HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

πάρεστιν



Texte grec :

[254] γαργαλισμοῦ τε καὶ πόθου (254a) κέντρων ὑποπλησθῇ, ὁ μὲν εὐπειθὴς τῷ
ἡνιόχῳ τῶν ἵππων, ἀεί τε καὶ τότε αἰδοῖ βιαζόμενος, ἑαυτὸν κατέχει μὴ ἐπιπηδᾶν
τῷ ἐρωμένῳ· ὁ δὲ οὔτε κέντρων ἡνιοχικῶν οὔτε μάστιγος ἔτι ἐντρέπεται, σκιρτῶν δὲ
βίᾳ φέρεται, καὶ πάντα πράγματα παρέχων τῷ σύζυγί τε καὶ ἡνιόχῳ ἀναγκάζει
ἰέναι τε πρὸς τὰ παιδικὰ καὶ μνείαν ποιεῖσθαι τῆς τῶν ἀφροδισίων χάριτος. τὼ δὲ
κατ᾽ ἀρχὰς μὲν ἀντιτείνετον (254b) ἀγανακτοῦντε, ὡς δεινὰ καὶ παράνομα
ἀναγκαζομένω· τελευτῶντε δέ, ὅταν μηδὲν ᾖ πέρας κακοῦ, πορεύεσθον
ἀγομένω, εἴξαντε καὶ ὁμολογήσαντε ποιήσειν τὸ κελευόμενον. καὶ πρὸς αὐτῷ τ᾽
ἐγένοντο καὶ εἶδον τὴν ὄψιν τὴν τῶν παιδικῶν ἀστράπτουσαν. ἰδόντος δὲ τοῦ
ἡνιόχου ἡ μνήμη πρὸς τὴν τοῦ κάλλους φύσιν ἠνέχθη, καὶ πάλιν εἶδεν αὐτὴν
μετὰ σωφροσύνης ἐν ἁγνῷ βάθρῳ βεβῶσαν· ἰδοῦσα δὲ ἔδεισέ τε καὶ σεφθεῖσα
ἀνέπεσεν ὑπτία, καὶ ἅμα ἠναγκάσθη εἰς (254c) τοὐπίσω ἑλκύσαι τὰς ἡνίας οὕτω
σφόδρα, ὥστ᾽ ἐπὶ τὰ ἰσχία ἄμφω καθίσαι τὼ ἵππω, τὸν μὲν ἑκόντα διὰ τὸ μὴ
ἀντιτείνειν, τὸν δὲ ὑβριστὴν μάλ᾽ ἄκοντα. ἀπελθόντε δὲ ἀπωτέρω, ὁ μὲν ὑπ᾽
αἰσχύνης τε καὶ θάμβους ἱδρῶτι πᾶσαν ἔβρεξε τὴν ψυχήν, ὁ δὲ λήξας τῆς ὀδύνης,
ἣν ὑπὸ τοῦ χαλινοῦ τε ἔσχεν καὶ τοῦ πτώματος, μόγις ἐξαναπνεύσας
ἐλοιδόρησεν ὀργῇ, πολλὰ κακίζων τόν τε ἡνίοχον καὶ τὸν ὁμόζυγα ὡς δειλίᾳ τε
καὶ ἀνανδρίᾳ λιπόντε τὴν τάξιν καὶ (254d) ὁμολογίαν· καὶ πάλιν οὐκ ἐθέλοντας
προσιέναι ἀναγκάζων μόγις συνεχώρησεν δεομένων εἰς αὖθις ὑπερβαλέσθαι.
ἐλθόντος δὲ τοῦ συντεθέντος χρόνου (οὗ) ἀμνημονεῖν προσποιουμένω
ἀναμιμνῄσκων, βιαζόμενος, χρεμετίζων, ἕλκων ἠνάγκασεν αὖ προσελθεῖν τοῖς
παιδικοῖς ἐπὶ τοὺς αὐτοὺς λόγους, καὶ ἐπειδὴ ἐγγὺς ἦσαν, ἐγκύψας καὶ ἐκτείνας
τὴν κέρκον, ἐνδακὼν τὸν χαλινόν, μετ᾽ ἀναιδείας ἕλκει· ὁ δ᾽ (254e) ἡνίοχος ἔτι
μᾶλλον ταὐτὸν πάθος παθών, ὥσπερ ἀπὸ ὕσπληγος ἀναπεσών, ἔτι μᾶλλον τοῦ
ὑβριστοῦ ἵππου ἐκ τῶν ὀδόντων βίᾳ ὀπίσω σπάσας τὸν χαλινόν, τήν τε
κακηγόρον γλῶτταν καὶ τὰς γνάθους καθῄμαξεν καὶ τὰ σκέλη τε καὶ τὰ ἰσχία
πρὸς τὴν γῆν ἐρείσας ὀδύναις ἔδωκεν. ὅταν δὲ ταὐτὸν πολλάκις πάσχων ὁ
πονηρὸς τῆς ὕβρεως λήξῃ, ταπεινωθεὶς ἕπεται ἤδη τῇ τοῦ ἡνιόχου προνοίᾳ, καὶ
ὅταν ἴδῃ τὸν καλόν, φόβῳ διόλλυται· ὥστε συμβαίνει τότ᾽ ἤδη τὴν τοῦ ἐραστοῦ
ψυχὴν τοῖς παιδικοῖς αἰδουμένην

Traduction française :

[254] est déjà presque tout plein de chatouillements et de piqûres sous l'action du désir, (254a) à ce moment, celui des chevaux qui est parfaitement docile au cocher, qui, alors comme toujours, est sous l'impérieuse contrainte de sa réserve, se retient spontanément de bondir sur l'aimé ; tandis que l'autre ne se laisse plus émouvoir, ni par les pointes du cocher, ni par son fouet, mais, d'un saut, il s'y porte, violemment, et, causant à son compagnon d'attelage, comme à son cocher, toutes les difficultés possibles, il les force à avancer dans la direction du mignon et à lui vanter le charme des plaisirs d'amour! Tous deux pour commencer, résistent avec force, indignés qu'on les force à des choses horribles et que condamne la loi ; (b) mais ils finissent, quand rien ne limite le mal, par se laisser mener sur cette route; ils ont cédé et consenti à faire ceà quoi on les invite! « Ainsi, les voilà contre l'objet, ils ont devant les yeux la vision, la vision fulgurante du bien-aimé ! Mais, à cette vue, le souvenir du cocher s'est porté vers la nature de la Beauté absolue; de nouveau il l'a eue devant lesyeux, fermement dressée sur son piédestal sacré, à côté de la Sagesse. Il l'a eue devant les yeux du souvenir, d'un souvenir mêlé de crainte et de vénération, qui le fait tomber à la renverse; (c) du coup, il a été forcé de tirer les rênes en arrière, avec tant de vigueur qu'il a fait s'asseoir sur leur croupe les deux chevaux ensemble : l'un parce qu'il veut bien ne pas résister, l'autre, l'emporté, quoiqu'il veuille énergiquement le contraire. Or, tandis qu'ils continuent de s'éloigner, l'un, des sueurs que provoquent en lui la honte et la stupeur, a inondé l'âme tout entière ; mais l'autre, remis de la souffrance que lui ont causée, et le mors, et sa chute, attend ci peine d'avoir repris son souffle, pour invectiver, tout en colère, à la fois le cocher et son compagnon d'attelage ; leur reprochant sans relâche d'avoir, par lâcheté, par pusillanimité, (d) déserté leur poste, trahi leur engagement. Et, tandis que, eux qui se refusent à avancer de nouveau, il les en presse, à grand 'peine accède-t-il à leur prière de renvoyer à une autre fois! Quand cependant est venue l'époque fixée entre eux, comme ils font semblant de l'avoir oubliée, il les en fait souvenir par ses violences, ses hennissements et, en les traînant, il les a, encore une fois, forcés à s'approcher du mignon pour lui parler le même langage. Dès qu'ils en ont été près, alors, penché vers lui, la queue déployée, le mors promené entre les dents, il tire sans vergogne. (e) Mais le cocher, qui plus fortement encore a éprouvé la même impression, s'étant jeté à la renverse comme pour se détacher de la corde, ramenant en arrière, et même avec une violence accrue, son mors des dents du cheval emporté, a ensanglanté sa langue impudente, ses mâchoires ; et, après avoir fait appuyer fortement à la terre ses pattes de derrière et sa croupe, il l'a livré aux douleurs ! Quand cependant, ayant plus d'une fois subi le même traitement, la bête mauvaise a renoncé à sa démesure, alors, humiliée, elle suit désormais la direction réfléchie du cocher et, quand elle voit le bel objet, elle est morte de peur! Aussi le résultat est-il alors que l'âme de l'amoureux est désormais réservée et craintive





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Dernière mise à jour : 8/10/2007