HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Menon

περὶ



Texte grec :

[97] (Σωκράτης)
ὧδε: ὅτι μὲν τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας δεῖ ὠφελίμους εἶναι, (97a) ὀρθῶς
ὡμολογήκαμεν τοῦτό γε ὅτι οὐκ ἂν ἄλλως ἔχοι: ἦ γάρ;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης)
καὶ ὅτι γε ὠφέλιμοι ἔσονται, ἂν ὀρθῶς ἡμῖν ἡγῶνται τῶν πραγμάτων, καὶ τοῦτό
που καλῶς ὡμολογοῦμεν;
(Μένων) ναί.
(Σωκράτης)
ὅτι δ' οὐκ ἔστιν ὀρθῶς ἡγεῖσθαι, ἐὰν μὴ φρόνιμος ᾖ, τοῦτο ὅμοιοί ἐσμεν οὐκ
ὀρθῶς ὡμολογηκόσιν.
(Μένων) πῶς δὴ (ὀρθῶς) λέγεις;
(Σωκράτης)
ἐγὼ ἐρῶ. εἰδὼς τὴν ὁδὸν τὴν εἰς Λάρισαν ἢ ὅποι βούλει ἄλλοσε βαδίζοι καὶ
ἄλλοις ἡγοῖτο, ἄλλο τι ὀρθῶς ἂν καὶ εὖ ἡγοῖτο;
(Μένων) πάνυ γε.
(97b) (Σωκράτης)
τί δ' εἴ τις ὀρθῶς μὲν δοξάζων ἥτις ἐστὶν ἡ ὁδός, ἐληλυθὼς δὲ μὴ μηδ'
ἐπιστάμενος, οὐ καὶ οὗτος ἂν ὀρθῶς ἡγοῖτο;
(Μένων) πάνυ γε.
(Σωκράτης)
καὶ ἕως γ' ἄν που ὀρθὴν δόξαν ἔχῃ περὶ ὧν ὁ ἕτερος ἐπιστήμην, οὐδὲν χείρων
ἡγεμὼν ἔσται, οἰόμενος μὲν ἀληθῆ, φρονῶν δὲ μή, τοῦ τοῦτο φρονοῦντος.
(Μένων) οὐδὲν γάρ.
(Σωκράτης)
δόξα ἄρα ἀληθὴς πρὸς ὀρθότητα πράξεως οὐδὲν χείρων ἡγεμὼν φρονήσεως: καὶ
τοῦτό ἐστιν ὃ νυνδὴ παρελείπομεν ἐν τῇ περὶ τῆς ἀρετῆς σκέψει ὁποῖόν τι εἴη,
λέγοντες (97c) ὅτι φρόνησις μόνον ἡγεῖται τοῦ ὀρθῶς πράττειν: τὸ δὲ ἄρα καὶ
δόξα ἦν ἀληθής.
(Μένων) ἔοικέ γε.
(Σωκράτης) οὐδὲν ἄρα ἧττον ὠφέλιμόν ἐστιν ὀρθὴ δόξα ἐπιστήμης.
(Μένων)
τοσούτῳ γε, ὦ Σώκρατες, ὅτι ὁ μὲν τὴν ἐπιστήμην ἔχων ἀεὶ ἂν ἐπιτυγχάνοι, ὁ δὲ
τὴν ὀρθὴν δόξαν τοτὲ μὲν ἂν τυγχάνοι, τοτὲ δ' οὔ.
(Σωκράτης)
πῶς λέγεις; ὁ ἀεὶ ἔχων ὀρθὴν δόξαν οὐκ ἀεὶ ἂν τυγχάνοι, ἕωσπερ ὀρθὰ δοξάζοι;
(Μένων)
ἀνάγκη μοι φαίνεται: ὥστε θαυμάζω, ὦ Σώκρατες, (97d) τούτου οὕτως ἔχοντος,
ὅτι δή ποτε πολὺ τιμιωτέρα ἡ ἐπιστήμη τῆς ὀρθῆς δόξης, καὶ δι' ὅτι τὸ μὲν ἕτερον,
τὸ δὲ ἕτερόν ἐστιν αὐτῶν.
(Σωκράτης) οἶσθα οὖν δι' ὅτι θαυμάζεις, ἢ ἐγώ σοι εἴπω;
(Μένων) πάνυ γ' εἰπέ.
(Σωκράτης)
ὅτι τοῖς Δαιδάλου ἀγάλμασιν οὐ προσέσχηκας τὸν νοῦν: ἴσως δὲ οὐδ' ἔστιν παρ'
ὑμῖν.
(Μένων) πρὸς τί δὲ δὴ τοῦτο λέγεις;
(Σωκράτης)
ὅτι καὶ ταῦτα, ἐὰν μὲν μὴ δεδεμένα ᾖ, ἀποδιδράσκει καὶ δραπετεύει, ἐὰν δὲ
δεδεμένα, παραμένει.
(97e) (Μένων) τί οὖν δή;
(Σωκράτης)
τῶν ἐκείνου ποιημάτων λελυμένον μὲν ἐκτῆσθαι οὐ πολλῆς τινος ἄξιόν ἐστι
τιμῆς, ὥσπερ δραπέτην ἄνθρωπον - οὐ γὰρ παραμένει - δεδεμένον δὲ πολλοῦ
ἄξιον: πάνυ γὰρ καλὰ τὰ ἔργα ἐστίν. πρὸς τί οὖν δὴ λέγω ταῦτα; πρὸς τὰς δόξας
τὰς ἀληθεῖς. καὶ γὰρ αἱ δόξαι αἱ ἀληθεῖς, ὅσον μὲν ἂν χρόνον παραμένωσιν,

Traduction française :

[97] - (SOCRATE): Voici. Que les hommes de valeur doivent être utiles, (97a) c'est un point que nous avons accordé à bon droit, puisqu'en vérité, d'une autre façon, ils ne seraient point utiles : n'est-ce pas vrai en effet? - (MÉNON): Oui. - (SOCRATE): Et qu'ils seront utiles dans le cas où ils conduiront droitement nos affaires, voilà quelque chose encore, je pense, dont nous avions raison de tomber d'accord? - (MÉNON): Oui. - (SOCRATE): Mais, en disant que, sans l'intelligence, il n'est pas possible de les conduire droitement, nous ressemblons à des gens qui n'ont pas le droit d'en tomber d'accord! - (MÉNON) : Qu'entends-tu donc par "droitement"? - (SOCRATE): Je m'en vais te le dire. Supposons que quelqu'un, sachant le chemin de Larisse ou de tout autre endroit où il souhaite aller, s'y rende et serve de guide à d'autres voyageurs, ne guiderait-il pas droitement et bien? - (MÉNON): Hé! absolument. (b) - (SOCRATE): Et, si nous supposions maintenant que, sans y être jamais allé, sans savoir non plus quel est le chemin, il aurait à ce sujet une opinion droite, n'est-ce pas droitement qu'il y guiderait, lui aussi? - (MÉNON): Hé! absolument. - (SOCRATE) Et aussi longtemps du moins qu'il aura, je pense, une opinion droite sur ce dont l'autre avait un savoir, il ne sera pas, lui qui, sans avoir l'intelligence, suppose ce qui est vrai, un plus mauvais guide que celui qui en a l'intelligence! (MÉNON): Nullement en effet. - (SOCRATE): Par rapport à la rectitude de l'action, l'opinion vraie n'est donc nullement un plus mauvais guide que l'intelligence. Voilà ce que nous avons omis de considérer quand nous étions en quête de savoir quels peuvent bien être les caractères de la vertu : (c) nous disions qu'il n'y a que l'intelligence pour guider droitement l'action; or, nous le voyons à présent, il fallait dire aussi l'opinion vraie. - (MÉNON): Oui, c'est bien ce qui semble. - (SOCRATE): En conséquence, une opinion vraie n'est pas moins utile que du savoir. -(MÉNON): Jusqu'à un point tout au moins, Socrate : celui qui possède le savoir atteindra toujours son but, tandis que celui qui a l'opinion droite, tantôt il l'atteindra et tantôt ne l'atteindra pas. - (SOCRATE) : Comment l'entends-tu? Quand on a toujours une opinion droite, n'atteindra-t-on pas toujours son but, aussi longtemps justement que l'on opinera droitement? - (MÉNON): A mon avis, c'est forcé, évidemment. Aussi est-ce pour moi un étonnement, Socrate, (d) que, puisqu'il en est ainsi, le savoir soit, de toute façon, beaucoup plus en honneur que ne l'est l'opinion droite, et aussi qu'il y ait une raison de faire de celle-ci une chose, et de celle-là une autre chose. - (SOCRATE) : Et le motif de ton étonnement, le connais-tu, ou bien veux-tu que je te le dise? - (MÉNON): Hé! absolument, dis-le moi. - (SOCRATE) : C'est que les statues de Dédale n'ont pas retenu ton attention; mais, peut-être non plus, n'y en a-t-il pas chez vous? - (MÉNON): Mais de cela, à quel propos, enfin, m'en parles-tu? - (SOCRATE): C'est qu'elles aussi, à moins d'avoir été liées, en secret elles s'enfuient et s'évadent, tandis que, si on les a liées, elles demeurent en place. (e) - (MÉNON): Et puis après? - (SOCRATE): Les oeuvres de ce grand sculpteur, quand on en possède une qui n'est pas liée, il n'y a pas de quoi s'en faire beaucoup plus de gloire que de posséder un esclave enclin à s'évader, car elle ne reste pas en place, tandis que, une fois liée, il est précieux de la posséder : c'est que ce sont des oeuvres parfaitement belles. Mais à quel propos est-ce donc que je t'en parle? C'est à propos des opinions qui sont des opinions vraies. Effectivement les opinions qui sont des opinions vraies sont, elles aussi, pour autant de temps qu'elles demeurent en place,





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Dernière mise à jour : 24/11/2005