HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

Σοφοκλῆς



Texte grec :

[272] ὅτι (272a) οὗτός ἐστι καὶ αὕτη ἡ φύσις περὶ ἧς τότε ἦσαν οἱ λόγοι,
νῦν ἔργῳ παροῦσά οἱ, ᾗ προσοιστέον τούσδε ὧδε τοὺς λόγους ἐπὶ τὴν τῶνδε πειθώ,
ταῦτα δ᾽ ἤδη πάντα ἔχοντι, προσλαβόντι καιροὺς τοῦ πότε λεκτέον καὶ ἐπισχετέον,
βραχυλογίας τε αὖ καὶ ἐλεινολογίας καὶ δεινώσεως ἑκάστων τε ὅσα ἂν εἴδη μάθῃ
λόγων, τούτων τὴν εὐκαιρίαν τε καὶ ἀκαιρίαν διαγνόντι,
καλῶς τε καὶ τελέως ἐστὶν ἡ τέχνη ἀπειργασμένη, πρότερον δ᾽ οὔ·
ἀλλ᾽ ὅτι ἂν αὐτῶν τις (272b) ἐλλείπῃ λέγων ἢ διδάσκων ἢ γράφων, φῇ δὲ
τέχνῃ λέγειν, ὁ μὴ πειθόμενος κρατεῖ. "τί δὴ οὖν; φήσει ἴσως ὁ συγγραφεύς, ὦ
Φαῖδρέ τε καὶ Σώκρατες, δοκεῖ οὕτως; μὴ ἄλλως πως ἀποδεκτέον λεγομένης
λόγων τέχνης;"
(Φαῖδρος)
ἀδύνατόν που, ὦ Σώκρατες, ἄλλως· καίτοι οὐ σμικρόν γε φαίνεται ἔργον.
(Σωκράτης)
ἀληθῆ λέγεις. τούτου τοι ἕνεκα χρὴ πάντας τοὺς λόγους ἄνω καὶ κάτω
μεταστρέφοντα ἐπισκοπεῖν εἴ τίς πῃ (272c) ῥᾴων καὶ βραχυτέρα φαίνεται ἐπ᾽
αὐτὴν ὁδός, ἵνα μὴ μάτην πολλὴν ἀπίῃ καὶ τραχεῖαν, ἐξὸν ὀλίγην τε καὶ λείαν.
ἀλλ᾽ εἴ τινά πῃ βοήθειαν ἔχεις ἐπακηκοὼς Λυσίου ἤ τινος ἄλλου, πειρῶ λέγειν
ἀναμιμνῃσκόμενος.
(Φαῖδρος) ἕνεκα μὲν πείρας ἔχοιμ᾽ ἄν, ἀλλ᾽ οὔτι νῦν γ᾽ οὕτως ἔχω.
(Σωκράτης) βούλει οὖν ἐγώ τιν᾽ εἴπω λόγον ὃν τῶν περὶ ταῦτά τινων ἀκήκοα;
(Φαῖδρος) τί μήν;
(Σωκράτης) λέγεται γοῦν, ὦ Φαῖδρε, δίκαιον εἶναι καὶ τὸ τοῦ λύκου εἰπεῖν.
(272d) (Φαῖδρος) καὶ σύ γε οὕτω ποίει.
(Σωκράτης)
φασὶ τοίνυν οὐδὲν οὕτω ταῦτα δεῖν σεμνύνειν οὐδ᾽ ἀνάγειν ἄνω μακρὰν
περιβαλλομένους· παντάπασι γάρ, ὃ καὶ κατ᾽ ἀρχὰς εἴπομεν τοῦδε τοῦ λόγου, ὅτι
οὐδὲν ἀληθείας μετέχειν δέοι δικαίων ἢ ἀγαθῶν πέρι πραγμάτων, ἢ καὶ
ἀνθρώπων γε τοιούτων φύσει ὄντων ἢ τροφῇ, τὸν μέλλοντα ἱκανῶς ῥητορικὸν
ἔσεσθαι. τὸ παράπαν γὰρ οὐδὲν ἐν τοῖς δικαστηρίοις τούτων ἀληθείας μέλειν
οὐδενί, ἀλλὰ τοῦ πιθανοῦ· (272e) τοῦτο δ᾽ εἶναι τὸ εἰκός, ᾧ δεῖν προσέχειν τὸν
μέλλοντα τέχνῃ ἐρεῖν. οὐδὲ γὰρ αὐτὰ <τὰ> πραχθέντα δεῖν λέγειν ἐνίοτε, ἐὰν μὴ
εἰκότως ᾖ πεπραγμένα, ἀλλὰ τὰ εἰκότα, ἔν τε κατηγορίᾳ καὶ ἀπολογίᾳ, καὶ
πάντως λέγοντα τὸ δὴ εἰκὸς διωκτέον εἶναι, πολλὰ εἰπόντα χαίρειν τῷ ἀληθεῖ·

Traduction française :

[272] « C'est lui, l'homme; (272a) ce naturel en face duquel, à cette heure, je suis effectivement, c'est le naturel dont il était jadis question, et c'est à lui que je dois appliquer de la façon que voici le langage que voici en vue de lui persuader les choses que voici... »; lorsqu'on a déjà réalisé en soi toutes ces conditions; lorsqu'on s'est en outre rendu compte des occasions, tantôt de parler, ou bien de s'en abstenir, et que, en ce qui concerne maintenant « style concis », style apitoyant », «ardente indignation », avec toutes les espèces de chacune de ces figures de discours qu'on aura pu apprendre, on en aura discerné l'opportunité ou l'inopportunité, à ce moment l'art atteint avec beauté, avec perfection, l'achèvement de son oeuvre; (b) auparavant, non. Au contraire, quelle que soit, parmi ces conditions, celle qui fait défaut quand on parle, quand on enseigne, quand on écrit, on aura beau prétendre le faire techniquement, la partie est surtout belle pour qui se refuse à y croire! « Enfin quoi? dira peut-être l'auteur à qui nous avons affaire, est-ce de cette façon, à votre avis, Phèdre et toi Socrate, ou bien de quelque autre, que l'on doit approuver qu'il soit parlé de l'art oratoire? » - (PHÈDRE) : Impossible sans doute, Socrate, que ce soit d'une autre façon. Et pourtant, en parler selon celle-ci n'apparaît pas comme une mince besogne! - (SOCRATE) : Tu dis vrai : pour ce motif précisément, il faut, tournant et retournant toutes les conceptions, examiner (c) si, de quelque côté, on n'aperçoit pas une voie plus facile et plus courte, qui conduirait à l'art sans nous obliger à partir, pour rien, sur une voie longue et rude, alors qu'il nous est possible d'en prendre une qui n'est pas longue et qui est tout unie. Allons! si tu es, pour en avoir entendu parler par Lysias ou par un autre, à même de nous donner de quelque façon ton assistance, essaie de rappeler tes souvenirs et de nous renseigner. - (PHÈDRE) : Pour ce qui est de l'essayer, j'en serais sans doute à même; mais, comme cela et sur-le-champ, je ne le suis en vérité pas du tout! - (SOCRATE) : Veux-tu alors que je te rapporte un propos que j'ai entendu tenir à certains parmi les gens qui s'occupent de ces questions? - (PHÈDRE) : Bien sûr! - (SOCRATE) : En tout cas, il est juste, à ce qu'on dit, de plaider même la cause du loup. (d) - (PHÈDRE) : Soit! à toi du moins de t'en charger! - (SOCRATE) : Eh bien! donc, ils disent qu'il ne faut pas du tout donner à ces considérations une pareille importance; pas davantage mener les gens au sommet par les détours d'une si longue route. De fait (et c'est même ce que nous avons remarqué au commencement de la présente discussion), il ne faut nullement, disent-ils d'une façon générale, être en possession de la vérité concernant le juste et le bon, tant pour les choses que, bien entendu, pour les hommes, puisque ce sont des effets de leur nature ou de leur éducation, il ne le faut pas si l'on veut devenir capable de parler comme il convient. Personne en effet, dans les tribunaux, n'a absolument aucun souci de la vérité à cet égard; (e) on ne s'y soucie que du persuasif. Or, le persuasif, c'est le vraisemblable; à lui doit s'attacher celui qui voudra parler avec art. Car il y a des cas, d'autre part, où les actes ne doivent pas même être racontés, s'il arrive que dans leur accomplissement ces actes aient été sans vraisemblance; mais c'est aux actes vraisemblables qu'on fera place, tant dans l'accusation que dans la défense. Bien plus, en tout discours, c'est justement le vraisemblable qu'il faut poursuivre, et donner largement au vrai son congé.





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Dernière mise à jour : 8/10/2007