HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

πῶς



Texte grec :

[228] (Φαῖδρος)
πῶς λέγεις, ὦ βέλτιστε Σώκρατες; οἴει με, ἃ (228a) Λυσίας ἐν πολλῷ χρόνῳ κατὰ
σχολὴν συνέθηκε, δεινότατος ὢν τῶν νῦν γράφειν, ταῦτα ἰδιώτην ὄντα
ἀπομνημονεύσειν ἀξίως ἐκείνου; πολλοῦ γε δέω· καίτοι ἐβουλόμην γ᾽ ἂν μᾶλλον
ἤ μοι πολὺ χρυσίον γενέσθαι.
(Σωκράτης)
ὦ Φαῖδρε, εἰ ἐγὼ Φαῖδρον ἀγνοῶ, καὶ ἐμαυτοῦ ἐπιλέλησμαι. ἀλλὰ γὰρ οὐδέτερά
ἐστι τούτων· εὖ οἶδα ὅτι Λυσίου λόγον ἀκούων ἐκεῖνος οὐ μόνον ἅπαξ ἤκουσεν,
ἀλλὰ πολλάκις ἐπαναλαμβάνων ἐκέλευέν οἱ λέγειν, ὁ δὲ ἐπείθετο (228b)
προθύμως. τῷ δὲ οὐδὲ ταῦτα ἦν ἱκανά, ἀλλὰ τελευτῶν παραλαβὼν τὸ βιβλίον ἃ
μάλιστα ἐπεθύμει ἐπεσκόπει, καὶ τοῦτο δρῶν ἐξ ἑωθινοῦ καθήμενος ἀπειπὼν εἰς
περίπατον ᾔει, ὡς μὲν ἐγὼ οἶμαι, νὴ τὸν κύνα, ἐξεπιστάμενος τὸν λόγον, εἰ μὴ
πάνυ τι ἦν μακρός. ἐπορεύετο δ᾽ ἐκτὸς τείχους ἵνα μελετῴη. ἀπαντήσας δὲ τῷ
νοσοῦντι περὶ λόγων ἀκοήν, ἰδὼν μέν, ἰδών, ἥσθη ὅτι ἕξοι τὸν
συγκορυβαντιῶντα, (228c) καὶ προάγειν ἐκέλευε. δεομένου δὲ λέγειν τοῦ τῶν
λόγων ἐραστοῦ, ἐθρύπτετο ὡς δὴ οὐκ ἐπιθυμῶν λέγειν· τελευτῶν δὲ ἔμελλε καὶ
εἰ μή τις ἑκὼν ἀκούοι βίᾳ ἐρεῖν. σὺ οὖν, ὦ Φαῖδρε, αὐτοῦ δεήθητι ὅπερ τάχα
πάντως ποιήσει νῦν ἤδη ποιεῖν.
(Φαῖδρος)
ἐμοὶ ὡς ἀληθῶς πολὺ κράτιστόν ἐστιν οὕτως ὅπως δύναμαι λέγειν, ὥς μοι δοκεῖς
σὺ οὐδαμῶς με ἀφήσειν πρὶν ἂν εἴπω ἁμῶς γέ πως.
(Σωκράτης) πάνυ γάρ σοι ἀληθῆ δοκῶ.
(228d) (Φαῖδρος)
οὑτωσὶ τοίνυν ποιήσω. τῷ ὄντι γάρ, ὦ Σώκρατες, παντὸς μᾶλλον τά γε ῥήματα
οὐκ ἐξέμαθον· τὴν μέντοι διάνοιαν σχεδὸν ἁπάντων, οἷς ἔφη διαφέρειν τὰ τοῦ
ἐρῶντος ἢ τὰ τοῦ μή, ἐν κεφαλαίοις ἕκαστον ἐφεξῆς δίειμι, ἀρξάμενος ἀπὸ τοῦ
πρώτου.
(Σωκράτης)
δείξας γε πρῶτον, ὦ φιλότης, τί ἄρα ἐν τῇ ἀριστερᾷ ἔχεις ὑπὸ τῷ ἱματίῳ· τοπάζω
γάρ σε ἔχειν τὸν λόγον αὐτόν. εἰ δὲ τοῦτό ἐστιν, οὑτωσὶ διανοοῦ περὶ ἐμοῦ, ὡς
(228e) ἐγώ σε πάνυ μὲν φιλῶ, παρόντος δὲ καὶ Λυσίου, ἐμαυτόν σοι ἐμμελετᾶν
παρέχειν οὐ πάνυ δέδοκται. ἀλλ᾽ ἴθι, δείκνυε.
(Φαῖδρος)
παῦε. ἐκκέκρουκάς με ἐλπίδος, ὦ Σώκρατες, ἣν εἶχον ἐν σοὶ ὡς ἐγγυμνασόμενος.
ἀλλὰ ποῦ δὴ βούλει καθιζόμενοι ἀναγνῶμεν;

Traduction française :

[228] - (PHÈDRE) : Qu'est-ce à dire, excellent Socrate? Te figures-tu que (a) la matière d'une composition écrite à loisir en de longues heures par Lysias, celui des écrivains de ce temps-ci qui a le plus de talent, un amateur comme moi soit capable d'en faire de mémoire une relation digne d'un pareil homme? A vrai dire, il s'en faut de beaucoup, et, pourtant, je l'aimerais bien mieux que de devenir très riche! - (SOCRATE) : O Phèdre, si je ne connais pas Phèdre, c'est que j'en suis arrivé à ne plus savoir qui je suis moi-même! Mais, de vrai, ce n'est ni l'un ni l'autre. Je le sais pertinemment : le discours qu'il écoutait étant de Lysias, il ne s'est pas contenté de l'écouter une unique fois, mais à plusieurs reprises il en a redemandé pour lui-même la lecture, (b) et l'autre ne s'est pas fait tirer l'oreille pour lui obéir! Cela même, pourtant, ne lui suffisait pas; mais à la fin, s'étant saisi du cahier, il étudiait les passages dont il avait le plus envie; mais, las d'avoir fait ce travail et d'être resté assis depuis le matin, il partait pour sa promenade, avec le discours entièrement su (tel est, par le Chien! ma conviction), à moins qu'il ne fût par trop long, et sa course hors des Murs avait pour but de se bien le mettre dans la tête. Or, ayant fait rencontre de quelqu'un qui a la maladie d'écouter des discours, il s'est réjoui, dès qu'il l'a vu, d'avoir qui partagera (c) ses transports corybantiques; et il lui a enjoint de pousser plus avant. Mais, comme l'amant des discours lui demandait de parler, voilà qu'il faisait des façons, comme si, précisément, il n'avait pas envie de parler, alors qu'il était tout prêt, pour finir, à prendre de force la parole, si on ne l'avait pas écouté de bon gré! Donc, Phèdre, demande-lui, toi, de faire dès maintenant cela même que, de toute manière, il ne tardera pas à faire! - (PHÈDRE) : Vraiment, le meilleur de beaucoup est, pour moi, de parler comme je peux; car tu m'as l'air de n'être pas du tout disposé à me lâcher, que je n'aie, n'importe comment, la parole. - (SOCRATE) : Elle est pleinement exacte, en effet, l'impression que je te donne! (d) - (PHÈDRE) : Alors, je vais donc m'exécuter! En fait, Socrate, ce qu'il importe surtout que tu saches, c'est que le mot à mot au moins du discours, je ne le sais pas par coeur. Pour ce qui est toutefois de la pensée, chacune des différences établies par l'auteur entre qui aime ou n'aime pas, sans exception, j'en analyserai l'essentiel, dans l'ordre, à commencer par le premier. - (SOCRATE) : Oui! quand, premièrement, tu m'auras, mon amour, montré ce que tu peux bien, sous ton manteau, tenir en ta main gauche! Car ce que tu tiens, je soupçonne que c'est le discours même! Or, s'il en est bien ainsi, voici ce qu'à mon sujet tu dois avoir dans l'esprit : (e) si entière que soit mon amitié pour toi, je suis d'autre part entièrement déterminé, alors que Lysias, nous l'avons là, à ne pas me mettre à ta disposition pour cet exercice. Eh bien! allons, montre! - (PHÈDRE) : Finis! Tu viens, Socrate, de culbuter l'espérance que j'avais de t'utiliser comme mon terrain d'entraînement! Mais où désires-tu, dis-moi, que nous nous asseyions pour faire notre lecture?





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Dernière mise à jour : 8/10/2007