HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Ménexène, dialogue complet

Λεχαίῳ



Texte grec :

[249] καὶ διαφερόντως (249a) τῶν ἄλλων πολιτῶν προστέτακται φυλάττειν ἀρχῇ ἥπερ μεγίστη ἐστίν, ὅπως ἂν οἱ τούτων μὴ ἀδικῶνται πατέρες τε καὶ μητέρες· τοὺς δὲ παῖδας συνεκτρέφει αὐτή, προθυμουμένη ὅτι μάλιστ' ἄδηλον αὐτοῖς τὴν ὀρφανίαν γενέσθαι, ἐν πατρὸς σχήματι καταστᾶσα αὐτοῖς αὐτὴ ἔτι τε παισὶν οὖσιν, καὶ ἐπειδὰν εἰς ἀνδρὸς τέλος ἴωσιν, ἀποπέμπει ἐπὶ τὰ σφέτερ' αὐτῶν πανοπλίᾳ κοσμήσασα, ἐνδεικνυμένη καὶ ἀναμιμνῄσκουσα τὰ τοῦ πατρὸς ἐπιτηδεύματα ὄργανα τῆς πατρῴας (249b) ἀρετῆς διδοῦσα, καὶ ἅμα οἰωνοῦ χάριν ἄρχεσθαι ἰέναι ἐπὶ τὴν πατρῴαν ἑστίαν ἄρξοντα μετ' ἰσχύος ὅπλοις κεκοσμημένον. Αὐτοὺς δὲ τοὺς τελευτήσαντας τιμῶσα οὐδέποτε ἐκλείπει, καθ' ἕκαστον ἐνιαυτὸν αὐτὴ τὰ νομιζόμενα ποιοῦσα κοινῇ πᾶσιν ἅπερ ἑκάστῳ ἰδίᾳ γίγνεται, πρὸς δὲ τούτοις ἀγῶνας γυμνικοὺς καὶ ἱππικοὺς τιθεῖσα καὶ μουσικῆς πάσης, καὶ ἀτεχνῶς τῶν μὲν τελευτησάντων ἐν κληρονόμου καὶ ὑέος (249c) μοίρᾳ καθεστηκυῖα, τῶν δὲ ὑέων ἐν πατρός, γονέων δὲ τῶν τούτων ἐν ἐπιτρόπου, πᾶσαν πάντων παρὰ πάντα τὸν χρόνον ἐπιμέλειαν ποιουμένη. Ὧν χρὴ ἐνθυμουμένους πρᾳότερον φέρειν τὴν συμφοράν· τοῖς τε γὰρ τελευτήσασι καὶ τοῖς ζῶσιν οὕτως ἂν προσφιλέστατοι εἶτε καὶ ῥᾷστοι θεραπεύειν τε καὶ θεραπεύεσθαι. Νῦν δὲ ἤδη ὑμεῖς τε καὶ οἱ ἄλλοι πάντες κοινῇ κατὰ τὸν νόμον τοὺς τετελευτηκότας ἀπολοφυράμενοι ἄπιτε. (249d) Οὗτός σοι ὁ λόγος, ὦ Μενέξενε, Ἀσπασίας τῆς Μιλησίας ἐστίν. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Νὴ Δία, ὦ Σώκρατες, μακαρίαν γε λέγεις τὴν Ἀσπασίαν, εἰ γυνὴ οὖσα τοιούτους λόγους οἵα τ' ἐστὶ συντιθέναι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ' εἰ μὴ πιστεύεις, ἀκολούθει μετ' ἐμοῦ, καὶ ἀκούσῃ αὐτῆς λεγούσης. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Πολλάκις, ὦ Σώκρατες, ἐγὼ ἐντετύχηκα Ἀσπασίᾳ, καὶ οἶδα οἵα ἐστίν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί οὖν; Οὐκ ἄγασαι αὐτὴν καὶ νῦν χάριν ἔχεις τοῦ λόγου αὐτῇ; (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Καὶ πολλήν γε, ὦ Σώκρατες, ἐγὼ χάριν ἔχω τούτου (249e) τοῦ λόγου ἐκείνῃ ἢ ἐκείνῳ ὅστις σοι ὁ εἰπών ἐστιν αὐτόν· καὶ πρός γε ἄλλων πολλῶν χάριν ἔχω τῷ εἰπόντι. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Εὖ ἂν ἔχοι· ἀλλ' ὅπως μου μὴ κατερεῖς, ἵνα καὶ αὖθίς σοι πολλοὺς καὶ καλοὺς λόγους παρ' αὐτῆς πολιτικοὺς ἀπαγγέλλω. (ΜΕΝΕΞΕΝΟΣ) Θάρρει, οὐ κατερῶ· μόνον ἀπάγγελλε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλὰ ταῦτ' ἔσται.

Traduction française :

[249] Elle a chargé particulièrement le (249a) premier magistrat de veiller à ce que leurs pères et leurs mères n'éprouvent aucune injustice. Pour les enfants elle les élève en commun à ses frais et s'applique à leur faire oublier autant que possible qu'ils sont orphelins. Tant qu'ils sont en bas âge, elle leur sert de père; parvenus à l'âge d'homme, elle les renvoie chez eux avec une armure complète, pour leur rappeler, en leur faisant présent des instruments de la (249b) valeur paternelle, les devoirs du père de famille, et en même temps pour que cette première entrée du jeune homme en armes dans les foyers de ses pères, soit un présage favorable de l'énergique autorité qu'il y exercera. Pour les morts, elle ne cesse jamais de les honorer ; elle leur rend à tous chaque année au nom de l'état les mêmes honneurs que chaque famille dans son intérieur rend à chacun des siens. Elle y joint des jeux gymniques et équestres et des combats dans tous les genres de musique : en un mot, elle fait tout pour tous et toujours; elle prend la place d'héritier et de fils pour les pères qui ont perdu leurs enfants, (249c) de père pour les orphelins, de tuteur pour les parents ou les proches. La pensée que vous êtes assurés de tant de soins doit vous faire supporter plus patiemment le malheur : c'est par là que vous serez agréables aux morts et aux vivants et rendrez faciles vos devoirs et ceux des autres. Maintenant que vous avez rendu aux morts l'hommage du deuil public, prescrit par la loi, allez, vous et tous ceux qui sont ici présents ; il est temps de vous retirer". (249d) Voilà, Ménexène, l'oraison funèbre d'Aspasie de Milet. (MÉNEXÈNE) Par Jupiter ! Socrate ; Aspasie est bien heureuse de pouvoir, étant femme, composer de pareils discours. (SOCRATE) Si tu ne me crois pas, suis-moi et tu l'entendras elle-même. (MÉNEXÈNE) Plus d'une fois, Socrate, j'ai rencontré Aspasie, et je connais ses talents. (SOCRATE) Comment? Ne l'admires-tu pas? Et ne lui sais-tu pas gré de ce discours ? (MÉNEXÈNE) Un gré infini, Socrate, (249e) à celle ou à celui, quel qu'il soit, qui te l'a récité, mais plus encore à qui vient de le répéter ici. (SOCRATE) Fort bien. Mais ne me trahis pas, si tu veux que je te dise encore plusieurs autres discours excellents qu'elle a composés sur des sujets politiques. (MÉNEXÈNE) Ne crains rien, je ne te trahirai pas, dis-les-moi toujours. (SOCRATE) Je te le promets.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007