HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

δύνασθαι



Texte grec :

[72] εἰ μὲν βούλει, ἐλευθέρου, εἰ δὲ βούλει, (72a) δούλου.
καὶ ἄλλαι πάμπολλαι ἀρεταί εἰσιν, ὥστε οὐκ ἀπορία εἰπεῖν ἀρετῆς πέρι ὅτι ἐστίν:
καθ' ἑκάστην γὰρ τῶν πράξεων καὶ τῶν ἡλικιῶν πρὸς ἕκαστον ἔργον ἑκάστῳ
ἡμῶν ἡ ἀρετή ἐστιν, ὡσαύτως δὲ οἶμαι, ὦ Σώκρατες, καὶ ἡ κακία.
(Σωκράτης)
πολλῇ γέ τινι εὐτυχίᾳ ἔοικα κεχρῆσθαι, ὦ Μένων, εἰ μίαν ζητῶν ἀρετὴν σμῆνός
τι ἀνηύρηκα ἀρετῶν παρὰ σοὶ κείμενον. ἀτάρ, ὦ Μένων, κατὰ ταύτην τὴν εἰκόνα
τὴν (72b) περὶ τὰ σμήνη, εἴ μου ἐρομένου μελίττης περὶ οὐσίας ὅτι ποτ' ἐστίν,
πολλὰς καὶ παντοδαπὰς ἔλεγες αὐτὰς εἶναι, τί ἂν ἀπεκρίνω μοι, εἴ σε ἠρόμην:
“ἆρα τούτῳ φῂς πολλὰς καὶ παντοδαπὰς εἶναι καὶ διαφερούσας ἀλλήλων, τῷ
μελίττας εἶναι; ἢ τούτῳ μὲν οὐδὲν διαφέρουσιν, ἄλλῳ δέ τῳ, οἷον ἢ κάλλει ἢ
μεγέθει ἢ ἄλλῳ τῳ τῶν τοιούτων;” εἰπέ, τί ἂν ἀπεκρίνω οὕτως ἐρωτηθείς;
(Μένων)
τοῦτ' ἔγωγε, ὅτι οὐδὲν διαφέρουσιν, ᾗ μέλιτται εἰσίν, ἡ ἑτέρα τῆς ἑτέρας.
(72c) (Σωκράτης)
εἰ οὖν εἶπον μετὰ ταῦτα: “τοῦτο τοίνυν μοι αὐτὸ εἰπέ, ὦ Μένων: ᾧ οὐδὲν
διαφέρουσιν ἀλλὰ ταὐτόν εἰσιν ἅπασαι, τί τοῦτο φῂς εἶναι;” εἶχες δήπου ἄν τί μοι
εἰπεῖν;
(Μένων) ἔγωγε.
(Σωκράτης)
οὕτω δὴ καὶ περὶ τῶν ἀρετῶν: κἂν εἰ πολλαὶ καὶ παντοδαπαί εἰσιν, ἕν γέ τι εἶδος
ταὐτὸν ἅπασαι ἔχουσιν δι' ὃ εἰσὶν ἀρεταί, εἰς ὃ καλῶς που ἔχει ἀποβλέψαντα τὸν
ἀποκρινόμενον τῷ ἐρωτήσαντι ἐκεῖνο δηλῶσαι, ὃ τυγχάνει (72d) οὖσα ἀρετή: ἢ
οὐ μανθάνεις ὅτι λέγω;
(Μένων)
δοκῶ γέ μοι μανθάνειν: οὐ μέντοι ὡς βούλομαί γέ πω κατέχω τὸ ἐρωτώμενον.
(Σωκράτης)
πότερον δὲ περὶ ἀρετῆς μόνον σοι οὕτω δοκεῖ, ὦ Μένων, ἄλλη μὲν ἀνδρὸς εἶναι,
ἄλλη δὲ γυναικὸς καὶ τῶν ἄλλων, ἢ καὶ περὶ ὑγιείας καὶ περὶ μεγέθους καὶ περὶ
ἰσχύος ὡσαύτως; ἄλλη μὲν ἀνδρὸς δοκεῖ σοι εἶναι ὑγίεια, ἄλλη δὲ γυναικός; ἢ
ταὐτὸν πανταχοῦ εἶδός ἐστιν, ἐάνπερ ὑγίεια (72e) ᾖ, ἐάντε ἐν ἀνδρὶ ἐάντε ἐν
ἄλλῳ ὁτῳοῦν ᾖ;
(Μένων) ἡ αὐτή μοι δοκεῖ ὑγίειά γε εἶναι καὶ ἀνδρὸς καὶ γυναικός.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν καὶ μέγεθος καὶ ἰσχύς; ἐάνπερ ἰσχυρὰ γυνὴ ᾖ, τῷ αὐτῷ εἴδει καὶ τῇ αὐτῇ
ἰσχύι ἰσχυρὰ ἔσται; τὸ γὰρ τῇ αὐτῇ τοῦτο λέγω: οὐδὲν διαφέρει πρὸς τὸ ἰσχὺς
εἶναι ἡ ἰσχύς, ἐάντε ἐν ἀνδρὶ ᾖ ἐάντε ἐν γυναικί. ἢ δοκεῖ τί σοι διαφέρειν;
(Μένων) οὐκ ἔμοιγε.

Traduction française :

[72] d'un homme libre si tu veux, d'un esclave si tu préfères. (72a) Comme il existe une prodigieuse quantité d'autres vertus, on n'est pas embarrassé, au sujet de la vertu, pour dire en quoi elle consiste : par rapport à chaque activité et à chaque âge, la vertu existe pour chacun de nous par rapport à chaque ouvrage. Et il en est de même, je le pense, Socrate, pour le vice. - (SOCRATE) : Ah! Ménon, quelle bonne fortune extraordinaire c'est pour moi, semble-t-il, si, étant en quête d'une unique vertu, j'ai trouvé, placé sous ta main, un essaim de vertus! Et pourtant, Ménon, si je t'interrogeais, pour garder l'image de l'essaim, sur ce que peut bien être la nature d'une abeille (b) et que tu m'eusses dit que, des abeilles, il y en a de beaucoup de sortes, que me répondrais-tu si je te demandais : s Prétends-tu que ce soit du fait même d'être des abeilles qu'elles sont de beaucoup de sortes et différentes les unes des autres? Ou bien que, par ce fait même, elles ne diffèrent nullement, mais par quelque autre caractère, ainsi par leur beauté ou par leur grosseur, ou par quelque autre caractère parmi ceux qui sont du même genres? » Dis-moi, que répondrais-tu, étant interrogé de la sorte? - (MÉNON) : Ce que je répondrais, moi? c'est qu'elles ne diffèrent en rien l'une de l'autre, en tant qu'elles sont des abeilles! (c) - (SOCRATE): Mais si, après cela, je te disais : C'est donc, Ménon, de cette seule chose que je te demande de parler : ce en quoi elles ne diffèrent nullement, mais sont, toutes sans exception, la même chose, qu'est-ce que c'est, d'après toi? » Sans doute serais-tu à même de me faire une réponse. - (MÉNON): Oui, ma foi! - (SOCRATE) : C'est précisément ainsi qu'il en est également au sujet des vertus! Quand bien même elles seraient de beaucoup de sortes, toutes sans exception possèdent du moins un certain caractère identique, qui est unique, en vertu duquel elles sont des vertus et vers lequel aura tourné son regard celui qui, en réponse à la question qu'on lui a posée, est, je pense, convenablement en état de faire voir quelle peut bien être la réalité de la vertu. (d) Peut-être ne comprends-tu pas ce que je veux dire... - (MÉNON): II me semble, oui, que je comprends. Ce que demande la question posée, je ne le saisis pas encore comme je le souhaite. - (SOCRATE): Eh bien! est-ce seulement à propos de la vertu, Ménon, que, selon toi, autre est la vertu d'un homme, autre, celle d'une femme, et ainsi du reste des cas? ou penses-tu qu'il en soit semblablement à propos de la santé, et de la taille, et de la vigueur? Es-tu d'avis qu'autre soit la santé d'un homme, autre, la santé d'une femme? n'y a-t-il pas chez tous les êtres un caractère identique, dès lors précisément qu'existe la santé? (e) que ce soit chez un homme, que ce soit chez n'importe qui d'autre? - (MÉNON): Identique est, à mon avis, la santé d'un homme et celle d'une femme. - (SOCRATE): Et aussi la taille, ainsi que la vigueur? Que ce soit justement une femme qui soit vigoureuse, n'est-elle pas vigoureuse par le même caractère, par la même vigueur? Voici en effet ce que j'entends par ce « la même » : c'est que la vigueur ne diffère pas par rapport au fait d'être la vigueur, selon qu'elle existe chez un homme, selon qu'elle existe chez une femme. Y a-t-il, à ton avis, quelque différence? - (MÉNON): Non, ma foi !





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Dernière mise à jour : 24/11/2005