HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XII

ἄρχων



Texte grec :

[12,963] (963a) (Κλεινίας) οὐκοῦν τό γ' ἡμέτερον, ὦ ξένε, ὀρθῶς ἂν εἴη πάλαι τιθέμενον; πρὸς γὰρ ἓν ἔφαμεν δεῖν ἀεὶ πάνθ' ἡμῖν τὰ τῶν νόμων βλέποντ' εἶναι, τοῦτο δ' ἀρετήν που συνεχωροῦμεν πάνυ ὀρθῶς λέγεσθαι. (Ἀθηναῖος) ναί. (Κλεινίας) τὴν δέ γε ἀρετὴν τέτταρα ἔθεμέν που. (Ἀθηναῖος) πάνυ μὲν οὖν. (Κλεινίας) νοῦν δέ γε πάντων τούτων ἡγεμόνα, πρὸς ὃν δὴ τά τε ἄλλα πάντα καὶ τούτων τὰ τρία δεῖ βλέπειν. (Ἀθηναῖος) κάλλιστ' ἐπακολουθεῖς, ὦ Κλεινία. καὶ τὰ λοιπὰ δὴ συνακολούθει. νοῦν γὰρ δὴ κυβερνητικὸν μὲν καὶ ἰατρικὸν (963b) καὶ στρατηγικὸν εἴπομεν εἰς τὸ ἓν ἐκεῖνο οἷ δεῖ βλέπειν, τὸν δὲ πολιτικὸν ἐλέγχοντες ἐνταῦθ' ἐσμὲν νῦν, καὶ καθάπερ ἄνθρωπον ἐπανερωτῶντες εἴποιμεν ἄν· “ὦ θαυμάσιε, σὺ δὲ δὴ ποῖ σκοπεῖς; τί ποτ' ἐκεῖνό ἐστι τὸ ἕν, ὃ δὴ σαφῶς ὁ μὲν ἰατρικὸς νοῦς ἔχει φράζειν, σὺ δ' ὢν δὴ διαφέρων, ὡς φαίης ἄν, πάντων τῶν ἐμφρόνων, οὐχ ἕξεις εἰπεῖν;” ἢ σύ γε, Μέγιλλε καὶ Κλεινία, ἔχετον διαρθροῦντες ὑπὲρ αὐτοῦ φράζειν πρὸς ἐμὲ τί ποτέ φατε εἶναι τοῦτο, (963c) καθάπερ ὑπὲρ ἄλλων ἐγὼ πρὸς ὑμᾶς συχνῶν διωριζόμην; (Κλεινίας) οὐδαμῶς, ὦ ξένε. (Ἀθηναῖος) τί δ' ὅτι δεῖ προθυμεῖσθαί τε συνιδεῖν αὐτὸ καὶ ἐν οἷς; (Κλεινίας) οἷον ἐν τίσι λέγεις; (Ἀθηναῖος) οἷον ὅτε τέτταρα ἐφήσαμεν ἀρετῆς εἴδη γεγονέναι, δῆλον ὡς ἓν ἕκαστον ἀνάγκη φάναι, τεττάρων γε ὄντων. (Κλεινίας) τί μήν; (Ἀθηναῖος) καὶ μὴν ἕν γε ἅπαντα ταῦτα προσαγορεύομεν. ἀνδρείαν γάρ φαμεν ἀρετὴν εἶναι, καὶ τὴν φρόνησιν ἀρετήν, (963d) καὶ τὰ δύο τἆλλα, ὡς ὄντως ὄντα οὐ πολλὰ ἀλλ' ἓν τοῦτο μόνον, ἀρετήν. (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) ἧι μὲν τοίνυν διαφέρετον αὐτοῖν τούτω τὼ δύο καὶ δύ' ὀνόματα ἐλαβέτην καὶ τἆλλα, οὐδὲν χαλεπὸν εἰπεῖν· ᾗ δὲ ἓν ἀμφοῖν ἐπωνομάσαμεν, ἀρετήν, καὶ τοῖς ἄλλοις, οὐκ εὐπετὲς ἔτι. (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) οὐδὲν χαλεπὸν ὃ λέγω δηλῶσαι. διανειμώμεθα γὰρ ἀλλήλοις τὴν ἐρώτησιν καὶ ἀπόκρισιν. (Κλεινίας) πῶς αὖ φράζεις; (963e) (Ἀθηναῖος) ἐρώτησόν με τί ποτε ἓν προσαγορεύοντες ἀρετὴν ἀμφότερα, δύο πάλιν αὐτὰ προσείπομεν, τὸ μὲν ἀνδρείαν, τὸ δὲ φρόνησιν. ἐρῶ γάρ σοι τὴν αἰτίαν, ὅτι τὸ μέν ἐστιν περὶ φόβον, οὗ καὶ τὰ θηρία μετέχει, τῆς ἀνδρείας, καὶ τά γε τῶν παίδων ἤθη τῶν πάνυ νέων· ἄνευ γὰρ λόγου καὶ φύσει γίγνεται ἀνδρεία ψυχή, ἄνευ δὲ αὖ λόγου ψυχὴ φρόνιμός τε καὶ νοῦν ἔχουσα οὔτ' ἐγένετο πώποτε οὔτ' ἔστιν οὐδ' αὖθίς ποτε γενήσεται, ὡς ὄντος ἑτέρου. (Κλεινίας) ἀληθῆ λέγεις.

Traduction française :

[12,963] (CLINIAS) Eh bien, étranger, la question n'a-t-elle pas déjà été bien posée chez nous, quand nous avons dit que dans notre cité toutes les lois devaient viser à un seul but et que nous sommes tombés d'accord que ce but ne pouvait être que la vertu ? (L'ATHÉNIEN) C'est exact. (CLINIAS) Et que nous avons divisé la vertu en quatre parties ? (L'ATHÉNIEN) Fort bien. (CLINIAS) Et que nous avons mis à la tête de toutes ces vertus l'intelligence, à laquelle doivent se rapporter les trois autres parties et tout le reste ? (L'ATHÉNIEN) Tu suis admirablement ce qui a été dit, Clinias ; continue à suivre ce qui me reste à dire. Nous avons dit que l'intelligence du pilote, du médecin, du général ne visait qu'au but unique où elle doit viser; et maintenant que nous cherchons quel est le but de l'homme d'État, disons-lui, comme si nous l'interrogions lui-même : " Et toi, merveilleux homme, quel est ton but ? Quel peut être cet objet unique, tel que celui que le médecin intelligent déclare nettement être le sien ? Toi, qui te flattes d'être supérieur à tous les gens intelligents, ne saurais-tu dire quel est le tien ? " Et vous, Mégillos et Clinias, pouvez-vous me répondre nettement à sa place quel est ce but, comme je l'ai fait souvent pour d'autres vis-à-vis de vous ? (CLINIAS) J'en suis complètement incapable, étranger. (L'ATHÉNIEN) Es-tu incapable de dire qu'il faut s'appliquer à le connaître et où il faut le chercher ? (CLINIAS) Où veux-tu dire ? (L'ATHÉNIEN) Puisque, comme nous l'avons dit, la vertu est divisée en quatre espèces, il est évident que chacune de ces espèces est nécessairement une, puisqu'elles sont quatre. (CLINIAS) Sans doute. (L'ATHÉNIEN) Et cependant nous les appelons toutes d'un nom commun. Nous disons que le courage est vertu, que la prudence est vertu, et ainsi des deux autres, comme si elles n'étaient pas plusieurs, mais une seule, la vertu. (CLINIAS) C'est vrai. (L'ATHÉNIEN) En quoi ces deux vertus diffèrent l'une de l'autre et pourquoi elles ont reçu deux noms, ce n'est pas difficile à expliquer ; et il en est de même des deux autres espèces. Mais pourquoi on a donné à ces deux-là et aux autres le nom commun de vertu, ce n'est plus aussi facile. (CLINIAS) Comment dis-tu ? (L'ATHÉNIEN) Ce que je dis n'est pas difficile à prouver. Pour cela interrogeons-nous et répondons-nous tour à tour les uns aux autres. (CLINIAS) Que dis-tu là encore ? (L'ATHÉNIEN) Demande-moi pourquoi, donnant aux deux le nom unique de vertu, nous leur donnons encore deux noms, celui de courage et celui de prudence. Je t'en dirai la raison : c'est que le courage a rapport à la crainte, et que les bêtes mêmes y ont part, et qu'il se trouve dans le caractère des enfants dès leur plus jeune âge ; car l'âme peut être courageuse par nature, sans le secours de la raison, tandis que, sans la raison, il n'y a jamais eu, il n'y a point, il n'y aura jamais d'âme douée de prudence et d'intelligence, parce que c'est autre chose que le courage. (CLINIAS) Tu dis vrai.





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Dernière mise à jour : 24/05/2007