HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

μέν



Texte grec :

[84] καὶ (84a) εἰ μὴ βούλει ἀριθμεῖν, ἀλλὰ δεῖξον ἀπὸ ποίας.
(Παῖς) ἀλλὰ μὰ τὸν Δία, ὦ Σώκρατες, ἔγωγε οὐκ οἶδα.
(Σωκράτης)
ἐννοεῖς αὖ, ὦ Μένων, οὗ ἐστιν ἤδη βαδίζων ὅδε τοῦ ἀναμιμνῄσκεσθαι; ὅτι τὸ μὲν
πρῶτον ᾔδει μὲν οὔ, ἥτις ἐστὶν ἡ τοῦ ὀκτώποδος χωρίου γραμμή, ὥσπερ οὐδὲ νῦν
πω οἶδεν, ἀλλ' οὖν ᾤετό γ' αὐτὴν τότε εἰδέναι, καὶ θαρραλέως ἀπεκρίνετο ὡς
εἰδώς, καὶ οὐχ ἡγεῖτο ἀπορεῖν: νῦν δὲ ἡγεῖται (84b) ἀπορεῖν ἤδη, καὶ ὥσπερ οὐκ
οἶδεν, οὐδ' οἴεται εἰδέναι.
(Μένων) ἀληθῆ λέγεις.
(Σωκράτης) οὐκοῦν νῦν βέλτιον ἔχει περὶ τὸ πρᾶγμα ὃ οὐκ ᾔδει;
(Μένων) καὶ τοῦτό μοι δοκεῖ.
(Σωκράτης)
ἀπορεῖν οὖν αὐτὸν ποιήσαντες καὶ ναρκᾶν ὥσπερ ἡ νάρκη, μῶν τι ἐβλάψαμεν;
(Μένων) οὐκ ἔμοιγε δοκεῖ.
(Σωκράτης)
προὔργου γοῦν τι πεποιήκαμεν, ὡς ἔοικε, πρὸς τὸ ἐξευρεῖν ὅπῃ ἔχει: νῦν μὲν γὰρ
καὶ ζητήσειεν ἂν ἡδέως οὐκ εἰδώς, τότε δὲ ῥᾳδίως ἂν καὶ πρὸς πολλοὺς καὶ
πολλάκις (84c) ᾤετ' ἂν εὖ λέγειν περὶ τοῦ διπλασίου χωρίου, ὡς δεῖ διπλασίαν
τὴν γραμμὴν ἔχειν μήκει.
(Μένων) ἔοικεν.
(Σωκράτης)
οἴει οὖν ἂν αὐτὸν πρότερον ἐπιχειρῆσαι ζητεῖν ἢ μανθάνειν τοῦτο ὃ ᾤετο εἰδέναι
οὐκ εἰδώς, πρὶν εἰς ἀπορίαν κατέπεσεν ἡγησάμενος μὴ εἰδέναι, καὶ ἐπόθησεν τὸ
εἰδέναι;
(Μένων) οὔ μοι δοκεῖ, ὦ Σώκρατες.
(Σωκράτης) ὤνητο ἄρα ναρκήσας;
(Μένων) δοκεῖ μοι.
(Σωκράτης)
σκέψαι δὴ ἐκ ταύτης τῆς ἀπορίας ὅτι καὶ ἀνευρήσει ζητῶν μετ' ἐμοῦ, οὐδὲν ἀλλ' ἢ
ἐρωτῶντος ἐμοῦ καὶ οὐ διδάσκοντος: (84d) φύλαττε δὲ ἄν που εὕρῃς με
διδάσκοντα καὶ διεξιόντα αὐτῷ, ἀλλὰ μὴ τὰς τούτου δόξας ἀνερωτῶντα.
λέγε γάρ μοι σύ: οὐ τὸ μὲν τετράπουν τοῦτο ἡμῖν ἐστι χωρίον; μανθάνεις;
(Παῖς) ἔγωγε.
(Σωκράτης) ἕτερον δὲ αὐτῷ προσθεῖμεν ἂν τουτὶ ἴσον;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης) καὶ τρίτον τόδε ἴσον ἑκατέρῳ τούτων;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης) οὐκοῦν προσαναπληρωσαίμεθ' ἂν τὸ ἐν τῇ γωνίᾳ τόδε;
(Παῖς) πάνυ γε.
(Σωκράτης) ἄλλο τι οὖν γένοιτ' ἂν τέτταρα ἴσα χωρία (84e) τάδε;
(Παῖς) ναί.
(Σωκράτης) τί οὖν; τὸ ὅλον τόδε ποσαπλάσιον τοῦδε γίγνεται;
(Παῖς) τετραπλάσιον.
(Σωκράτης) ἔδει δέ γε διπλάσιον ἡμῖν γενέσθαι: ἢ οὐ μέμνησαι;
(Παῖς) πάνυ γε.

Traduction française :

[84] (84a) Et, si tu ne veux pas dire le nombre, fais nous voir cependant en partant de laquelle. - LE SERVITEUR : Mais, par Zeus! pour mon compte je n'en sais rien! - (SOCRATE): De ton côté, Ménon, ne réfléchis-tu pas jusqu'à quel point, sur la route du ressouvenir, ce garçon est déjà parvenu? que, pour commencer, il ne savait pas quelle peut bien être la ligne de l'espace de huit pieds, tout de même que maintenant encore il ne le sait pas davantage? Quoi qu'il en soit, alors il la croyait connaître et il répondait avec confiance, en homme qui sait, et il ne se jugeait pas embarrassé; tandis qu'à présent il se juge désormais embarrassé, (b) et, tout ainsi qu'il ne sait pas, il ne croit pas non plus qu'il sait! - (MÉNON) : Tu dis vrai. - (SOCRATE) : Mais, par rapport à la chose qu'il ne savait pas, n'est-il pas à présent dans une meilleure situation? - (MÉNON) : C'est aussi mon avis. - (SOCRATE): Or, est-ce que, en faisant qu'il soit embarrassé, en le plongeant dans la torpeur à la manière de la torpille, lui avons-nous causé quelque dommage? - (MÉNON) : Non, ce n'est pas mon avis! - (SOCRATE): A tout le moins, avons-nous fait, semble-t-il bien, oeuvre utile par rapport à la découverte de la solution : maintenant qu'il sait qu'il ne sait pas, il aura même sans doute du plaisir à chercher, tandis qu'autrefois, fût-ce devant beaucoup de monde fût-ce en mainte occasion, (c) il se serait, en toute aisance imaginé bien dire sur la question de l'espace double, en déclarant que celui-ci doit avoir pour côté la ligne qui est double en longueur. - (MÉNON): Vraisemblablement c'est ce qu'il aurait fait! - (SOCRATE): Or, te figures-tu qu'il eût entrepris de chercher à découvrir ou à apprendre ce qu'il s'imaginait savoir et qu'il ne savait pas, auparavant d'en être venu à l'état de malaise où il se trouve après avoir jugé qu'il ne savait pas, et avant d'avoir éprouvé l'envie de savoir? - (MÉNON): Non, Socrate, je ne le pense pas! - (SOCRATE) : Il a donc eu du profit à ressentir cette torpeur? - (MÉNON) : Il me le semble. - (SOCRATE) : Considère maintenant ce qu'en conséquence de cet embarras il va découvrir, cherchant en commun avec moi, qui ne ferai rien d'autre que de le questionner sans lui rien enseigner. (d) Aie l'oeil sur moi, au cas où il t'arriverait de me trouver en train de lui donner un enseignement ou une explication, au lieu de le questionner sur ce qu'il pense! Dis-moi donc, mon garçon, n'avons-nous pas là l'espace de quatre pieds? Tu te rends compte? - LE SERVITEUR : Mais oui. - (SOCRATE): Or, ne pourrions-nous lui en adjoindre un second, celui-ci, qui est égal? - LE SERVITEUR : Oui. - (SOCRATE): Puis un troisième, celui-ci, égal à chacun des deux autres? - LE SERVITEUR : Oui. - (SOCRATE): Mais ne devrions-nous pas en outre combler l'espace que voici, dans le coin? - LE SERVITEUR : Hé! absolument. - Socs..: Or, est-ce que quatre espaces égaux ne seraient pas ainsi constitués, que voici? (e) - LE SERVITEUR : Oui. - (SOCRATE) : Mais quoi? L'espace ainsi déterminé, combien de fois est-il plus grand que le premier? - LE SERVITEUR : Il est quatre fois plus grand. - (SOCRATE): Or, c'est un espace double que nous avions à réaliser, ne t'en souviens-tu pas? - LE SERVITEUR : Hé! absolument.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005