[207] καὶ εἱστήκει ἐν (207a) τοῖς παισί τε καὶ
νεανίσκοις ἐστεφανωμένος καὶ τὴν ὄψιν διαφέρων, οὐ τὸ καλὸς
εἶναι μόνον ἄξιος ἀκοῦσαι, ἀλλ' ὅτι καλός τε κἀγαθός. καὶ ἡμεῖς
εἰς τὸ καταντικρὺ ἀποχωρήσαντες ἐκαθεζόμεθα--ἦν γὰρ αὐτόθι
ἡσυχία--καί τι ἀλλήλοις διελεγόμεθα. περιστρεφόμενος οὖν ὁ
Λύσις θαμὰ ἐπεσκοπεῖτο ἡμᾶς, καὶ δῆλος ἦν ἐπιθυμῶν
προσελθεῖν. τέως μὲν οὖν ἠπόρει τε καὶ ὤκνει μόνος προσιέναι,
ἔπειτα ὁ Μενέξενος (207b) ἐκ τῆς αὐλῆς μεταξὺ παίζων
εἰσέρχεται, καὶ ὡς εἶδεν ἐμέ τε καὶ τὸν Κτήσιππον, ᾔει
παρακαθιζησόμενος: ἰδὼν οὖν αὐτὸν ὁ Λύσις εἵπετο καὶ
συμπαρεκαθέζετο μετὰ τοῦ Μενεξένου. προσῆλθον δὴ καὶ οἱ
ἄλλοι, καὶ δὴ καὶ ὁ Ἱπποθάλης, ἐπειδὴ πλείους ἑώρα
ἐφισταμένους, τούτους ἐπηλυγισάμενος προσέστη ᾗ μὴ ᾤετο
κατόψεσθαι τὸν λύσιν, δεδιὼς μὴ αὐτῷ ἀπεχθάνοιτο: καὶ οὕτω
προσεστὼς ἠκροᾶτο.
47. καὶ ἐγὼ πρὸς τὸν Μενέξενον ἀποβλέψας, ὦ παῖ Δημοφῶντος,
(207c) ἦν δ' ἐγώ, πότερος ὑμῶν πρεσβύτερος;
48. ἀμφισβητοῦμεν, ἔφη.
49. οὐκοῦν καὶ ὁπότερος γενναιότερος, ἐρίζοιτ' ἄν, ἦν δ' ἐγώ.
50. πάνυ γε, ἔφη.
51. καὶ μὴν ὁπότερός γε καλλίων, ὡσαύτως.
52. ἐγελασάτην οὖν ἄμφω.
53. οὐ μὴν ὁπότερός γε, ἔφην, πλουσιώτερος ὑμῶν, οὐκ ἐρήσομαι:
φίλω γάρ ἐστον. ἦ γάρ;
54. πάνυ γ', ἐφάτην.
55. οὐκοῦν κοινὰ τά γε φίλων λέγεται, ὥστε τούτῳ γε οὐδὲν
διοίσετον, εἴπερ ἀληθῆ περὶ τῆς φιλίας λέγετον.
56. συνεφάτην. (207d)
CHAPITRE IV.
57. ἐπεχείρουν δὴ μετὰ τοῦτο ἐρωτᾶν ὁπότερος δικαιότερος καὶ
σοφώτερος αὐτῶν εἴη. μεταξὺ οὖν τις προσελθὼν ἀνέστησε τὸν
Μενέξενον, φάσκων καλεῖν τὸν παιδοτρίβην: ἐδόκει γάρ μοι
ἱεροποιῶν τυγχάνειν. ἐκεῖνος μὲν οὖν ᾤχετο: ἐγὼ δὲ τὸν λύσιν
ἠρόμην, ἦ που, ἦν δ' ἐγώ, ὦ Λύσι, σφόδρα φιλεῖ σε ὁ πατὴρ καὶ ἡ
μήτηρ;
58. πάνυ γε, ἦ δ' ὅς.
59. οὐκοῦν βούλοιντο ἄν σε ὡς εὐδαιμονέστατον εἶναι; (207e)
60. πῶς γὰρ οὔ;
61. δοκεῖ δέ σοι εὐδαίμων εἶναι ἄνθρωπος δουλεύων τε καὶ ᾧ μηδὲν
ἐξείη ποιεῖν ὧν ἐπιθυμοῖ;
62. μὰ Δί' οὐκ ἔμοιγε, ἔφη.
63. οὐκοῦν εἴ σε φιλεῖ ὁ πατὴρ καὶ ἡ μήτηρ καὶ εὐδαίμονά σε
ἐπιθυμοῦσι γενέσθαι, τοῦτο παντὶ τρόπῳ δῆλον ὅτι
προθυμοῦνται ὅπως ἂν εὐδαιμονοίης.
64. πῶς γὰρ οὐχί; ἔφη.
65. ἐῶσιν ἄρα σε ἃ βούλει ποιεῖν, καὶ οὐδὲν ἐπιπλήττουσιν οὐδὲ
διακωλύουσι ποιεῖν ὧν ἂν ἐπιθυμῇς;
66. ναὶ μὰ Δία ἐμέ γε, ὦ Σώκρατες, καὶ μάλα γε πολλὰ κωλύουσιν.
67. πῶς λέγεις; ἦν δ' ἐγώ.
| [207] Il était debout parmi les enfants et les jeunes gens, la couronne sur la tête,
et on le distinguait entre tous, non seulement à sa beauté, qui répondait à sa
réputation, mais encore à son air d’honnête homme. Pour nous, nous retirant
juste en face, nous nous assîmes, car l’endroit était tranquille, et nous nous
mîmes à causer. Dès lors Lysis à chaque instant se retournait pour lancer un
coup d’oeil de notre côté, et l’on voyait bien qu’il avait grande envie
d’approcher. Il était dans cette perplexité, hésitant à venir seul, lorsque
Ménexène entra, en jouant, de la cour. Quand il nous eut aperçus, Ctèsippe et
moi, il vint s’asseoir à nos côtés. En le voyant, Lysis le suivit et s’assit
près de lui, et les autres aussi s’approchèrent. Alors Hippothalès, voyant la
compagnie grossir autour de nous, vint se cacher derrière les autres, à un
endroit où il pensait n’être pas vu de Lysis ; car il avait peur de
l’importuner, et il resta là à nous écouter.
Alors me tournant vers Ménexène : « O fils de Démophon, lui dis-je, lequel de
vous deux est le plus vieux ?
— Nous ne sommes pas d’accord là-dessus, répondit-il.
— Disputez-vous aussi lequel est le plus noble ? dis-je.
— Oui, certes, répondit-il.
— Et pareillement lequel est le plus beau ? »
Ils se mirent à rire tous les deux. « Je ne vous demanderai pas, repris-je,
lequel est le plus riche ; car vous êtes amis, n’est-ce pas ?
— Certes, répondirent-ils ensemble.
— Tout est commun entre amis, dit-on ; aussi n’y a-t-il aucune différence de
fortune entre vous, si vous êtes bien amis, comme vous le dites. »
Ils en convinrent.
CHAPITRE IV. J’allais lui demander après cela lequel des deux était le plus juste et le
plus sage ; mais dans l’intervalle on vint, de la part du maître de la palestre,
faire lever Ménexène : il était sans doute chargé de surveiller le sacrifice.
Ménexène se retira donc. Alors je m’adressai à Lysis et je lui dis : « Sans
doute, Lysis, ton père et ta mère t’aiment beaucoup.
— Oui, beaucoup, me répondit-il.
— Alors ils voudraient te voir le plus heureux possible.
— Naturellement.
— Mais tiens-tu pour un homme heureux celui qui est esclave et qui n’a le droit
de rien faire de ce qu’il désire ?
— Non, par Zeus, répondit-il.
— Alors, si ton père et ta mère t’aiment et désirent ton bonheur, ils mettent
évidemment tous leurs soins à te rendre heureux ?
— Sans doute, répliqua-t-il.
— Ils te laissent donc faire ce que tu veux, ils ne te réprimandent jamais et ne
mettent aucun obstacle à tes désirs ?
— Si, par Zeus, ils en mettent, Socrate, et ils me défendent même beaucoup de
choses.
— Que dis-tu ? repris-je.
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