HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Minos (dialogue complet)



Texte grec :

[319] ὅταν μέλλῃς (319a) ἄνδρα ψέξειν ἢ ἐπαινέσεσθαι, μὴ οὐκ ὀρθῶς εἴπῃς. Τούτου καὶ ἕνεκα χρὴ μανθάνειν διαγιγνώσκειν χρηστοὺς καὶ πονηροὺς ἄνδρας. Νεμεσᾷ γὰρ ὁ θεός, ὅταν τις ψέγῃ τὸν ἑαυτῷ ὅμοιον ἢ ἐπαινῇ τὸν ἑαυτῷ ἐναντίως ἔχοντα· ἔστι δ' οὗτος ὁ ἀγαθός. Μὴ γάρ τι οἴου λίθους μὲν εἶναι ἱεροὺς καὶ ξύλα καὶ ὄρνεα καὶ ὄφεις, ἀνθρώπους δὲ μή· ἀλλὰ πάντων τούτων ἱερώτατόν ἐστιν ἄνθρωπος ὁ ἀγαθός, καὶ μιαρώτατον ὁ πονηρός. Ἤδη οὖν καὶ περὶ Μίνω, ὡς αὐτὸν Ὅμηρός τε καὶ Ἡσίοδος (319b) ἐγκωμιάζουσι, τούτου ἕνεκα φράσω, ἵνα μὴ ἄνθρωπος ὢν ἀνθρώπου εἰς ἥρω Διὸς ὑὸν λόγῳ ἐξαμαρτάνῃς. Ὅμηρος γὰρ περὶ Κρήτης λέγων ὅτι πολλοὶ ἄνθρωποι ἐν αὐτῇ εἰσιν καὶ ἐνενήκοντα πόληες, τῇσι δέ, φησίν· Ἔνι Κνωσὸς μεγάλη πόλις, ἔνθα τε Μίνως ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής. (319c) Ἔστιν οὖν τοῦτο μήρου ἐγκώμιον εἰς Μίνων διὰ βραχέων εἰρημένον, οἷον οὐδ' εἰς ἕνα τῶν ἡρώων ἐποίησεν Ὅμηρος. Ὅτι μὲν γὰρ ὁ Ζεὺς σοφιστής ἐστιν καὶ ἡ τέχνη αὕτη παγκάλη ἐστί, πολλαχοῦ καὶ ἄλλοθι δηλοῖ, ἀτὰρ καὶ ἐνταῦθα. Λέγει γὰρ τὸν Μίνων συγγίγνεσθαι ἐνάτῳ ἔτει τῷ Διὶ ἐν λόγοις καὶ φοιτᾶν παιδευθησόμενον ὡς ὑπὸ σοφιστοῦ ὄντος τοῦ Διός. Ὅτι οὖν τοῦτο τὸ γέρας οὐκ ἔστιν ὅτῳ ἀπένειμεν Ὅμηρος τῶν ἡρώων, ὑπὸ Διὸς πεπαιδεῦσθαι, ἄλλῳ ἢ Μίνῳ, (319d) τοῦτ' ἔστιν ἔπαινος θαυμαστός. Καὶ Ὀδυσσείας ἐν Νεκυίᾳ δικάζοντα χρυσοῦν σκῆπτρον ἔχοντα πεποίηκε τὸν Μίνων, οὐ τὸν Ῥαδάμανθυν· Ῥαδάμανθυν δὲ οὔτ' ἐνταῦθα δικάζοντα πεποίηκεν οὔτε συγγιγνόμενον τῷ Διὶ οὐδαμοῦ. Διὰ ταῦτά φημ' ἐγὼ Μίνων ἁπάντων μάλιστα ὑπὸ μήρου ἐγκεκωμιάσθαι. Τὸ γὰρ Διὸς ὄντα παῖδα μόνον ὑπὸ Διὸς πεπαιδεῦσθαι οὐκ ἔχει ὑπερβολὴν ἐπαίνου - τοῦτο γὰρ σημαίνει τὸ ἔπος τὸ· ἐννέωρος βασίλευε Διὸς μεγάλου ὀαριστής, (319e) συνουσιαστὴν τοῦ Διὸς εἶναι τὸν Μίνων. Οἱ γὰρ ὄαροι λόγοι εἰσίν, καὶ ὀαριστὴς συνουσιαστής ἐστιν ἐν λόγοις--ἐφοίτα οὖν δι' ἐνάτου ἔτους εἰς τὸ τοῦ Διὸς ἄντρον ὁ Μίνως, τὰ μὲν μαθησόμενος, τὰ δὲ ἀποδειξόμενος ἃ τῇ προτέρᾳ ἐννεετηρίδι ἐμεμαθήκει παρὰ τοῦ Διός.

Traduction française :

[319] En général, quand on veut (319a) blâmer ou louer un homme, il faut bien prendre garde de ne se pas tromper. Aussi faut-il s'étudier à distinguer les bons et les méchants; car Dieu s'offense quand on blâme ceux qui lui ressemblent, ou quand on loue ceux qui ne lui ressemblent point; et c'est l'homme de bien qui lui ressemble. Ne va pas croire que des pierres, du bois, des oiseaux, des serpents, puissent être saints; cette gloire n'est réservée qu'à l'homme; et de tous les hommes, le plus saint, c'est le bon, et le plus impie, c'est le méchant. Maintenant, quant à Minos, je veux t'apprendre comment Homère et Hésiode (319b) l'ont célébré, afin qu'étant homme et fils d'homme tu n'offenses plus en paroles un héros, fils de Jupiter. Homère, en parlant de la Crète, vante ses nombreux habitants et ses quatre- vingt-dix villes : « Entre elles (dit-il) est Cnosse, la grande viile, où Minos Régna neuf ans dans le commerce du grand Jupiter. » (319c) Voilà quel éloge Homère fait en peu de mots de Minos; et cet éloge est tel que jamais ce poète n'en a donné de pareil à aucun de ses héros. Dans cet endroit, comme dans beaucoup d'autres, Homère nous montre en Jupiter un véritable maître dans l'art d'enseigner la sagesse, et nous fait admirer cet art. Car il assure que pendant neuf ans Minos entendit Jupiter, et alla s'instruire auprès de lui comme chez un sophiste. Et Homère n'ayant attribué cette fortune d'être instruit par Jupiter lui-même à aucun autre héros qu'à Minos, (319d) c'est un éloge bien digne d'exciter notre attention. Et dans la descente aux enfers de l'Odyssée, ce n'est pas Rhadamante, c'est Minos qu'il représente jugeant un sceptre d'or à la main; et non seulement il ne fait pas de Rhadamante un juge des enfers, mais nulle part il ne l'admet à l'entretien de Jupiter. Toutes ces raisons me font dire que Minos est, de tous les héros d'Homère, celui qu'il a le plus célébré. En effet, être fils de Jupiter, et le seul que ce dieu ait instruit lui-même, n'est-ce pas le comble de l'éloge? En effet ce vers : « Il régna neuf ans dans le commerce du grand Jupiter » (319e) signifie que Minos reçut des leçons de Jupiter; car; un commerce, c'est un entretien, et commercer avec quelqu'un, c'est l'entendre. Minos fréquenta donc pendant neuf ans l'antre de Jupiter, pour s'instruire et enseigner ensuite aux autres ce que le Dieu lui avait appris. Il y en a qui, par ces mots « Le commerce de Jupiter », veulent entendre une société de table et de jeux.





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Dernière mise à jour : 18/02/2010