HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

ἀποκρίνεσθαι



Texte grec :

[87] (87a)
τρίγωνον ἐνταθῆναι, εἴποι ἄν τις ὅτι “οὔπω οἶδα εἰ ἔστιν τοῦτο τοιοῦτον, ἀλλ'
ὥσπερ μέν τινα ὑπόθεσιν προὔργου οἶμαι ἔχειν πρὸς τὸ πρᾶγμα τοιάνδε: εἰ μέν
ἐστιν τοῦτο τὸ χωρίον τοιοῦτον οἷον παρὰ τὴν δοθεῖσαν αὐτοῦ γραμμὴν
παρατείναντα ἐλλείπειν τοιούτῳ χωρίῳ οἷον ἂν αὐτὸ τὸ παρατεταμένον ᾖ, ἄλλο
τι συμβαίνειν μοι δοκεῖ, καὶ ἄλλο αὖ, εἰ ἀδύνατόν ἐστιν ταῦτα παθεῖν.
ὑποθέμενος οὖν ἐθέλω (87b) εἰπεῖν σοι τὸ συμβαῖνον περὶ τῆς ἐντάσεως αὐτοῦ
εἰς τὸν κύκλον, εἴτε ἀδύνατον εἴτε μή.” οὕτω δὴ καὶ περὶ ἀρετῆς ἡμεῖς, ἐπειδὴ οὐκ
ἴσμεν οὔθ' ὅτι ἐστὶν οὔθ' ὁποῖόν τι, ὑποθέμενοι αὐτὸ σκοπῶμεν εἴτε διδακτὸν εἴτε
οὐ διδακτόν ἐστιν, ὧδε λέγοντες: εἰ ποῖόν τί ἐστιν τῶν περὶ τὴν ψυχὴν ὄντων
ἀρετή, διδακτὸν ἂν εἴη ἢ οὐ διδακτόν; πρῶτον μὲν δὴ εἰ ἔστιν ἀλλοῖον ἢ οἷον
ἐπιστήμη, ἆρα διδακτὸν ἢ οὔ, ἢ ὃ νυνδὴ ἐλέγομεν, ἀναμνηστόν - διαφερέτω δὲ
μηδὲν ἡμῖν (87c) ὁποτέρῳ ἂν τῷ ὀνόματι χρώμεθα - ἀλλ' ἆρα διδακτόν; ἢ τοῦτό γε
παντὶ δῆλον, ὅτι οὐδὲν ἄλλο διδάσκεται ἄνθρωπος ἢ ἐπιστήμην;
(Μένων) ἔμοιγε δοκεῖ.
(Σωκράτης) εἰ δέ γ' ἐστὶν ἐπιστήμη τις ἡ ἀρετή, δῆλον ὅτι διδακτὸν ἂν εἴη.
(Μένων) πῶς γὰρ οὔ;
(Σωκράτης)
τούτου μὲν ἄρα ταχὺ ἀπηλλάγμεθα, ὅτι τοιοῦδε μὲν ὄντος διδακτόν, τοιοῦδε δ' οὔ.
(Μένων) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
τὸ δὴ μετὰ τοῦτο, ὡς ἔοικε, δεῖ σκέψασθαι πότερόν ἐστιν ἐπιστήμη ἡ ἀρετὴ ἢ
ἀλλοῖον ἐπιστήμης.
(87d) (Μένων) ἔμοιγε δοκεῖ τοῦτο μετὰ τοῦτο σκεπτέον εἶναι.
(Σωκράτης)
τί δὲ δή; ἄλλο τι ἢ ἀγαθὸν αὐτό φαμεν εἶναι τὴν ἀρετήν, καὶ αὕτη ἡ ὑπόθεσις
μένει ἡμῖν, ἀγαθὸν αὐτὸ εἶναι;
(Μένων) πάνυ μὲν οὖν.
(Σωκράτης)
οὐκοῦν εἰ μέν τί ἐστιν ἀγαθὸν καὶ ἄλλο χωριζόμενον ἐπιστήμης, τάχ' ἂν εἴη ἡ
ἀρετὴ οὐκ ἐπιστήμη τις: εἰ δὲ μηδέν ἐστιν ἀγαθὸν ὃ οὐκ ἐπιστήμη περιέχει,
ἐπιστήμην ἄν τιν' αὐτὸ ὑποπτεύοντες εἶναι ὀρθῶς ὑποπτεύοιμεν.
(Μένων) ἔστι ταῦτα.
(Σωκράτης) καὶ μὴν (87e) ἀρετῇ γ' ἐσμὲν ἀγαθοί;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης) εἰ δὲ ἀγαθοί, ὠφέλιμοι: πάντα γὰρ τἀγαθὰ ὠφέλιμα. οὐχί;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης) καὶ ἡ ἀρετὴ δὴ ὠφέλιμόν ἐστιν;
(Μένων) ἀνάγκη ἐκ τῶν ὡμολογηΜένων.
(Σωκράτης)
σκεψώμεθα δὴ καθ' ἕκαστον ἀναλαμβάνοντες ποῖά ἐστιν ἃ ἡμᾶς ὠφελεῖ. ὑγίεια,
φαμέν, καὶ ἰσχὺς καὶ κάλλος καὶ πλοῦτος δή: ταῦτα λέγομεν καὶ τὰ τοιαῦτα
ὠφέλιμα.

Traduction française :

[87] d'inscrire l'espace triangulaire que voilà. (87a) A cette question un géomètre répondrait : « Je ne sais pas encore si cet espace est dans les conditions voulues; mais il est à propos, je pense, en vue du problème posé, de faire une sorte d'hypothèse, du genre de celle-ci : supposé que ledit espace soit dans des conditions telles que celui qui, le long de la ligne donnée, en a construit la figure, se trouve en défaut à cause d'un espace qui serait pareil à celui qu'il a construit, telle conséquence en résulte à mon avis; et, inversement, une autre conséquence, s'il est impossible qu'il soit dans ce cas. Ainsi donc, c'est en usant d'hypothèse, (b) que j'accepte de te dire les conséquences relatives à l'inscription dudit espace dans le cercle, selon qu'elle est impossible ou qu'elle ne l'est pasbe. » C'est donc en usant de cette méthode au sujet de la vertu que nous aussi, puisque nous ne savons ni ce qu'elle est, ni quels en sont les caractères, nous devrons, en posant cela par hypothèse, procéder à l'examen de la question de savoir si c'est une chose qui s'enseigne ou si c'est une chose qui ne s'enseigne pas. Voici comment nous nous exprimerons : supposé que, parmi les choses qui ont rapport à l'âme, la vertu en soit une qui a tels caractères, serait-elle une chose qui s'enseigne, ou une chose qui ne s'enseigne pas? En premier lieu, supposé qu'elle ait des caractères étrangers à ceux du savoir, serait-elle une chose qui s'enseigne ou ne s'enseigne pas? ou bien, selon l'expression dont nous nous servions tout à l'heure, serait-elle quelque chose qu'on se remémore? Qu'il nous soit d'ailleurs indifférent de nous servir éventuellement de l'un ou de l'autre de ces deux termes, (c) la question n'en est pas moins celle-ci : est-ce une chose qui s'enseigne? N'est-il pas clair en vérité pour tout le monde que rien d'autre que du savoir ne peut être enseigné à un homme? - (MÉNON) : C'est bien mon avis. - (SOCRATE): Or, à supposer que la vertu soit un certain savoir, elle serait, c'est bien clair, quelque chose qui s'enseigne. - (MÉNON) : Comment le nier en effet? - (SOCRATE): Voilà donc une question de laquelle nous nous serons rapidement débarrassés : si la vertu a tel caractère, elle est une chose qui s'enseigne, mais ne l'est pas, si elle a tel caractère. - (MÉNON) : Hé! absolument. - (SOCRATE): Après cette question, voici donc, semble-t-il bien, celle que nous devons envisager : est-ce que la vertu est un savoir? ou bien ses caractères sont-ils étrangers à ceux d'un savoir? (d) - (MÉNON) : C'est aussi mon avis qu'après l'autre question, c'est celle-là que nous avons à examiner. - (SOCRATE): Qu'est-ce donc à dire, d'autre part? La vertu, prétendons-nous que ce soit autre chose qu'un bien? et cette hypothèse ne demeure-t-elle pas pour nous, que c'est un bien? - (MÉNON) : Hé oui! absolument. - (SOCRATE): Mais, à supposer qu'il y ait quelque chose d'autre encore qui, abstraction faite du savoir, soit un bien, à cette condition peut-être la vertu ne serait-elle pas un certain savoir? A supposer d'autre part qu'il n'y ait rien de bon qui ne soit contenu dans du savoir, en nous doutant que la vertu, c'est un certain savoir, nous nous en douterions à bon droit. - (MÉNON) : C'est cela. - (SOCRATE): Et, sûrement, c'est bien par la vertu que nous sommes bons? - (MÉNON) : Oui. (e) - (SOCRATE): Or, étant bons, nous sommes utiles, car tout ce qui est bon est utile. N'est-ce pas? - (MÉNON) : Oui. - (SOCRATE) : Dès lors, la vertu n'est-elle pas chose utile? - (MÉNON): C'est forcé d'après ce dont nous sommes tombés d'accord. - (SOCRATE): Considérons donc, en les prenant chacune individuellement, quelles sont les sortes de choses qui nous sont utiles. La santé, disons-nous, et la vigueur, et la beauté, et, assurément, la richesse, voilà les choses que, avec celles qui sont du même ordre, nous assurons être utiles.





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Dernière mise à jour : 24/11/2005