, celui-là manque de vivacité pour se porter d'ici là-bas, vers la Beauté elle-même au moment où il a le spectacle de ce à quoi, ici-bas, on en donne le nom. En conséquence, il ne porte point là-dessus, avec révérence, son regard; mais, s'abandonnant au plaisir, son affaire, à la façon d'une bête à quatre pattes, est de saillir et d'être un reproducteur;





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Dernière mise à jour : 8/10/2007