HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

καὶ



Texte grec :

[94] ἄλλον (94a) δὲ δὴ σκεψώμεθα, Ἀριστείδην τὸν
Λυσιμάχου: ἢ τοῦτον οὐχ ὁμολογεῖς ἀγαθὸν γεγονέναι;
(Ἄνυτος) ἔγωγε, πάντως δήπου.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν καὶ οὗτος τὸν ὑὸν τὸν αὑτοῦ Λυσίμαχον, ὅσα μὲν διδασκάλων εἴχετο,
κάλλιστα Ἀθηναίων ἐπαίδευσε, ἄνδρα δὲ βελτίω δοκεῖ σοι ὁτουοῦν πεποιηκέναι;
τούτῳ γάρ που καὶ συγγέγονας καὶ ὁρᾷς οἷός ἐστιν. εἰ δὲ βούλει, (94b) Περικλέα,
οὕτως μεγαλοπρεπῶς σοφὸν ἄνδρα, οἶσθ' ὅτι δύο ὑεῖς ἔθρεψε, Πάραλον καὶ
Ξάνθιππον;
(Ἄνυτος) ἔγωγε.
(Σωκράτης)
τούτους μέντοι, ὡς οἶσθα καὶ σύ, ἱππέας μὲν ἐδίδαξεν οὐδενὸς χείρους
Ἀθηναίων, καὶ μουσικὴν καὶ ἀγωνίαν καὶ τἆλλα ἐπαίδευσεν ὅσα τέχνης ἔχεται
οὐδενὸς χείρους: ἀγαθοὺς δὲ ἄρα ἄνδρας οὐκ ἐβούλετο ποιῆσαι; δοκῶ μέν,
ἐβούλετο, ἀλλὰ μὴ οὐκ ᾖ διδακτόν. ἵνα δὲ μὴ ὀλίγους οἴῃ καὶ τοὺς φαυλοτάτους
Ἀθηναίων ἀδυνάτους γεγονέναι τοῦτο (94c) τὸ πρᾶγμα, ἐνθυμήθητι ὅτι
Θουκυδίδης αὖ δύο ὑεῖς ἔθρεψεν, Μελησίαν καὶ Στέφανον, καὶ τούτους
ἐπαίδευσεν τά τε ἄλλα εὖ καὶ ἐπάλαισαν κάλλιστα Ἀθηναίων - τὸν μὲν γὰρ
Ξανθίᾳ ἔδωκε, τὸν δὲ Εὐδώρῳ: οὗτοι δέ που ἐδόκουν τῶν τότε κάλλιστα
παλαίειν - ἢ οὐ μέμνησαι;
(Ἄνυτος) ἔγωγε, ἀκοῇ.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν δῆλον ὅτι οὗτος οὐκ ἄν ποτε, οὗ μὲν ἔδει (94d) δαπανώμενον διδάσκειν,
ταῦτα μὲν ἐδίδαξε τοὺς παῖδας τοὺς αὑτοῦ, οὗ δὲ οὐδὲν ἔδει ἀναλώσαντα
ἀγαθοὺς ἄνδρας ποιῆσαι, ταῦτα δὲ οὐκ ἐδίδαξεν, εἰ διδακτὸν ἦν; ἀλλὰ γὰρ ἴσως ὁ
Θουκυδίδης φαῦλος ἦν, καὶ οὐκ ἦσαν αὐτῷ πλεῖστοι φίλοι Ἀθηναίων καὶ τῶν
συμμάχων; καὶ οἰκίας μεγάλης ἦν καὶ ἐδύνατο μέγα ἐν τῇ πόλει καὶ ἐν τοῖς
ἄλλοις Ἕλλησιν, ὥστε εἴπερ ἦν τοῦτο διδακτόν, ἐξευρεῖν ἂν ὅστις ἔμελλεν αὐτοῦ
τοὺς ὑεῖς ἀγαθοὺς ποιήσειν, ἢ τῶν ἐπιχωρίων τις ἢ τῶν (94e) ξένων, εἰ αὐτὸς μὴ
ἐσχόλαζεν διὰ τὴν τῆς πόλεως ἐπιμέλειαν. ἀλλὰ γάρ, ὦ ἑταῖρε Ἄνυτε, μὴ οὐκ ᾖ
διδακτὸν ἀρετή.
(Ἄνυτος)
ὦ Σώκρατες, ῥᾳδίως μοι δοκεῖς κακῶς λέγειν ἀνθρώπους. ἐγὼ μὲν οὖν ἄν σοι
συμβουλεύσαιμι, εἰ ἐθέλεις ἐμοὶ πείθεσθαι, εὐλαβεῖσθαι: ὡς ἴσως μὲν καὶ ἐν
ἄλλῃ πόλει ῥᾷόν ἐστιν κακῶς ποιεῖν ἀνθρώπους ἢ εὖ, ἐν τῇδε δὲ καὶ (95a) πάνυ:
οἶμαι δὲ σὲ καὶ αὐτὸν εἰδέναι.

Traduction française :

[94] (94a) Mais considérons-en un autre : Aristide, le fils de Lysimaque. Ne conviens-tu pas que ç'ait été un homme de valeur? -(ANYTOS) : J'en conviens : sans nul doute! - (SOCRATE): Or, celui-là aussi, pour tout ce qui tenait à l'enseignement donné, avait fait de son fils Lysimaque l'enfant le plus parfaitement élevé d'Athènes; mais, à ton avis, a-t-il fait de lui un homme qui valût mieux que n'importe qui? Car tu as été, je pense, en relations avec lui et tu vois quelle sorte d'homme il est! Veux-tu que nous considérions Périclès, (b) dont les talents furent d'une telle magnificence? ne sais-tu pas qu'il eut deux fils, Paralos et Xanthippe? - (ANYTOS) : Je le sais! - (SOCRATE) : La vérité, tu le sais aussi bien que moi, est que, grâce à l'enseignement qu'il leur a fait donner, ils ont été des cavaliers qui n'étaient inférieurs à personne à Athènes, inférieurs à personne, grâce à l'éducation qu'il leur a donnée pour ce qui est de la musique aussi bien que de la lutte et pour tout ce qui tient à un art; et alors il ne souhaitait pas faire d'eux des hommes de valeur? Il le souhaitait, c'est mon avis! mais c'est mon avis aussi, que ce n'est peut-être pas quelque chose qui s'enseigne. Et, pour t'empêcher de te figurer que cette incapacité en la matière est le fait d'un petit nombre d'hommes et de ceux qui à Athènes sont le plus gens de rien, (c) réfléchis que Thucydide, lui aussi, a élevé deux fils, Mélèsias et Stéphanos, et que, d'une façon générale, il leur a donné une excellente éducation : c'étaient à Athènes, comme lutteurs, ce qu'il y a de mieux; il avait donné l'un à Xanthias, l'autre à Eudore, lesquels passaient, si je ne trie trompe, pour être, en ce temps-là, parmi ceux qui étaient à la lutte les plus habiles. Ne te le rappelles-tu pas? - (ANYTOS) : Si fait! par ouï-dire. - (SOCRATE): Or, est-il clair que jamais cet homme, (d) lui qui faisait enseigner à ses enfants tout ce dont l'enseignement exigeait de la dépense, alors que d'autre part il n'avait pas de frais à faire pour les rendre hommes de valeur, ne leur ait pas donné cet enseignement-là, si vraiment c'était quelque chose qui s'enseigne? Mais pourquoi insister? C'est, sans doute, que Thucydide était un homme de rien et qu'il n'était pas le personnage comptant, parmi les Athéniens comme parmi les Alliés, le plus grand nombre d'amis! c'est qu'il n'était pas d'assez grande famille, qu'il n'avait pas, à Athènes et dans le reste de la Grèce, un assez grand pouvoir pour être capable de découvrir (si toutefois c'était quelque chose qui s'enseigne), soit parmi les gens du pays, soit parmi les étrangers, quelqu'un dont le rôle eût été de faire de ses fils des hommes de valeur, (e) pour le cas où le soin des affaires de l'État ne lui eût pas laissé le loisir de s'en occuper lui-même! Mais non, tel n'était pas en effet le cas, Anytos, mon camarade : c'est, en effet, j'en ai peur, que la vertu n'est pas une chose qui s'enseigne! - (ANYTOS) : Socrate, tu ne te gênes pas, ce me semble, pour mal parler des gens! Ceci dit, je te conseillerai volontiers, si tu veux m'en croire, de prendre garde à toi. Car sans doute est-il, en toute autre cité, plus facile de faire du mal aux gens que de leur faire du bien; dans celle-ci, ce l'est absolument. Tu n'es pas toi-même, sans le savoir, je pense!





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Dernière mise à jour : 24/11/2005