| Texte grec :
 
 
  
  
   | [253] ἰχνεύοντες δὲ παρ᾽ ἑαυτῶν ἀνευρίσκειν (253a) τὴν τοῦ σφετέρου θεοῦ φύσιν εὐποροῦσι διὰ τὸ συντόνως ἠναγκάσθαι πρὸς τὸν θεὸν βλέπειν, καὶ ἐφαπτόμενοι
 αὐτοῦ τῇ μνήμῃ ἐνθουσιῶντες ἐξ ἐκείνου λαμβάνουσι τὰ ἔθη καὶ τὰ
 ἐπιτηδεύματα, καθ᾽ ὅσον δυνατὸν θεοῦ ἀνθρώπῳ μετασχεῖν· καὶ τούτων δὴ τὸν
 ἐρώμενον αἰτιώμενοι ἔτι τε μᾶλλον ἀγαπῶσι, κἂν ἐκ Διὸς ἀρύτωσιν ὥσπερ αἱ
 βάκχαι, ἐπὶ τὴν τοῦ ἐρωμένου ψυχὴν ἐπαντλοῦντες ποιοῦσιν ὡς δυνατὸν (253b)
 ὁμοιότατον τῷ σφετέρῳ θεῷ. ὅσοι δ᾽ αὖ μεθ᾽ Ἥρας εἵποντο, βασιλικὸν ζητοῦσι,
 καὶ εὑρόντες περὶ τοῦτον πάντα δρῶσιν τὰ αὐτά. οἱ δὲ Ἀπόλλωνός τε καὶ
 ἑκάστου τῶν θεῶν οὕτω κατὰ τὸν θεὸν ἰόντες ζητοῦσι τὸν σφέτερον παῖδα
 πεφυκέναι, καὶ ὅταν κτήσωνται, μιμούμενοι αὐτοί τε καὶ τὰ παιδικὰ πείθοντες
 καὶ ῥυθμίζοντες εἰς τὸ ἐκείνου ἐπιτήδευμα καὶ ἰδέαν ἄγουσιν, ὅση ἑκάστῳ
 δύναμις, οὐ φθόνῳ οὐδ᾽ ἀνελευθέρῳ δυσμενείᾳ χρώμενοι πρὸς τὰ παιδικά, ἀλλ᾽
 εἰς ὁμοιότητα (253c) αὑτοῖς καὶ τῷ θεῷ ὃν ἂν τιμῶσι πᾶσαν πάντως ὅτι μάλιστα
 πειρώμενοι ἄγειν οὕτω ποιοῦσι. προθυμία μὲν οὖν τῶν ὡς ἀληθῶς ἐρώντων καὶ
 τελετή, ἐάν γε διαπράξωνται ὃ προθυμοῦνται ᾗ λέγω, οὕτω καλή τε καὶ
 εὐδαιμονικὴ ὑπὸ τοῦ δι᾽ ἔρωτα μανέντος φίλου τῷ φιληθέντι γίγνεται, ἐὰν
 αἱρεθῇ· ἁλίσκεται δὲ δὴ ὁ αἱρεθεὶς τοιῷδε τρόπῳ.
 καθάπερ ἐν ἀρχῇ τοῦδε τοῦ μύθου τριχῇ διείλομεν ψυχὴν ἑκάστην, ἱππομόρφω
 μὲν δύο τινὲ εἴδη, ἡνιοχικὸν δὲ εἶδος (253d) τρίτον, καὶ νῦν ἔτι ἡμῖν ταῦτα μενέτω.
 τῶν δὲ δὴ ἵππων ὁ μέν, φαμέν, ἀγαθός, ὁ δ᾽ οὔ· ἀρετὴ δὲ τίς τοῦ ἀγαθοῦ ἢ κακοῦ
 κακία, οὐ διείπομεν, νῦν δὲ λεκτέον. ὁ μὲν τοίνυν αὐτοῖν ἐν τῇ καλλίονι στάσει
 ὢν τό τε εἶδος ὀρθὸς καὶ διηρθρωμένος, ὑψαύχην, ἐπίγρυπος, λευκὸς ἰδεῖν,
 μελανόμματος, τιμῆς ἐραστὴς μετὰ σωφροσύνης τε καὶ αἰδοῦς, καὶ ἀληθινῆς
 δόξης ἑταῖρος, ἄπληκτος, κελεύσματι μόνον καὶ (253e) λόγῳ ἡνιοχεῖται· ὁ δ᾽ αὖ
 σκολιός, πολύς, εἰκῇ συμπεφορημένος, κρατεραύχην, βραχυτράχηλος,
 σιμοπρόσωπος, μελάγχρως, γλαυκόμματος, ὕφαιμος, ὕβρεως καὶ ἀλαζονείας
 ἑταῖρος, περὶ ὦτα λάσιος, κωφός, μάστιγι μετὰ κέντρων μόγις ὑπείκων. ὅταν δ᾽
 οὖν ὁ ἡνίοχος ἰδὼν τὸ ἐρωτικὸν ὄμμα, πᾶσαν αἰσθήσει διαθερμήνας τὴν ψυχήν,
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [253] ils n'ont aucune peine à découvrir dans leur propre conscience 
la nature du Dieu qui est le leur,
(253a) attendu qu'ils ont nécessairement fait un constant effort 
pour regarder dans la direction de ce Dieu; enfin, lorsque, par 
le souvenir, ils l'atteignent, alors, possédés de ce Dieu, c'est 
de lui qu'ils tirent les pratiques habituelles de leur activité, 
pour autant qu'il est possible à un homme de participer du 
Dieu! Ces effets, comme, bien entendu, ils les attribuent à 
l'influence de leur bien-aimé, ils l'en chérissent davantage 
encore; et, si c'est à la source de Dionysos qu'ils puisent, 
en répandant, pareils aux Bacchantes, sur le bien-aimé ce 
qu'ils ont ainsi puisé, ils le rendent le plus semblable qu'il est 
possible à ce Dieu qui est le leur. Tous ceux, maintenant,
(b) qui faisaient partie de la suite de Héra, sont en quête d'un 
aimé à tempérament royal et, quand ils l'ont trouvé, à son 
égard ils se comportent en tout de la même façon. De même 
les suivants d'Apollon, de même ceux de chacun des Dieux, 
tous, marchant dans le sens de ce Dieu, recherchent la même 
conformité dans le naturel de leur mignon. Puis, quand ils l'ont 
obtenue, tant en imitant eux-mêmes leur Dieu qu'en prêchant 
leurs bien-aimés et en réglant leur conduite, ils amènent ceux-ci 
à s'employer et à prendre des façons en accord avec ce qui en 
est chez le Dieu; et cela selon la capacité propre de chacun, 
sans qu'à l'égard de leurs bien-aimés ils aient de jalousie non 
plus que de basse malveillance ; (c) tout au contraire, leur but, 
en se conduisant ainsi, est de tâcher le plus possible de pleinement 
les amener à une pleine ressemblance, et avec eux-mêmes, 
et avec le Dieu que, éventuellement, ils honorent. Voilà donc 
en quoi consistent la beauté et la félicité propres à l'empressement 
des authentiques amoureux, à leur initiation, à celle du 
moins où ils parachèvent de la façon que je dis ce qui est le but 
de cet empressement; voilà en quoi elles consistent pour celui 
qui est chéri quand il aura été pris par l'amour, à condition que 
celui qui le chérit soit un homme qu'Amour a mis en délire.
« Or, voici maintenant de quelle façon tombe aux mains de ce dernier 
celui qui a été pris. Conformons-nous à la division,
faite au début de cette histoire, de chaque âme en trois parties, 
dont deux ont forme de cheval (d) et la troisième, forme de cocher; 
ces déterminations, à présent encore, nous devrons les garder. Des deux 
chevaux, donc, l'un, disons-nous, est bon, mais l'autre ne l'est pas. 
Or en quoi consiste le mérite de celui qui est bon, le vice de 
celui qui est vicieux : c'est un point sur lequel nous ne nous 
sommes point expliqués et dont il y a lieu de parler à présent. 
L'un des deux, disons-le donc, qui est en plus belle condition, 
qui est de proportions correctes et bien découplé, qui a l'encolure 
haute, un chanfrein d'une courbe légère, blanc de robe et 
les yeux noirs, amoureux d'une gloire dont ne se séparent pas 
sagesse et réserve, compagnon de l'opinion vraie, se laisse 
mener sans que le cocher le frappe, rien que par les encouragements 
de celui-ci et à la voix. L'autre, inversement, (e) qui 
est mal tourné, massif; charpenté on ne sait comme : l'encolure 
lourde, la nuque courte; un masque camard; noir de robe et 
les yeux clairs, pas mal injectés de sang; compagnon de la 
démesure et de la vantardise; une toison dans les oreilles, 
sourd, à peine docile au fouet et aux pointes. Or donc, 
quand le cocher, à la vue de l'amoureuse apparition, ayant, 
du fait de cette sensation, échauffé la totalité de l'âme, |  |