HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Ménexène, dialogue complet

νικήσαντες



Texte grec :

[241] Τὰ μὲν οὖν ἀριστεῖα τῷ λόγῳ ἐκείνοις ἀναθετέον, (241a) τὰ δὲ δευτερεῖα τοῖς περὶ Σαλαμῖνα καὶ ἐπ' Ἀρτεμισίῳ ναυμαχήσασι καὶ νικήσασι. Καὶ γὰρ τούτων τῶν ἀνδρῶν πολλὰ μὲν ἄν τις ἔχοι διελθεῖν, καὶ οἷα ἐπιόντα ὑπέμειναν κατά τε γῆν καὶ κατὰ θάλατταν, καὶ ὡς ἠμύναντο ταῦτα· ὃ δέ μοι δοκεῖ καὶ ἐκείνων κάλλιστον εἶναι, τούτου μνησθήσομαι, ὅτι τὸ ἑξῆς ἔργον τοῖς Μαραθῶνι διεπράξαντο. Οἱ μὲν γὰρ Μαραθῶνι τοσοῦτον μόνον ἐπέδειξαν τοῖς Ἕλλησιν, ὅτι (241b) κατὰ γῆν οἷόν τε ἀμύνασθαι τοὺς βαρβάρους ὀλίγοις πολλούς, ναυσὶ δὲ ἔτι ἦν ἄδηλον καὶ δόξαν εἶχον Πέρσαι ἄμαχοι εἶναι κατὰ θάλατταν καὶ πλήθει καὶ πλούτῳ καὶ τέχνῃ καὶ ῥώμῃ· τοῦτο δὴ ἄξιον ἐπαινεῖν τῶν ἀνδρῶν τῶν τότε ναυμαχησάντων, ὅτι τὸν ἐχόμενον φόβον διέλυσαν τῶν Ἑλλήνων καὶ ἔπαυσαν φοβουμένους πλῆθος νεῶν τε καὶ ἀνδρῶν. Ὑπ' ἀμφοτέρων δὴ συμβαίνει, τῶν τε Μαραθῶνι μαχεσαμένων καὶ τῶν ἐν (241c) Σαλαμῖνι ναυμαχησάντων, παιδευθῆναι τοὺς ἄλλους Ἕλληνας, ὑπὸ μὲν τῶν κατὰ γῆν, ὑπὸ δὲ τῶν κατὰ θάλατταν μαθόντας καὶ ἐθισθέντας μὴ φοβεῖσθαι τοὺς βαρβάρους. Τρίτον δὲ λέγω τὸ ἐν Πλαταιαῖς ἔργον καὶ ἀριθμῷ καὶ ἀρετῇ γενέσθαι τῆς Ἑλληνικῆς σωτηρίας, κοινὸν ἤδη τοῦτο Λακεδαιμονίων τε καὶ Ἀθηναίων. Τὸ μὲν οὖν μέγιστον καὶ χαλεπώτατον οὗτοι πάντες ἠμύναντο, καὶ διὰ ταύτην τὴν ἀρετὴν νῦν τε ὑφ' ἡμῶν ἐγκωμιάζονται καὶ εἰς τὸν ἔπειτα (241d) χρόνον ὑπὸ τῶν ὕστερον· μετὰ δὲ τοῦτο πολλαὶ μὲν πόλεις τῶν Ἑλλήνων ἔτι ἦσαν μετὰ τοῦ βαρβάρου, αὐτὸς δὲ ἠγγέλλετο βασιλεὺς διανοεῖσθαι ὡς ἐπιχειρήσων πάλιν ἐπὶ τοὺς Ἕλληνας. Δίκαιον δὴ καὶ τούτων ἡμᾶς ἐπιμνησθῆναι, οἳ τοῖς τῶν προτέρων ἔργοις τέλος τῆς σωτηρίας ἐπέθεσαν ἀνακαθηράμενοι καὶ ἐξελάσαντες πᾶν τὸ βάρβαρον ἐκ τῆς θαλάττης. Ἦσαν δὲ οὗτοι οἵ τε ἐπ' Εὐρυμέδοντι ναυμαχήσαντες (241e) καὶ οἱ εἰς Κύπρον στρατεύσαντες καὶ οἱ εἰς Αἴγυπτον πλεύσαντες καὶ ἄλλοσε πολλαχόσε, ὧν χρὴ μεμνῆσθαι καὶ χάριν αὐτοῖς εἰδέναι, ὅτι βασιλέα ἐποίησαν δείσαντα τῇ ἑαυτοῦ σωτηρίᾳ τὸν νοῦν προσέχειν, ἀλλὰ μὴ τῇ τῶν Ἑλλήνων ἐπιβουλεύειν φθορᾷ.

Traduction française :

[241] Il faut donc déférer la première palme à ces guerriers; (241a) la seconde appartient aux vainqueurs des journées navales de Salamine et d'Artémise. On pourrait raconter beaucoup de choses à leur gloire ; quels dangers ils ont bravés, tant sur terre que sur mer, et comment ils les ont surmontés; mais je ne rappellerai que ce qui me paraît leur plus beau titre à la gloire, l'accomplissement de l'œuvre commencée à Marathon. Ceux de Marathon avaient appris aux Grecs (241b) qu'un petit nombre d'hommes libres suffisait pour repousser sur terre une multitude de barbares, mais il n'était point encore prouvé que cela fut possible sur mer ; les Perses y passaient pour invincibles par leur multitude, leurs richesses, leur habileté et leur valeur. Ils méritent donc nos éloges, ces braves marins qui délivrèrent les Grecs de leur frayeur, et rendirent les vaisseaux des Perses aussi peu redoutables que leurs soldats. Ce sont les vainqueurs de Marathon et (241c) de Salamine qui ont instruit et accoutumé les Grecs à mépriser les barbares et sur terre et sur mer. Le troisième fait de l'indépendance grecque, en date et en courage, est la bataille de Platée, la première dont la gloire ait été commune aux Lacédémoniens et aux Athéniens. La conjoncture était critique, le péril imminent ; ils triomphèrent de tout. Tant de vertu leur mérite nos éloges et ceux (241d) des siècles à venir. Cependant un grand nombre de villes grecques étaient encore au pouvoir des barbares ; on annonçait même que le grand roi projetait une nouvelle expédition contre les Grecs ; il est donc juste de rappeler aussi la mémoire de ceux qui achevèrent ce que les premiers avaient commencé, et accomplirent notre délivrance, en purgeant les mers des barbares. Ce furent ceux qui combattirent sur mer à Eurymédon, (241e) descendirent en Chypre, passèrent en Égypte, et portèrent leurs armes en beaucoup d'autres lieux. Souvenons-nous avec reconnaissance qu'ils réduisirent le grand roi à craindre pour lui-même, et à ne songer qu'à sa propre sûreté, loin de méditer encore la perte de la Grèce.





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Dernière mise à jour : 30/08/2007