HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XII

ἓν



Texte grec :

[12,964] (964a) (Ἀθηναῖος) ἧι μὲν τοίνυν ἐστὸν διαφόρω καὶ δύο, σὺ παρ' ἐμοῦ ἀπείληφας τῷ λόγῳ· ᾗ δὲ ἓν καὶ ταὐτόν, σὺ πάλιν ἀπόδος ἐμοί. διανοοῦ δὲ ὡς ἐρῶν καὶ ὅπῃ τέτταρα ὄντα ἕν ἐστι, καὶ ἐμὲ δὲ ἀξίου, σοῦ δείξαντος ὡς ἕν, πάλιν ὅπῃ τέτταρα. καὶ δὴ τὸ μετὰ τοῦτο σκοπῶμεν τὸν εἰδότα ἱκανῶς περὶ ὡντινωνοῦν οἷς ἔστιν μὲν ὄνομα, ἔστιν δὲ αὖ καὶ λόγος, πότερον μόνον ἐπίστασθαι τοὔνομα χρεών, τὸν δὲ λόγον ἀγνοεῖν, ἢ τόν γε ὄντα τι καὶ περὶ τῶν διαφερόντων (964b) μεγέθει τε καὶ κάλλει πάντα τὰ τοιαῦτα ἀγνοεῖν αἰσχρόν. (Κλεινίας) ἔοικεν γοῦν. (Ἀθηναῖος) μεῖζον δή τι νομοθέτῃ τε καὶ νομοφύλακι, καὶ ὃς ἀρετῇ πάντων διαφέρειν οἴεται καὶ νικητήρια τούτων αὐτῶν εἴληφεν, ἢ ταῦτα αὐτὰ περὶ ὧν νῦν λέγομεν, ἀνδρεία, σωφροσύνη, δικαιοσύνη, φρόνησις; (Κλεινίας) καὶ πῶς; (Ἀθηναῖος) τούτων δὴ πέρι τοὺς ἐξηγητάς, τοὺς διδασκάλους, τοὺς νομοθέτας, τῶν ἄλλων τοὺς φύλακας, τῷ δεομένῳ (964c) γνῶναί τε καὶ εἰδέναι, ἢ τῷ δεομένῳ κολάζεσθαί τε καὶ ἐπιπλῆξαι ἁμαρτάνοντι, πότερον οὐ διδάσκοντα ἣν δύναμιν ἔχει κακία τε καὶ ἀρετὴ καὶ πάντως δηλοῦντα, διαφέρειν τῶν ἄλλων, ἀλλ' ἢ ποιητήν τινα ἐλθόντα εἰς τὴν πόλιν ἢ παιδευτὴν νέων φάσκοντ' εἶναι βελτίω φαίνεσθαι τοῦ πᾶσαν ἀρετὴν νενικηκότος; εἶτα ἐν τῇ τοιαύτῃ πόλει ὅπου μὴ λόγῳ ἔργῳ τε ἱκανοὶ φύλακες εἶεν, ἀρετῆς πέρι γιγνώσκοντες ἱκανῶς, θαυμαστόν τι ταύτην τὴν πόλιν ἀφύλακτον οὖσαν πάσχειν (964d) ἃ πολλαὶ πάσχουσι τῶν νῦν πόλεων; (Κλεινίας) οὐδέν γε, ὡς εἰκός. CHAPITRE XII. (Ἀθηναῖος) τί οὖν; ὃ λέγομεν νῦν ποιητέον ἡμῖν, ἢ πῶς; τοὺς φύλακας ἀκριβεστέρους τῶν πολλῶν περὶ ἀρετῆς ἔργῳ καὶ λόγῳ κατασκευαστέον; ἢ τίνα τρόπον τῇ τῶν ἐμφρόνων κεφαλῇ τε καὶ αἰσθήσεσιν ὁμοιωθήσεται ἡμῖν ἡ πόλις, ὡς τοιαύτην τινὰ φυλακὴν κεκτημένη ἐν αὑτῇ; (Κλεινίας) πῶς οὖν δὴ καὶ τίνα τρόπον, ὦ ξένε, ἀπεικάζοντες αὐτὸ τοιούτῳ τινὶ λέγομεν; (964e) (Ἀθηναῖος) δῆλον ὡς αὐτῆς μὲν τῆς πόλεως οὔσης τοῦ κύτους, τῶν δὲ φυλάκων τοὺς μὲν νέους οἷον ἐν ἄκρᾳ κορυφῇ, ἀπειλεγμένους τοὺς εὐφυεστάτους, ὀξύτητας ἐν πάσῃ τῇ ψυχῇ ἔχοντας, περὶ ὅλην κύκλῳ τὴν πόλιν ὁρᾶν, φρουροῦντας δὲ παραδιδόναι μὲν τὰς αἰσθήσεις ταῖς μνήμαις, τοῖς πρεσβυτέροις δὲ ἐξαγγέλους γίγνεσθαι πάντων τῶν κατὰ πόλιν,

Traduction française :

[12,964] (L'ATHÉNIEN) En quoi ces quatre espèces de vertu diffèrent et sont deux, tu viens de l'apprendre de moi ; mais comment elles sont une seule et même chose, c'est à toi maintenant de me l'expliquer. Songe que tu as à faire voir comment, étant quatre, elles ne sont qu'une, et, quand tu l'auras montré, demande-moi à ton tour comment elles sont quatre. Après cela, considérons si, pour avoir une connaissance de quelque chose que ce soit qui a un nom et une définition, il suffit de savoir seulement le nom, en ignorant la définition, ou s'il n'est pas honteux pour un homme qui a quelque valeur d'ignorer l'un et l'autre, quand il s'agit de choses distinguées par leur grandeur et leur beauté. (CLINIAS) Il me paraît en effet que cela est honteux. (L'ATHÉNIEN) Y a-t-il pour un législateur, un gardien des lois, et pour tout homme qui croit l'emporter sur les autres en vertu et qui en a remporté le prix, quelque chose de plus important que ces choses mêmes dont nous parlons en ce moment, le courage, la tempérance, la prudence et là justice ? (CLINIAS) Comment y en aurait-il ? (L'ATHÉNIEN) Ne faut-il pas que tous ces objets, les interprètes, les maîtres des jeunes gens, les législateurs, les gardiens des citoyens soient plus capables que les autres d'enseigner et d'expliquer à fond en quoi consistent le vice et la vertu à celui qui a besoin d'apprendre et de savoir ou d'être corrigé et réprimandé quand il est en faute ? Ou bien souffrirons-nous qu'un poète venu dans notre ville, ou tout autre qui se donnera pour un instituteur de la jeunesse paraisse meilleur que celui qui a obtenu le prix en tout genre de vertu ? Et puis, lorsque les gardiens sont incapables de remplir leur office en paroles et en actions et n'ont pas une connaissance exacte de la vertu, faut-il s'étonner que dans un tel État, dénué de gardiens, on éprouve les mêmes maux que beaucoup d'État actuels ? (CLINIAS) Pas du tout, et l'on doit s'y attendre. CHAPITRE XII. (L'ATHÉNIEN) Mais quoi ? ce que nous venons de dire, le mettrons-nous à exécution ? Comment formerons-nous des gardiens qui soient plus diligents que le commun des citoyens à observer la vertu dans leurs actes et dans leurs discours ? Comment nous y prendrons-nous pour que notre État soit semblable à la tête et aux sens des hommes sages, ayant en lui une garde semblable à la leur ? (CLINIAS) Comment et de quelle manière faut-il entendre cette assimilation ? (L'ATHÉNIEN) Il est évident que ce ne peut être que si l'État lui-même représente la tête, où les plus jeunes d'entre les gardiens, choisis parmi les mieux doués et placés comme les yeux au haut de la tête avec une vue très perçante, portent leurs regards tout autour sur l'État tout entier, et que, montant la garde, ils confient leurs observations à leur mémoire, pour rapporter aux plus vieux tout ce qui se passe dans la cité ;





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Dernière mise à jour : 24/05/2007