HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

εἰπὲ



Texte grec :

[90] (90a) εἰκότως δ' ἂν μεταδοῖμεν:
Ἄνυτος γὰρ ὅδε πρῶτον μέν ἐστι πατρὸς πλουσίου τε καὶ σοφοῦ
Ἀνθεμίωνος, ὃς ἐγένετο πλούσιος οὐκ ἀπὸ τοῦ αὐτομάτου οὐδὲ δόντος τινός,
ὥσπερ ὁ νῦν νεωστὶ εἰληφὼς τὰ Πολυκράτους χρήματα Ἰσμηνίας ὁ Θηβαῖος,
ἀλλὰ τῇ αὑτοῦ σοφίᾳ κτησάμενος καὶ ἐπιμελείᾳ, ἔπειτα καὶ τὰ ἄλλα οὐχ
ὑπερήφανος δοκῶν εἶναι πολίτης οὐδὲ ὀγκώδης τε καὶ ἐπαχθής, ἀλλὰ κόσμιος
καὶ εὐσταλὴς (90b) ἀνήρ: ἔπειτα τοῦτον εὖ ἔθρεψεν καὶ ἐπαίδευσεν, ὡς δοκεῖ
Ἀθηναίων τῷ πλήθει: αἱροῦνται γοῦν αὐτὸν ἐπὶ τὰς μεγίστας ἀρχάς. δίκαιον δὴ
μετὰ τοιούτων ζητεῖν ἀρετῆς πέρι διδασκάλους, εἴτ' εἰσὶν εἴτε μή, καὶ οἵτινες. σὺ
οὖν ἡμῖν, ὦ Ἄνυτε, συζήτησον, ἐμοί τε καὶ τῷ σαυτοῦ ξένῳ Μένωνι τῷδε, περὶ
τούτου τοῦ πράγματος τίνες ἂν εἶεν διδάσκαλοι. ὧδε δὲ σκέψαι: εἰ βουλοίμεθα
Μένωνα τόνδε ἀγαθὸν ἰατρὸν (90c) γενέσθαι, παρὰ τίνας ἂν αὐτὸν πέμποιμεν
διδασκάλους; ἆρ' οὐ παρὰ τοὺς ἰατρούς;
(Ἄνυτος) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
τί δ' εἰ σκυτοτόμον ἀγαθὸν βουλοίμεθα γενέσθαι, ἆρ' οὐ παρὰ τοὺς σκυτοτόμους;
(Ἄνυτος) ναί.
(Σωκράτης) καὶ τἆλλα οὕτως;
(Ἄνυτος) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
ὧδε δή μοι πάλιν περὶ τῶν αὐτῶν εἰπέ. παρὰ τοὺς ἰατρούς, φαμέν, πέμποντες
τόνδε καλῶς ἂν ἐπέμπομεν, βουλόμενοι ἰατρὸν γενέσθαι: ἆρ' ὅταν τοῦτο
λέγωμεν, τόδε (90d) λέγομεν, ὅτι παρὰ τούτους πέμποντες αὐτὸν σωφρονοῖμεν
ἄν, τοὺς ἀντιποιουμένους τε τῆς τέχνης μᾶλλον ἢ τοὺς μή, καὶ τοὺς μισθὸν
πραττομένους ἐπ' αὐτῷ τούτῳ, ἀποφήναντας αὑτοὺς διδασκάλους τοῦ
βουλομένου ἰέναι τε καὶ μανθάνειν; ἆρ' οὐ πρὸς ταῦτα βλέψαντες καλῶς ἂν
πέμποιμεν;
(Ἄνυτος) ναί.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν καὶ περὶ αὐλήσεως καὶ τῶν ἄλλων τὰ αὐτὰ (90e) ταῦτα; πολλὴ ἄνοιά ἐστι
βουλομένους αὐλητήν τινα ποιῆσαι παρὰ μὲν τοὺς ὑπισχνουμένους διδάξειν τὴν
τέχνην καὶ μισθὸν πραττομένους μὴ ἐθέλειν πέμπειν, ἄλλοις δέ τισιν πράγματα
παρέχειν, ζητοῦντα μανθάνειν παρὰ τούτων, οἳ μήτε προσποιοῦνται διδάσκαλοι
εἶναι μήτ' ἔστιν αὐτῶν μαθητὴς μηδεὶς τούτου τοῦ μαθήματος ὃ ἡμεῖς ἀξιοῦμεν
μανθάνειν παρ' αὐτῶν ὃν ἂν πέμπωμεν. οὐ πολλή σοι δοκεῖ ἀλογία εἶναι;
(Ἄνυτος) ναὶ μὰ Δία ἔμοιγε, καὶ ἀμαθία γε πρός.
(Σωκράτης) καλῶς λέγεις.

Traduction française :

[90] (90a) Ce serait d'ailleurs raisonnable à nous de lui en faire part : effectivement, Anytos que voici est, pour commencer, le fils d'un père aussi riche qu'industrieux, Anthémion, lequel est devenu riche, non point par hasard, pas davantage en conséquence d'une libéralité d'autrui, à la manière de cet Isménias de Thèbes qui, de notre temps, a reçu les richesses de Polycrate, mais c'est par son industrie et par le soin qu'il a pris de ses affaires; de plus, ne s'imaginant pas, par ailleurs, être un citoyen exceptionnel; pas davantage un homme encombrant et à charge aux autres, mais un homme modeste et de commerce facile; (b) son fils, en outre, il l'a parfaitement élevé et éduqué, ainsi qu'en juge le peuple d'Athènes, puisque, en tout cas, il le choisit pour occuper les plus hautes fonctions de l'Etat. Il est donc juste de s'associer de tels personnages pour rechercher, à propos de la vertu, s'il y en a ou non des maîtres, et quels ils sont. Ainsi donc, Anytos, associe-toi à Ménon que voici, qui est ton hôte, et à moi-même, dans notre recherche relative à la question de savoir quels sont les maîtres qui peuvent bien enseigner en cette matière. Or, examine la chose de la façon que voici : si nous souhaitions que Ménon, ici présent, devînt bon médecin, quels maîtres lui dirions-nous d'aller trouver? Ne lui dirions-nous pas d'aller trouver les médecins? (c) - (ANYTOS) : Hé! absolument. - (SOCRATE): Et, si nous souhaitions qu'il devînt bon cordonnier, n'est-ce pas les cordonniers que nous lui dirions d'aller trouver? - (ANYTOS) : Oui. - (SOCRATE): Et de même dans les autres cas? - (ANYTOS) : Hé! absolument. - (SOCRATE) : Je reprends sous la forme que voici ma question concernant les médecins; réponds-moi : « Va trouver les médecins! » disions-nous à Ménon. En l'adressant à eux, nous l'adressions sans doute où il fallait, ayant l'intention qu'il devînt médecin; quand donc nous tenons ce langage, (d) est-ce ceci que nous voulons dire : que ce serait sage de notre part de l'engager à aller trouver ces gens-là, ces gens qui revendiquent pour eux-mêmes la connaissance de cet art, plutôt que ceux dont ce n'est pas le cas; ces gens qui, à ce sujet même, se font payer un salaire, qui se présentent ouvertement eux-mêmes en maîtres qui l'enseigneront à qui souhaite d'aller à eux pour l'apprendre? N'est-ce pas parce que nous aurions ces considérations en vue que nous aurions raison de lui dire d'aller les trouver? - (ANYTOS) : Oui. - (SOCRATE): Et ne serait-ce pas tout pareil, s'il s'agissait d'apprendre à jouer de la flûte ainsi que des autres instruments? (e) C'est déraisonner complètement, quand on souhaite faire de quelqu'un un flûtiste, de se refuser à l'envoyer trouver ceux qui se font fort d'enseigner cet art et qui se font payer un salaire pour cela; tandis qu'à d'autres on suscitera des tracas, en cherchant à le faire instruire par eux, par eux qui ne se flattent pas d'être des maîtres enseignant cet objet d'étude dont nous jugeons bon qu'ils instruisent celui que nous leur aurions adressé, et qui n'y ont aucun élève! Procéder ainsi, n'est-ce pas le comble de l'extravagance? - (ANYTOS) : Oui, par Zeus!, c'est bien aussi mon avis, et, en plus, il y a là de la stupidité! - (SOCRATE) : Tu as raison.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005