HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Ménexène, dialogue complet

γε



Texte grec :

[236] (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Λέγω γάρ, καὶ Κόννον γε τὸν Μητροβίου· οὗτοι γάρ (236a) μοι δύο εἰσὶν διδάσκαλοι, ὁ μὲν μουσικῆς, ἡ δὲ ῥητορικῆς. Οὕτω μὲν οὖν τρεφόμενον ἄνδρα οὐδὲν θαυμαστὸν δεινὸν εἶναι λέγειν· ἀλλὰ καὶ ὅστις ἐμοῦ κάκιον ἐπαιδεύθη, μουσικὴν μὲν ὑπὸ Λάμπρου παιδευθείς, ῥητορικὴν δὲ ὑπ' Ἀντιφῶντος τοῦ Ῥαμνουσίου, ὅμως κἂν οὗτος οἷός τ' εἴη Ἀθηναίους γε ἐν Ἀθηναίοις ἐπαινῶν εὐδοκιμεῖν. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Καὶ τί ἂν ἔχοις εἰπεῖν, εἰ δέοι σε λέγειν; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὐτὸς μὲν παρ' ἐμαυτοῦ ἴσως οὐδέν, Ἀσπασίας δὲ (236b) καὶ χθὲς ἠκροώμην περαινούσης ἐπιτάφιον λόγον περὶ αὐτῶν τούτων. Ἢκουσε γὰρ ἅπερ σὺ λέγεις, ὅτι μέλλοιεν Ἀθηναῖοι αἱρεῖσθαι τὸν ἐροῦντα· ἔπειτα τὰ μὲν ἐκ τοῦ παραχρῆμά μοι διῄει, οἷα δέοι λέγειν, τὰ δὲ πρότερον ἐσκεμμένη, ὅτε μοι δοκεῖ συνετίθει τὸν ἐπιτάφιον λόγον ὃν Περικλῆς εἶπεν, περιλείμματ' ἄττα ἐξ ἐκείνου συγκολλῶσα. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Ἦ καὶ μνημονεύσαις ἂν ἃ ἔλεγεν ἡ Ἀσπασία; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Εἰ μὴ ἀδικῶ γε· ἐμάνθανόν γέ τοι παρ' αὐτῆς, καὶ (236c) ὀλίγου πληγὰς ἔλαβον ὅτ' ἐπελανθανόμην. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Τί οὖν οὐ διῆλθες; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ' ὅπως μή μοι χαλεπανεῖ ἡ διδάσκαλος, ἂν ἐξενέγκω αὐτῆς τὸν λόγον. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Μηδαμῶς, ὦ Σώκρατες, ἀλλ' εἰπέ, καὶ πάνυ μοι χαριῇ, εἴτε Ἀσπασίας βούλει λέγειν εἴτε ὁτουοῦν· ἀλλὰ μόνον εἰπέ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ' ἴσως μου καταγελάσῃ, ἄν σοι δόξω πρεσβύτης ὢν ἔτι παίζειν. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Οὐδαμῶς, ὦ Σώκρατες, ἀλλ' εἰπὲ παντὶ τρόπῳ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ μέντοι σοί γε δεῖ χαρίζεσθαι, ὥστε κἂν ὀλίγου, (236d) εἴ με κελεύοις ἀποδύντα ὀρχήσασθαι, χαρισαίμην ἄν, ἐπειδή γε μόνω ἐσμέν. Ἀλλ' ἄκουε. Ἔλεγε γάρ, ὡς ἐγᾦμαι, ἀρξαμένη λέγειν ἀπ' αὐτῶν τῶν τεθνεώτων οὑτωσί. Ἔργῳ μὲν ἡμῖν οἵδε ἔχουσιν τὰ προσήκοντα σφίσιν αὐτοῖς, ὧν τυχόντες πορεύονται τὴν εἱμαρμένην πορείαν, προπεμφθέντες κοινῇ μὲν ὑπὸ τῆς πόλεως, ἰδίᾳ δὲ ὑπὸ τῶν οἰκείων· λόγῳ δὲ δὴ τὸν λειπόμενον κόσμον ὅ τε νόμος προστάττει (236e) ἀποδοῦναι τοῖς ἀνδράσιν καὶ χρή. Ἔργων γὰρ εὖ πραχθέντων λόγῳ καλῶς ῥηθέντι μνήμη καὶ κόσμος τοῖς πράξασι γίγνεται παρὰ τῶν ἀκουσάντων· δεῖ δὴ τοιούτου τινὸς λόγου ὅστις τοὺς μὲν τετελευτηκότας ἱκανῶς ἐπαινέσεται, τοῖς δὲ ζῶσιν εὐμενῶς παραινέσεται, ἐκγόνοις μὲν καὶ ἀδελφοῖς μιμεῖσθαι τὴν τῶνδε ἀρετὴν παρακελευόμενος,

Traduction française :

[236] (SOCRATE) Oui, Ménexène; elle et Connos, fils de Métrobe : voilà mes deux (236a) maîtres, l'un pour la musique, l'autre pour la rhétorique. Il n'est donc pas surprenant qu'un homme instruit par de tels maîtres ait de l'éloquence. Cependant tout autre dont l'éducation aurait été moins soignée, qui aurait appris la musique de Lampros et la rhétorique d'Antiphon de Rhamnuse, serait également capable de gagner les suffrages des auditeurs en louant les Athéniens dans Athènes. (MÉNEXÈNE) Mais enfin, qu'aurais-tu à dire si c'était à toi de parler? (SOCRATE) De moi-même peut-être rien du tout ; mais, hier encore, j'ai entendu (236b) d'Aspasie un discours funèbre sur ces mêmes guerriers. Elle avait appris, comme toi, que les Athéniens devaient choisir l'orateur, et nous exposa ce qu'il conviendrait de dire ; tantôt elle improvisait, tantôt elle reprenait de mémoire et cousait ensemble quelques morceaux du discours funèbre que prononça autrefois Périclès, et dont je la crois l'auteur. (MÉNEXÈNE) Te rappellerais-tu le discours d'Aspasie ? (SOCRATE) J'aurais bien tort de ne pas le faire ; je l'ai appris d'elle-même, et (236c) peu s'en est fallu que je n'aie été battu pour n'avoir pas eu toujours la mémoire bien fidèle. (MÉNEXÈNE) Que ne me le récites-tu donc ? (SOCRATE) Je crains que la maîtresse ne se fâche, si je publie son discours. (MÉNEXÈNE) Nullement, Socrate; mais parle toujours, et ce sera pour moi un grand plaisir de t'entendre répéter le discours d'Aspasie ou de tout autre, pourvu seulement que tu parles. (SOCRATE) Mais peut-être te moqueras-tu de moi si tu me vois encore, vieux comme je suis, m'occuper d'enfantillages. (MÉNEXÈNE) Point du tout, Socrate ; mais commence enfin. (SOCRATE) Je le vois bien, il faut te complaire; et en vérité (236d) si tu me priais de me déshabiller et de danser, j'aurais peine à te refuser, puisque nous sommes seuls. Écoute donc. Voici, je pense, ce que dit Aspasie. Elle commença par les morts eux-mêmes : "Ils ont reçu de nous les derniers devoirs, et les voilà maintenant sur la route fatale accompagnés par leurs concitoyens et par leurs parents. Il ne reste plus d'autre tâche à remplir que celle de l'orateur chargé par la loi (236e) d'honorer leur mémoire. Car c'est l'éloquence qui illustre et sauve de l'oubli les belles actions et ceux qui les ont faites. Il faut ici un discours qui loue dignement les morts, serve d'exhortation bienveillante aux vivants, excite les fils et les frères de ceux qui ne sont plus, à imiter leurs vertus,





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Dernière mise à jour : 30/08/2007