HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

τὸν



Texte grec :

[11] XI - (66b) Οὐκοῦν ἀνάγκη, ἔφη, ἐκ πάντων τούτων παρίστασθαι δόξαν
τοιάνδε τινὰ τοῖς γνησίως φιλοσόφοις, ὥστε καὶ πρὸς ἀλλήλους τοιαῦτα
ἄττα λέγειν, ὅτι “κινδυνεύει τοι ὥσπερ ἀτραπός τις ἐκφέρειν ἡμᾶς (μετὰ τοῦ
λόγου ἐν τῇ σκέψει), ὅτι, ἕως ἂν τὸ σῶμα ἔχωμεν καὶ συμπεφυρμένη ᾖ ἡμῶν
ἡ ψυχὴ μετὰ τοιούτου κακοῦ, οὐ μή ποτε κτησώμεθα ἱκανῶς οὗ
ἐπιθυμοῦμεν· φαμὲν δὲ τοῦτο εἶναι τὸ ἀληθές. μυρίας μὲν γὰρ ἡμῖν ἀσχολίας
παρέχει τὸ σῶμα διὰ τὴν ἀναγκαίαν (66c) τροφήν· ἔτι δέ, ἄν τινες νόσοι
προσπέσωσιν, ἐμποδίζουσιν ἡμῶν τὴν τοῦ ὄντος θήραν. Ἐρώτων δὲ καὶ
ἐπιθυμιῶν καὶ φόβων καὶ εἰδώλων παντοδαπῶν καὶ φλυαρίας ἐμπίμπλησιν
ἡμᾶς πολλῆς, ὥστε τὸ λεγόμενον ὡς ἀληθῶς τῷ ὄντι ὑπ᾽ αὐτοῦ οὐδὲ
φρονῆσαι ἡμῖν ἐγγίγνεται οὐδέποτε οὐδέν. Καὶ γὰρ πολέμους καὶ στάσεις
καὶ μάχας οὐδὲν ἄλλο παρέχει ἢ τὸ σῶμα καὶ αἱ τούτου ἐπιθυμίαι. Διὰ γὰρ
τὴν τῶν χρημάτων κτῆσιν πάντες οἱ πόλεμοι γίγνονται, τὰ δὲ χρήματα (66d)
ἀναγκαζόμεθα κτᾶσθαι διὰ τὸ σῶμα, δουλεύοντες τῇ τούτου θεραπείᾳ· καὶ
ἐκ τούτου ἀσχολίαν ἄγομεν φιλοσοφίας πέρι διὰ πάντα ταῦτα. Τὸ δ᾽
ἔσχατον πάντων ὅτι, ἐάν τις ἡμῖν καὶ σχολὴ γένηται ἀπ᾽ αὐτοῦ καὶ
τραπώμεθα πρὸς τὸ σκοπεῖν τι, ἐν ταῖς ζητήσεσιν αὖ πανταχοῦ παραπῖπτον
θόρυβον παρέχει καὶ ταραχὴν καὶ ἐκπλήττει, ὥστε μὴ δύνασθαι ὑπ᾽ αὐτοῦ
καθορᾶν τἀληθές. Ἀλλὰ τῷ ὄντι ἡμῖν δέδεικται ὅτι, εἰ μέλλομέν ποτε
καθαρῶς τι εἴσεσθαι, (66e) ἀπαλλακτέον αὐτοῦ καὶ αὐτῇ τῇ ψυχῇ θεατέον
αὐτὰ τὰ πράγματα· καὶ τότε, ὡς ἔοικεν, ἡμῖν ἔσται οὗ ἐπιθυμοῦμέν τε καί
φαμεν ἐρασταὶ εἶναι, φρονήσεως, ἐπειδὰν τελευτήσωμεν, ὡς ὁ λόγος
σημαίνει, ζῶσιν δὲ οὔ. Εἰ γὰρ μὴ οἷόν τε μετὰ τοῦ σώματος μηδὲν καθαρῶς
γνῶναι, δυοῖν θάτερον, ἢ οὐδαμοῦ ἔστιν κτήσασθαι τὸ εἰδέναι ἢ
τελευτήσασιν· τότε (67a) γὰρ αὐτὴ καθ᾽ αὑτὴν ἡ ψυχὴ ἔσται χωρὶς τοῦ
σώματος, πρότερον δ᾽ οὔ. Καὶ ἐν ᾧ ἂν ζῶμεν, οὕτως, ὡς ἔοικεν, ἐγγυτάτω
ἐσόμεθα τοῦ εἰδέναι, ἐὰν ὅτι μάλιστα μηδὲν ὁμιλῶμεν τῷ σώματι μηδὲ
κοινωνῶμεν, ὅτι μὴ πᾶσα ἀνάγκη, μηδὲ ἀναπιμπλώμεθα τῆς τούτου
φύσεως, ἀλλὰ καθαρεύωμεν ἀπ᾽ αὐτοῦ, ἕως ἂν ὁ θεὸς αὐτὸς ἀπολύσῃ ἡμᾶς·
καὶ οὕτω μὲν καθαροὶ ἀπαλλαττόμενοι τῆς τοῦ σώματος ἀφροσύνης, ὡς τὸ
εἰκὸς μετὰ τοιούτων τε ἐσόμεθα καὶ γνωσόμεθα δι᾽ ἡμῶν (67b) αὐτῶν πᾶν τὸ
εἰλικρινές, τοῦτο δ᾽ ἐστὶν ἴσως τὸ ἀληθές· μὴ καθαρῷ γὰρ καθαροῦ
ἐφάπτεσθαι μὴ οὐ θεμιτὸν ᾖ”. Τοιαῦτα οἶμαι, ὦ Σιμμία, ἀναγκαῖον εἶναι
πρὸς ἀλλήλους λέγειν τε καὶ δοξάζειν πάντας τοὺς ὀρθῶς φιλομαθεῖς. Ἢ οὐ
δοκεῖ σοι οὕτως;
- Παντός γε μᾶλλον, ὦ Σώκρατες.

Traduction française :

[11] XI. - Il suit de toutes ces considérations, poursuivit-il, que les vrais philosophes doivent
penser et se dire entre eux des choses comme celles-ci : Il semble que la mort est un
raccourci qui nous mène au but, puisque, tant que nous aurons le corps associé à la
raison dans notre recherche et que notre âme sera contaminée par un tel mal, nous
n'atteindrons jamais complètement ce que nous désirons et nous disons que l'objet de
nos désirs, c'est la vérité. Car le corps nous cause mille difficultés par la nécessité où
nous sommes de le nourrir ; qu'avec cela des maladies surviennent, nous voilà entravés
dans notre chasse au réel. Il nous remplit d'amours, de désirs, de craintes, de chimères
de toute sorte, d'innombrables sottises, si bien que, comme on dit, il nous ôte vraiment et
réellement toute possibilité de penser. Guerres, dissensions, batailles, c'est le corps seul
et ses appétits qui en sont cause ; car on ne fait la guerre que pour amasser des richesses
et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, dont le service nous tient en
esclavage. La conséquence de tout cela, c'est que nous n'avons pas de loisir à consacrer à
la philosophie. Mais le pire de tout, c'est que, même s'il nous laisse quelque loisir et que
nous nous mettions à examiner quelque chose, il intervient sans cesse dans nos
recherches, y jette le trouble et la confusion et nous paralyse au point qu'il nous rend
incapables de discerner la vérité. Il nous est donc effectivement démontré que, si nous
voulons jamais avoir une pure connaissance de quelque chose, il nous faut nous séparer
de lui et regarder avec l'âme seule les choses en elles-mêmes. Nous n'aurons, semble-t-il,
ce que nous désirons et prétendons aimer, la sagesse, qu'après notre mort, ainsi que
notre raisonnement le prouve, mais pendant notre vie, non pas. Si en effet il est
impossible, pendant que nous sommes avec le corps, de rien connaître purement, de
deux choses l'une : ou bien cette connaissance nous est absolument interdite, ou nous
l'obtiendrons après la mort ; car alors l'âme sera seule elle-même, sans le corps, mais
auparavant, non pas. Tant que nous serons en vie, le meilleur moyen, semble-t-il,
d'approcher de la connaissance, c'est de n'avoir, autant que possible, aucun commerce
ni communion avec le corps, sauf en cas d'absolue nécessité, de ne point nous laisser
contaminer de sa nature, et de rester purs de ses souillures, jusqu'à ce que Dieu nous en
délivre. Quand nous nous serons ainsi purifiés, en nous débarrassant de la folie du
corps, nous serons vraisemblablement en contact avec les choses pures et nous
connaîtrons par nous-mêmes tout ce qui est sans mélange, et c'est en cela sûrement que
consiste le vrai ; pour l'impur, il ne lui est pas permis d'atteindre le pur. Voilà,
j'imagine, Simmias, ce que doivent penser et se dire entre eux tous les vrais amis du
savoir. N'es-tu pas de cet avis ?
- Absolument, dit Simmias.





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Dernière mise à jour : 9/06/2005