HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

πιστεύω



Texte grec :

[229] (229a) (Σωκράτης)
δεῦρ᾽ ἐκτραπόμενοι κατὰ τὸν Ἰλισὸν ἴωμεν, εἶτα ὅπου ἂν δόξῃ ἐν ἡσυχίᾳ
καθιζησόμεθα.
(Φαῖδρος)
εἰς καιρόν, ὡς ἔοικεν, ἀνυπόδητος ὢν ἔτυχον· σὺ μὲν γὰρ δὴ ἀεί. ῥᾷστον οὖν ἡμῖν
κατὰ τὸ ὑδάτιον βρέχουσι τοὺς πόδας ἰέναι, καὶ οὐκ ἀηδές, ἄλλως τε καὶ τήνδε
τὴν ὥραν τοῦ ἔτους τε καὶ τῆς ἡμέρας.
(Σωκράτης) πρόαγε δή, καὶ σκόπει ἅμα ὅπου καθιζησόμεθα.
(Φαῖδρος) ὁρᾷς οὖν ἐκείνην τὴν ὑψηλοτάτην πλάτανον;
(Σωκράτης) τί μήν;
(229b) (Φαῖδρος)
ἐκεῖ σκιά τ᾽ ἐστὶν καὶ πνεῦμα μέτριον, καὶ πόα καθίζεσθαι ἢ ἂν βουλώμεθα
κατακλινῆναι.
(Σωκράτης) προάγοις ἄν.
(Φαῖδρος)
εἰπέ μοι, ὦ Σώκρατες, οὐκ ἐνθένδε μέντοι ποθὲν ἀπὸ τοῦ Ἰλισοῦ λέγεται ὁ
Βορέας τὴν Ὠρείθυιαν ἁρπάσαι;
(Σωκράτης) λέγεται γάρ.
(Φαῖδρος)
ἆρ᾽ οὖν ἐνθένδε; χαρίεντα γοῦν καὶ καθαρὰ καὶ διαφανῆ τὰ ὑδάτια φαίνεται, καὶ
ἐπιτήδεια κόραις παίζειν παρ᾽ αὐτά.
(229c) (Σωκράτης)
οὔκ, ἀλλὰ κάτωθεν ὅσον δύ᾽ ἢ τρία στάδια, ᾗ πρὸς τὸ ἐν Ἄγρας διαβαίνομεν· καὶ
πού τίς ἐστι βωμὸς αὐτόθι Βορέου.
(Φαῖδρος)
οὐ πάνυ νενόηκα· ἀλλ᾽ εἰπὲ πρὸς Διός, ὦ Σώκρατες, σὺ τοῦτο τὸ μυθολόγημα
πείθῃ ἀληθὲς εἶναι;
(Σωκράτης)
ἀλλ᾽ εἰ ἀπιστοίην, ὥσπερ οἱ σοφοί, οὐκ ἂν ἄτοπος εἴην, εἶτα σοφιζόμενος φαίην
αὐτὴν πνεῦμα Βορέου κατὰ τῶν πλησίον πετρῶν σὺν Φαρμακείᾳ παίζουσαν
ὦσαι, καὶ οὕτω δὴ τελευτήσασαν λεχθῆναι ὑπὸ τοῦ Βορέου ἀνάρπαστον (229d)
γεγονέναι — ἢ ἐξ Ἀρείου πάγου· λέγεται γὰρ αὖ καὶ οὗτος ὁ λόγος, ὡς ἐκεῖθεν
ἀλλ᾽ οὐκ ἐνθένδε ἡρπάσθη. ἐγὼ δέ, ὦ Φαῖδρε, ἄλλως μὲν τὰ τοιαῦτα χαρίεντα
ἡγοῦμαι, λίαν δὲ δεινοῦ καὶ ἐπιπόνου καὶ οὐ πάνυ εὐτυχοῦς ἀνδρός, κατ᾽ ἄλλο
μὲν οὐδέν, ὅτι δ᾽ αὐτῷ ἀνάγκη μετὰ τοῦτο τὸ τῶν Ἱπποκενταύρων εἶδος
ἐπανορθοῦσθαι, καὶ αὖθις τὸ τῆς Χιμαίρας, καὶ ἐπιρρεῖ δὲ ὄχλος τοιούτων
Γοργόνων καὶ Πηγάσων καὶ (229e) ἄλλων ἀμηχάνων πλήθη τε καὶ ἀτοπίαι
τερατολόγων τινῶν φύσεων· αἷς εἴ τις ἀπιστῶν προσβιβᾷ κατὰ τὸ εἰκὸς ἕκαστον,
ἅτε ἀγροίκῳ τινὶ σοφίᾳ χρώμενος, πολλῆς αὐτῷ σχολῆς δεήσει. ἐμοὶ δὲ πρὸς
αὐτὰ οὐδαμῶς ἐστι σχολή· τὸ δὲ αἴτιον, ὦ φίλε, τούτου τόδε. οὐ δύναμαί πω κατὰ
τὸ Δελφικὸν γράμμα γνῶναι ἐμαυτόν·

Traduction française :

[229] (a) - (SOCRATE) : Obliquons par ici et suivons l'Ilissos. Après, où tu voudras, nous nous assiérons pour causer en paix. - (PHÈDRE) : C'est à propos, apparemment, que je me trouve être sans chaussure! Car toi, c'est toujours ton cas, on le saitli. Il nous sera, comme cela, tout à fait commode de suivre, dans notre marche, ce filet d'eau en y mouillant nos pieds; et ce ne sera pas désagréable, surtout en cette saison de l'année et à cette heure du jour! - (SOCRATE) : Avance donc et, en même temps, vois où nous nous assiérons. - (PHÈDRE) : Dis-moi, aperçois-tu, là-bas, ce très haut platane? - (SOCRATE) : Bien sûr! (b) - (PHÈDRE) : Là il y a de l'ombre, une brise modérée, du gazon pour nous asseoir, ou, si nous préférons, pour nous étendre. - (SOCRATE) : A condition que tu avances! - , (PHÈDRE) : Parle-moi, Socrate! N'est-ce pas certainement de quelque point par ici que, d'après la légende, Borée dans l'Ilissos se fit le ravisseur de la nymphe Orithye? (d) Ou bien est-ce de la colline d'Arès? Car cette version de la légende existe aussi, que c'est de là, et non point d'ici, qu'elle a été enlevée. (b) - (SOCRATE) : Cette version existe en effet. - (PHÈDRE) : Enfin! est-ce d'ici? En tout cas, le charme, la pureté, la transparence de ces filets d'eau sont manifestes, et leurs bords à souhait pour des ébats de jouvencelles! (c) - (SOCRATE) : Non, ce n'est pas d'ici, mais plutôt en dessous, à deux ou trois stades environ, à l'endroit où nous trouvons le gué en direction du sanctuaire d'Agra. Justement, il y a là un autel de Borée. - (PHÈDRE) : Voilà à quoi je n'ai pas du tout pensé! Mais, au nom de Zeus, dis-moi, Socrate, crois-tu à la véracité de cette fable? - (SOCRATE) : Eh mais! je ne serais pas un être déconcertant si, à la manière des Doctes, j'avais des doutes à son sujet! Alors, très doctement, je déclarerais que, du haut des rochers voisins, elle a été poussée par un vent boréal, tandis qu'avec Pharmacée elle prenait ses ébats, et que c'est justement la façon dont elle a péri qui a donné naissance à la légende de son enlèvement par Borée. (d) Quant à moi, Phèdre, quelque séduisantes que, par ailleurs, je juge de telles inventions, elles veulent chez leur auteur trop d'habileté et de labeur, sans compter qu'elles ne font pas du tout son bonheur, ne serait-ce que pour être, après cela, forcé de rectifier la conception qu'on se fait des Hippocentaures, puis, une autre fois, celle de la Chimère; submergé qu'il est par une cohue de Gorgones, de Pégases qui sont dans le même cas, (e) par la multitude, comme par l'étrangeté, de certaines autres natures légendaires, inimaginablement monstrueuses. Que si, ayant des doutes à leur sujet, on réduit chacun de ces êtres à ce qu'il a de vraisemblable, en recourant à je ne sais quel grossier bon sens, on aura besoin d'avoir beaucoup de temps libre! Or je n'en ai pas du tout, moi, pour des occupations de cette sorte, et en voici, mon cher, la raison : je ne suis pas capable encore, ainsi que le demande l'inscription delphique, de me connaître moi-même!





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Dernière mise à jour : 8/10/2007