HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

τιμιώτερον



Texte grec :

[85] (Σωκράτης)
οὐκοῦν ἐστιν αὕτη γραμμὴ ἐκ γωνίας εἰς γωνίαν (85a) (τινὰ) τέμνουσα δίχα
ἕκαστον τούτων τῶν χωρίων;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν τέτταρες αὗται γίγνονται γραμμαὶ ἴσαι, περιέχουσαι τουτὶ τὸ χωρίον;
(Παῖς) γίγνονται γάρ.
(Σωκράτης) σκόπει δή: πηλίκον τί ἐστιν τοῦτο τὸ χωρίον;
(Παῖς) οὐ μανθάνω.
(Σωκράτης)
οὐχὶ τεττάρων ὄντων τούτων ἥμισυ ἑκάστου ἑκάστη ἡ γραμμὴ ἀποτέτμηκεν
ἐντός; ἢ οὔ;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης) πόσα οὖν τηλικαῦτα ἐν τούτῳ ἔνεστιν;
(Παῖς) τέτταρα.
(Σωκράτης) πόσα δὲ ἐν τῷδε;
(Παῖς) δύο.
(Σωκράτης) τὰ δὲ τέτταρα τοῖν δυοῖν τί ἐστιν;
(Παῖς) διπλάσια.
(Σωκράτης) τόδε οὖν (85b) ποσάπουν γίγνεται;
(Παῖς) ὀκτώπουν.
(Σωκράτης) ἀπὸ ποίας γραμμῆς;
(Παῖς) ἀπὸ ταύτης.
(Σωκράτης) ἀπὸ τῆς ἐκ γωνίας εἰς γωνίαν τεινούσης τοῦ τετράποδος;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης)
καλοῦσιν δέ γε ταύτην διάμετρον οἱ σοφισταί: ὥστ' εἰ ταύτῃ διάμετρος ὄνομα,
ἀπὸ τῆς διαμέτρου ἄν, ὡς σὺ φῄς, ὦ παῖ Μένωνος, γίγνοιτ' ἂν τὸ διπλάσιον
χωρίον.
(Παῖς) πάνυ μὲν οὖν, ὦ Σώκρατες.
(Σωκράτης)
τί σοι δοκεῖ, ὦ Μένων; ἔστιν ἥντινα δόξαν οὐχ αὑτοῦ οὗτος ἀπεκρίνατο;
(85c) (Μένων) οὔκ, ἀλλ' ἑαυτοῦ.
(Σωκράτης) καὶ μὴν οὐκ ᾔδει γε, ὡς ἔφαμεν ὀλίγον πρότερον.
(Μένων) ἀληθῆ λέγεις.
(Σωκράτης) ἐνῆσαν δέ γε αὐτῷ αὗται αἱ δόξαι: ἢ οὔ;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης)
τῷ οὐκ εἰδότι ἄρα περὶ ὧν ἂν μὴ εἰδῇ ἔνεισιν ἀληθεῖς δόξαι περὶ τούτων ὧν οὐκ
οἶδε;
(Μένων) φαίνεται.
(Σωκράτης)
καὶ νῦν μέν γε αὐτῷ ὥσπερ ὄναρ ἄρτι ἀνακεκίνηνται αἱ δόξαι αὗται: εἰ δὲ αὐτόν
τις ἀνερήσεται πολλάκις τὰ αὐτὰ ταῦτα καὶ πολλαχῇ, οἶσθ' ὅτι τελευτῶν οὐδενὸς
ἧττον ἀκριβῶς (85d) ἐπιστήσεται περὶ τούτων.
(Μένων) ἔοικεν.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν οὐδενὸς διδάξαντος ἀλλ' ἐρωτήσαντος ἐπιστήσεται, ἀναλαβὼν αὐτὸς ἐξ
αὑτοῦ τὴν ἐπιστήμην;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης)
τὸ δὲ ἀναλαμβάνειν αὐτὸν ἐν αὑτῷ ἐπιστήμην οὐκ ἀναμιμνῄσκεσθαί ἐστιν;
(Μένων) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
ἆρ' οὖν οὐ τὴν ἐπιστήμην, ἣν νῦν οὗτος ἔχει, ἤτοι ἔλαβέν ποτε ἢ ἀεὶ εἶχεν;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν εἰ μὲν ἀεὶ εἶχεν, ἀεὶ καὶ ἦν ἐπιστήμων: εἰ δὲ ἔλαβέν ποτε, οὐκ ἂν ἔν γε τῷ
νῦν βίῳ εἰληφὼς εἴη. ἢ (85e) δεδίδαχέν τις τοῦτον γεωμετρεῖν; οὗτος γὰρ ποιήσει
περὶ πάσης γεωμετρίας ταὐτὰ ταῦτα, καὶ τῶν ἄλλων μαθημάτων ἁπάντων. ἔστιν
οὖν ὅστις τοῦτον πάντα δεδίδαχεν; δίκαιος γάρ που εἶ εἰδέναι, ἄλλως τε ἐπειδὴ ἐν
τῇ σῇ οἰκίᾳ γέγονεν καὶ τέθραπται.
(Μένων) ἀλλ' οἶδα ἔγωγε ὅτι οὐδεὶς πώποτε ἐδίδαξεν.
(Σωκράτης) ἔχει δὲ ταύτας τὰς δόξας, ἢ οὐχί;
(Μένων) ἀνάγκη, ὦ Σώκρατες, φαίνεται.

Traduction française :

[85] - (SOCRATE) : Mais n'y a-t-il pas là cette ligne, qui, d'un coin à l'autre coin, (85a) coupe en deux chacun de ces espaces? - LE SERVITEUR : Oui. - (SOCRATE) : Ne voilà-t-il donc pas quatre lignes égales, circonscrivant l'espace que voici? - LE SERVITEUR : Les voilà. - (SOCRATE): Observe maintenant : quelle est la grandeur de cet espace? - (SOCRATE) : Je ne me rends pas compte! - (SOCRATE) : Etant donnés ces quatre espaces, est-ce que chacune des lignes n'a pas retranché une moitié à l'intérieur de chacun d'eux? Oui, n'est-ce pas? - (SOCRATE) : Oui. - (SOCRATE): Or, l'espace circonscrit, combien contient-il de telles moitiés? - (SOCRATE) : Quatre. - (SOCRATE): Et combien, l'espace que voici? - LE SERVITEUR : Deux. - (SOCRATE) : Or, qu'est-ce que quatre par rapport à deux? - LE SERVITEUR : C'est le double. (b) - (SOCRATE) : Alors, de combien de pieds est cet espace-ci? - LE SERVITEUR : Il est de huit pieds. - (SOCRATE) : En partant de quelle ligne se construit-il? - LE SERVITEUR : En partant de celle-ci. - (SOCRATE) : N'est-ce pas à partir de celle qui va d'un coin à l'autre du carré? - LE SERVITEUR : Oui. - (SOCRATE): Cette ligne, les savants l'appellent « diagonale ». Par conséquent, si son nom est « diagonale », alors, serviteur de Ménon, ce serait en partant de la diagonale que se construit l'espace double. - LE SERVITEUR : Hé oui! absolument, Socrate. - (SOCRATE): Ton avis, Ménon? Y a-t-il une réponse de ce garçon, où il ait exprimé une pensée qui ne vînt de lui-même? (c) - (MÉNON): Non, mais elles étaient bien de lui. - (SOCRATE) : Et il est très certain, ainsi que nous l'affirmions un peu auparavant, qu'il ne savait pas. - (MÉNON): C'est la vérité. - (SOCRATE) : D'autre part, elles existaient en lui, ces idées, n'est-ce pas? - (MÉNON): Oui. - (SOCRATE) : Ainsi donc, chez celui qui ne sait pas, il existe, concernant telles choses qu'il se trouve ne pas savoir, des pensées vraies concernant ces choses mêmes qu'il ne sait pas? - (MÉNON): Évidemment. - (SOCRATE) : Et, à présent, ces pensées, elles viennent de se lever en lui, à la façon d'un rêve! D'un autre côté, s'il doit arriver qu'on l'interroge maintes fois et de maintes manières sur ces mêmes questions, tu sais bien qu'il finira par avoir à leur sujet une connaissance aussi exacte que personne. (d) - (MÉNON): C'est vraisemblable. - (SOCRATE) : Mais n'est-ce pas sans avoir reçu de personne aucun enseignement, mais plutôt en étant questionné, qu'il possédera des connaissances, ayant repris, de son propre fond, la connaissance qu'il se donne lui-même? - (MÉNON): Oui. - (SOCRATE) : Or, reprendre soi-même une connaissance en soi-même, n'est-ce pas se ressouvenir? - (MÉNON): Hé! absolument. - (SOCRATE): Mais est-ce que la connaissance que ce garçon possède présentement, il ne l'a pas acquise à un moment donné, ou bien l'a-t-il toujours possédée? - (MÉNON): Oui. - (SOCRATE): Or, s'il l'a toujours possédée, toujours aussi il a été quelqu'un qui connaît. Si, d'un autre côté, c'est à un moment donné qu'il l'a acquise, du moins n'est-ce pas dans la vie présente qu'il l'aurait acquise. (e) Dira-t-on qu'on lui a enseigné la géométrie? Ces mêmes découvertes, c'est en effet sur la géométrie tout entière qu'il les fera; et, aussi bien, sur toutes les autres disciplines sans exception; mais s'est-il trouvé quelqu'un pour les lui enseigner toutes? De fait, tu es bien placé pour le savoir, puisqu'au surplus il est né dans ta maison et y a été élevé. - (MÉNON): Eh bien! je sais pertinemment qu'il n'en a jamais reçu l'enseignement de personne. - (SOCRATE) : Ces pensées, d'autre part, il les possède, n'est-ce pas? - (MÉNON) : Forcément, Socrate, c'est visible.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005