HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

οἰωνιστικῆς



Texte grec :

[248] (248a) καὶ οὗτος μὲν θεῶν βίος· αἱ δὲ ἄλλαι ψυχαί, ἡ μὲν ἄριστα θεῷ ἑπομένη καὶ
εἰκασμένη ὑπερῆρεν εἰς τὸν ἔξω τόπον τὴν τοῦ ἡνιόχου κεφαλήν, καὶ
συμπεριηνέχθη τὴν περιφοράν, θορυβουμένη ὑπὸ τῶν ἵππων καὶ μόγις
καθορῶσα τὰ ὄντα· ἡ δὲ τοτὲ μὲν ἦρεν, τοτὲ δ᾽ ἔδυ, βιαζομένων δὲ τῶν ἵππων τὰ
μὲν εἶδεν, τὰ δ᾽ οὔ. αἱ δὲ δὴ ἄλλαι γλιχόμεναι μὲν ἅπασαι τοῦ ἄνω ἕπονται,
ἀδυνατοῦσαι δέ, ὑποβρύχιαι συμπεριφέρονται, πατοῦσαι ἀλλήλας καὶ
ἐπιβάλλουσαι, ἑτέρα (248b) πρὸ τῆς ἑτέρας πειρωμένη γενέσθαι. θόρυβος οὖν καὶ
ἅμιλλα καὶ ἱδρὼς ἔσχατος γίγνεται, οὗ δὴ κακίᾳ ἡνιόχων πολλαὶ μὲν
χωλεύονται, πολλαὶ δὲ πολλὰ πτερὰ θραύονται· πᾶσαι δὲ πολὺν ἔχουσαι πόνον
ἀτελεῖς τῆς τοῦ ὄντος θέας ἀπέρχονται, καὶ ἀπελθοῦσαι τροφῇ δοξαστῇ χρῶνται.
οὗ δ᾽ ἕνεχ᾽ ἡ πολλὴ σπουδὴ τὸ ἀληθείας ἰδεῖν πεδίον οὗ ἐστιν, ἥ τε δὴ
προσήκουσα ψυχῆς τῷ ἀρίστῳ νομὴ ἐκ τοῦ ἐκεῖ (248c) λειμῶνος τυγχάνει οὖσα, ἥ
τε τοῦ πτεροῦ φύσις, ᾧ ψυχὴ κουφίζεται, τούτῳ τρέφεται. θεσμός τε Ἀδραστείας
ὅδε. ἥτις ἂν ψυχὴ θεῷ συνοπαδὸς γενομένη κατίδῃ τι τῶν ἀληθῶν, μέχρι τε τῆς
ἑτέρας περιόδου εἶναι ἀπήμονα, κἂν ἀεὶ τοῦτο δύνηται ποιεῖν, ἀεὶ ἀβλαβῆ εἶναι·
ὅταν δὲ ἀδυνατήσασα ἐπισπέσθαι μὴ ἴδῃ, καί τινι συντυχίᾳ χρησαμένη λήθης τε
καὶ κακίας πλησθεῖσα βαρυνθῇ, βαρυνθεῖσα δὲ πτερορρυήσῃ τε καὶ ἐπὶ τὴν γῆν
πέσῃ, τότε νόμος ταύτην (248d) μὴ φυτεῦσαι εἰς μηδεμίαν θήρειον φύσιν ἐν τῇ
πρώτῃ γενέσει, ἀλλὰ τὴν μὲν πλεῖστα ἰδοῦσαν εἰς γονὴν ἀνδρὸς γενησομένου
φιλοσόφου ἢ φιλοκάλου ἢ μουσικοῦ τινος καὶ ἐρωτικοῦ, τὴν δὲ δευτέραν εἰς
βασιλέως ἐννόμου ἢ πολεμικοῦ καὶ ἀρχικοῦ, τρίτην εἰς πολιτικοῦ ἤ τινος
οἰκονομικοῦ ἢ χρηματιστικοῦ, τετάρτην εἰς φιλοπόνου <ἢ> γυμναστικοῦ ἢ περὶ
σώματος ἴασίν τινος ἐσομένου, πέμπτην μαντικὸν βίον (248e) ἤ τινα τελεστικὸν
ἕξουσαν· ἕκτῃ ποιητικὸς ἢ τῶν περὶ μίμησίν τις ἄλλος ἁρμόσει, ἑβδόμῃ
δημιουργικὸς ἢ γεωργικός, ὀγδόῃ σοφιστικὸς ἢ δημοκοπικός, ἐνάτῃ τυραννικός.
ἐν δὴ τούτοις ἅπασιν ὃς μὲν ἂν δικαίως διαγάγῃ ἀμείνονος μοίρας
μεταλαμβάνει, ὃς δ᾽ ἂν ἀδίκως, χείρονος· εἰς μὲν γὰρ τὸ αὐτὸ ὅθεν ἥκει ἡ ψυχὴ
ἑκάστη οὐκ ἀφικνεῖται ἐτῶν μυρίων

Traduction française :

[248] (248a) « Cette vie est celle des Dieux. Quant aux autres âmes, en voici une qui, suivant les Dieux aussi parfaitement qu'elle peut, a, vers la région extérieure au Ciel, élevé la tête de son cocher, et elle a été emportée dans la révolution circulaire, non sans être troublée par les chevaux et apercevant avec peine les réalités ; en voici une autre qui tantôt élève cette tête et tantôt l'enfonce, mais la violente agitation de ses chevaux fait qu'elle aperçoit les unes et non les autres ; le reste, assurément, vient à la suite, dans l'ardent désir qu'elles ont, toutes sans exception, de gagner les hauteurs ; mais, comme elles y sont impuissantes, elles sont emportées pêle-mêle, submergées, se foulant aux pieds et se bousculant au cours de la révolution, (b) chacune s'efforçant de se mettre en avant d'une autre. Ainsi, c'est un tumulte extrême, une lutte, des sueurs ; au cours de quoi, naturellement, nombre d'entre elles, par la faute des cochers, sont estropiées, nombre d'autres ont beaucoup de leurs plumes froissées, et toutes, recrues de fatigue, s'éloignent sans avoir été initiées à la contemplation du réel, et, une fois qu'elles s'en sont éloignées, elles demandent à l'opinion leur aliment. Donc, le motif de ce zèle sans borne pour voir où est la Plaine de Vérité, c'est que de la prairie qui s'y trouve provient précisément la pâture qui, on le sait, convient à ce qu'il y a dans l'âme de plus parfait, (c) c'est que de cela se nourrit la nature de ce plumage d'ailes, auquel l'âme doit sa légèreté. «Un décret d'Adrastée est le suivant : toute âme qui, ayant appartenu à la compagnie d'un Dieu, a vu quelque chose des réalités véritables, est saine et sauve jusqu'à la révolution suivante, et, si toujours elle se montre capable de satisfaire à cette condition, c'est pour toujours qu'elle est exempte de dommage ; mais lorsque, ayant été incapable de suivre de près le Dieu, elle n'a point vu, et que, victime de quelque disgrâce, gorgée d'oubli, de méchanceté, elle s'est appesantie et que cet appesantissement a fait tomber les plumes de ses ailes, qu'elle est tombée sur la terre, c'est alors une loi (d) que, à la première génération, elle ne s'implante en aucune forme de bête ; mais au contraire que celle qui aura vu le plus, s'implante dans une semence productrice d'un homme destiné à devenir un ami du savoir, ou un ami de la beauté, ou un homme cultivé et connaisseur en choses d'amour; que l'âme de second rang vienne donner naissance à un roi, bon législateur ou bien habile à faire la guerre et à commander; qu'avec celle du troisième rang, ce soit à un politique, ou à quelque administrateur, ou encore à un homme d'affaires ; celle du quatrième rang, à un amateur des fatigues du gymnase ou bien de quelqu'un qui se consacrera à la guérison des corps; (e) celle du cinquième aura une existence de devin ou bien de praticien des initiations; à la sixième place répondra le poète, et quiconque encore use d'imitation ; â la septième, celui qui pratique un métier ou cultive la terre ; à la huitième, celui qui fait profession d'être sophiste ou flatteur du peuple ; à la neuvième, l'homme tyrannique. "Et maintenant, celui qui, parmi tous ces hommes, aura vécu justement, a en partage une meilleure destinée ; une pire, au contraire, celui qui aura vécu injustement. Chaque âme ne revient en effet à son point de départ qu'après dix mille années ;





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Dernière mise à jour : 8/10/2007