HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

δοκοῦσι



Texte grec :

[79] ὃ δ' (79a) ἂν ἄνευ πάντων τῶν τοιούτων, κακία.
(Μένων) δοκεῖ μοι ἀναγκαῖον εἶναι ὡς λέγεις.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν τούτων ἕκαστον ὀλίγον πρότερον μόριον ἀρετῆς ἔφαμεν εἶναι, τὴν
δικαιοσύνην καὶ σωφροσύνην καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης) εἶτα, ὦ Μένων, παίζεις πρός με;
(Μένων) τί δή, ὦ Σώκρατες;
(Σωκράτης)
ὅτι ἄρτι ἐμοῦ δεηθέντος σου μὴ καταγνύναι μηδὲ κερματίζειν τὴν ἀρετήν, καὶ
δόντος παραδείγματα καθ' ἃ δέοι ἀποκρίνεσθαι, τούτου μὲν ἠμέλησας, λέγεις δέ
μοι ὅτι ἀρετή (79b) ἐστιν οἷόν τ' εἶναι τἀγαθὰ πορίζεσθαι μετὰ δικαιοσύνης:
τοῦτο δὲ φῂς μόριον ἀρετῆς εἶναι;
(Μένων) ἔγωγε.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν συμβαίνει ἐξ ὧν σὺ ὁμολογεῖς, τὸ μετὰ μορίου ἀρετῆς πράττειν ὅτι ἂν
πράττῃ, τοῦτο ἀρετὴν εἶναι: τὴν γὰρ δικαιοσύνην μόριον φῂς ἀρετῆς εἶναι, καὶ
ἕκαστα τούτων. τί οὖν δὴ τοῦτο λέγω; ὅτι ἐμοῦ δεηθέντος ὅλον εἰπεῖν τὴν ἀρετήν,
αὐτὴν μὲν πολλοῦ δεῖς εἰπεῖν ὅτι ἐστίν, πᾶσαν δὲ φῂς πρᾶξιν ἀρετὴν εἶναι,
ἐάνπερ μετὰ μορίου (79c) ἀρετῆς πράττηται, ὥσπερ εἰρηκὼς ὅτι ἀρετή ἐστιν τὸ
ὅλον καὶ ἤδη γνωσομένου ἐμοῦ, καὶ ἐὰν σὺ κατακερματίζῃς αὐτὴν κατὰ μόρια.
δεῖται οὖν σοι πάλιν ἐξ ἀρχῆς, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, τῆς αὐτῆς ἐρωτήσεως, ὦ φίλε
Μένων, τί ἐστιν ἀρετή, εἰ μετὰ μορίου ἀρετῆς πᾶσα πρᾶξις ἀρετὴ ἂν εἴη; τοῦτο
γάρ ἐστιν λέγειν, ὅταν λέγῃ τις, ὅτι πᾶσα ἡ μετὰ δικαιοσύνης πρᾶξις ἀρετή ἐστιν.
ἢ οὐ δοκεῖ σοι πάλιν δεῖσθαι τῆς αὐτῆς ἐρωτήσεως, ἀλλ' οἴει τινὰ εἰδέναι μόριον
ἀρετῆς ὅτι ἐστίν, αὐτὴν μὴ εἰδότα;
(Μένων) οὐκ ἔμοιγε δοκεῖ.
(79d) (Σωκράτης)
εἰ γὰρ καὶ μέμνησαι, ὅτ' ἐγώ σοι ἄρτι ἀπεκρινάμην περὶ τοῦ σχήματος,
ἀπεβάλλομέν που τὴν τοιαύτην ἀπόκρισιν τὴν διὰ τῶν ἔτι ζητου Μένων καὶ
μήπω ὡμολογη(Μένων)ἐπιχειροῦσαν ἀποκρίνεσθαι.
(Μένων) καὶ ὀρθῶς γε ἀπεβάλλομεν, ὦ Σώκρατες.
(Σωκράτης)
μὴ τοίνυν, ὦ ἄριστε, μηδὲ σὺ ἔτι ζητουμένης ἀρετῆς ὅλης ὅτι ἐστὶν οἴου διὰ τῶν
ταύτης μορίων ἀποκρινόμενος δηλώσειν αὐτὴν ὁτῳοῦν, ἢ ἄλλο ὁτιοῦν τούτῳ τῷ
αὐτῷ (79e) τρόπῳ λέγων, ἀλλὰ πάλιν τῆς αὐτῆς δεήσεσθαι ἐρωτήσεως, τίνος
ὄντος ἀρετῆς λέγεις ἃ λέγεις: ἢ οὐδέν σοι δοκῶ λέγειν;
(Μένων) ἔμοιγε δοκεῖς ὀρθῶς λέγειν.
(Σωκράτης)
ἀπόκριναι τοίνυν πάλιν ἐξ ἀρχῆς: τί φῂς ἀρετὴν εἶναι καὶ σὺ καὶ ὁ ἑταῖρός σου;

Traduction française :

[79] (a) mais vice quand cela se fera en l'absence de tous les accompagnements analogues. - (MÉNON): A mon avis, Socrate, il en est forcément comme tu le dis! - (SOCRATE) : Or, n'avons-nous pas dit, peu auparavant, de ces choses, la justice, la sagesse et tout ce qui est du même ordre, que chacune est une espèce de vertu?-(MÉNON): Oui. - (SOCRATE): Eh bien! Ménon, ne voilà-t-il pas maintenant que tu t'amuses à mes dépens! - (MÉNON) : En quoi donc Socrate? - (SOCRATE) : En ce que, prié par moi tout à l'heure de ne pas écarteler et déchiqueter la vertu, pourvu en outre par mes soins de modèles conformément auxquels il fallait répondre, au lieu de te soucier de cela, (b) tu viens me dire que la vertu, c'est d'être capable de se procurer avec accompagnement de justice les bonnes choses! Or, cela, la justice, n'affirmes-tu pas que c'est une espèce de vertu? - (MÉNON): Oui, bien sûr! - (SOCRATE) ; Donc, ce qui découle de ce que tu accordes, c'est que l'action qui s'accompagne d'une espèce de la vertu, quel que soit l'objet de cette action, c'est cela qui est la vertu; tu affirmes en effet de la justice qu'elle est une espèce de la vertu, et de même chacune de ces qualités que nous mentionnions. Mais quel motif ai-je donc de te dire cela? C'est que, prié par moi de me faire connaître la vertu dans sa généralité, toi, bien loin de me faire connaître ce qu'elle est, tu affirmes que toute action est vertu, à cette condition précise qu'elle soit une action faite avec accompagnement d'une espèce de la vertu! (c) exactement comme si tu m'avais auparavant fait connaître ce qu'est la vertu dans sa généralité et que je dusse dorénavant la reconnaître alors même que tu la déchiquètes et la mets en morceaux! Cela étant, n'as-tu pas besoin, voilà mon avis, que, reprenant du commencement, je te pose à nouveau la même question? «Qu'est-ce que la vertu, mon cher Ménon, puisque, d'après toi, toute action serait vertu, quand elle est accompagnée d'une espèce de la vertu? » Car c'est dire cela, que dire de toute action qu'accompagne la justice qu'elle est vertu! N'est-ce pas ton avis que l'on a de nouveau besoin de poser la même question? Es-tu d'avis au contraire que, sans savoir ce qu'est la vertu en elle-même, on puisse savoir ce qu'est une espèce de la vertu? - (MÉNON): Non, ce n'est pas mon avis! (d) - (SOCRATE) : Si même en effet, tu t'en souviens, quand je t'ai répondu au sujet de la figure, nous avons rejeté, je crois bien, la réponse qui était du même genre que la tienne : celle qui entreprenait de répondre au moyen de ce qui était encore soumis à la recherche et sur quoi on ne s'était pas préalablement mis d'accord. - (MÉNON): Et nous avons, en vérité, eu raison de la rejeter, Socrate! - (SOCRATE): Eh bien! toi non plus, mon excellent ami, ne te figure pas, alors que nous sommes encore en quête de la nature de la vertu dans sa généralité, que, en ayant répondu au moyen des espèces de celle-ci, tu auras fait voir à qui que ce soit ce qu'elle est en elle-même, aussi bien la vertu que n'importe quoi d'autre, en en parlant de cette façon-là! (e) Figure-toi au contraire que la même question aura besoin d'être posée à nouveau : « Qu'est-ce que la vertu, pour que tu puisses tenir le langage que tu tiens? » Es-tu d'avis que je parle pour ne rien dire? - (MÉNON) : Mon avis, Socrate, est que tu as raison. - (SOCRATE) : Alors, en reprenant à nouveau du début, réponds à la question : qu'est-ce que la vertu, à ce que vous prétendez, ton ami et toi? -





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Dernière mise à jour : 24/11/2005