Texte grec :
[12,957] καλὸν δὲ τό γε ὀρθὸν καὶ (957a) δὶς καὶ τρίς.
πάντα δ' οὖν ὁπόσα σμικρὰ καὶ ῥᾴδια νόμιμα εὑρίσκειν,
πρεσβύτου νομοθέτου παραλιπόντος, τὸν νέον ἀναπληροῦν
χρὴ νομοθέτην. τὰ μὲν ἴδια δικαστήρια ταύτῃ πῃ γιγνόμενα
μέτρον ἂν ἔχοι· τὰ δὲ δημόσια καὶ κοινὰ καὶ ὅσοις ἀρχὰς δεῖ
χρωμένας τὰ προσήκοντα ἑκάστῃ τῶν ἀρχῶν διοικεῖν, ἔστ' ἐν
πολλαῖς πόλεσιν οὐκ ἀσχήμονα ἐπιεικῶν ἀνδρῶν οὐκ ὀλίγα
νομοθετήματα, ὅθεν νομοφύλακας (957b) χρὴ τὰ πρέποντα τῇ
νῦν γεννωμένῃ πολιτείᾳ κατασκευάζειν συλλογισαμένους καὶ
ἐπανορθουμένους, ταῖς ἐμπειρίαις διαβασανίζοντας, ἕως ἂν
ἱκανῶς αὐτῶν ἕκαστα δόξῃ κεῖσθαι, τότε δὲ τέλος ἐπιθέντας,
ἀκίνητα οὕτως ἐπισφραγισαμένους, χρῆσθαι τὸν ἅπαντα βίον.
ὅσα δὲ περί τε σιγὴν δικαστῶν καὶ εὐφημίας καὶ τοὐναντίον,
καὶ ὅσα παραλλάττει τῶν πολλῶν ἐν ταῖς ἄλλαις πόλεσιν
δικαίων καὶ ἀγαθῶν καὶ καλῶν, (957c) τὰ μὲν εἴρηται, τὰ δ' ἔτι
πρὸς τῷ τέλει ῥηθήσεται. πρὸς ἃ πάντα χρὴ τὸν μέλλοντα
δικαστὴν ἴσον ἔσεσθαι κατὰ δίκην βλέπειν τε καὶ κεκτημένον
γράμματα αὐτῶν πέρι μανθάνειν· πάντων γὰρ μαθημάτων
κυριώτατα τοῦ τὸν μανθάνοντα βελτίω γίγνεσθαι τὰ περὶ τοὺς
νόμους κείμενα, εἴπερ ὀρθῶς εἴη τεθέντα, γίγνοιτ' ἄν, ἢ μάτην
τοὔνομα νῷ προσῆκον κεκτῇτ' ἂν ὁ θεῖος ἡμῖν καὶ θαυμαστὸς
νόμος. καὶ δὴ καὶ τῶν ἄλλων λόγων ὅσοι τε ἐν ποιήμασιν
ἔπαινοι καὶ (957d) ψόγοι περί τινων λέγονται καὶ ὅσοι
καταλογάδην, εἴτ' ἐν γράμμασιν εἴτε καθ' ἡμέραν ἐν ταῖς
ἄλλαις πάσαις συνουσίαις διὰ φιλονικίας τε ἀμφισβητοῦνται
καὶ διὰ συγχωρήσεων ἔστιν ὅτε καὶ μάλα ματαίων, τούτων
πάντων ἂν βάσανος εἴη σαφὴς τὰ τοῦ νομοθέτου γράμματα, ἃ
δεῖ κεκτημένον ἐν αὑτῷ, καθάπερ ἀλεξιφάρμακα τῶν ἄλλων
λόγων, τὸν ἀγαθὸν δικαστὴν αὑτόν τε ὀρθοῦν καὶ τὴν πόλιν,
τοῖς μὲν (957e) ἀγαθοῖς μονὰς τῶν δικαίων καὶ ἐπαύξησιν
παρασκευάζοντα, τοῖς δὲ κακοῖς ἐξ ἀμαθίας καὶ ἀκολασίας καὶ
δειλίας καὶ συλλήβδην πάσης ἀδικίας εἰς τὸ δυνατὸν μεταβολήν,
ὅσοις ἰάσιμοι δόξαι τῶν κακῶν· οἷσιν δὲ ὄντως ἐπικεκλωσμέναι,
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Traduction française :
[12,957] mais il n'est pas mal de revenir deux ou trois fois sur ce qui est bien.
En tout cas, si le vieux législateur a laissé de côté des prescriptions peu importantes
et faciles à trouver, c'est au jeune législateur à les suppléer.
Les tribunaux particuliers seront assez bien réglés de cette manière.
Quant aux tribunaux publics et communs, et à tous ceux auxquels les
magistrats doivent avoir recours pour administrer les affaires qui
ressortissent à chacun d'eux, il y a dans beaucoup d'États un bon nombre
d'institutions qui ne sont pas à mépriser et qui sont l'oeuvre de
personnages qualifiés. Les gardiens des lois en tireront toutes celles qui
seront bonnes à établir dans l'État que nous fondons, après y avoir
réfléchi, les avoir corrigées et éprouvées par l'usage, jusqu'à ce que
chacune soit jugée assez parfaite. Alors, mettant fin à leur travail, ils
les scelleront de manière qu'on n'y puisse plus toucher, et les feront
observer aux citoyens pendant toute leur vie.
En ce qui regarde le silence des juges, leur discrétion en parlant et les
défauts contraires, ainsi que beaucoup d'autres pratiques différentes en
la plupart des cas de celles qui passent pour justes, bonnes et belles
dans les autres États, nous en avons déjà touché quelque chose, et nous
y reviendrons à la fin. Tout homme qui voudra devenir un juge impartial et
juste devra avoir l'oeil sur tous ces règlements, les avoir par écrit et
en faire son étude, car, entre toutes les sciences, celles qui sont les
plus propres à rendre meilleur celui qui les apprend sont celles qui ont
rapport aux lois, pourvu que les lois aient été établies selon la droite
raison ; ou bien c'est en vain que la loi, chose divine et admirable,
aurait un nom apparenté à celui de l'intelligence. Et en effet pour
juger de tous les autres discours, soit ceux qu'on tient dans les poèmes
pour louer ou blâmer certaines personnes, soit ceux qu'on tient dans des
écrits en prose et dans les conversations journalières où l'on conteste
par esprit de dispute, et où on fait parfois des concessions tout à fait
vaines, pour juger de tout cela, les écrits du législateur sont une pierre
de touche infaillible. Aussi faut-il que le bon juge les garde en sa
mémoire comme des antidotes contre les autres discours, pour se diriger
lui-même et diriger l'État, ménageant aux gens de bien la persévérance et
le progrès dans la justice, ramenant à leur devoir les méchants qui s'en
écartent par ignorance, par libertinage, par lâcheté, en un mot par toute
espèce de vice, autant que cela est possible lorsque leurs opinions sont
guérissables ; quand elles sont réellement incrustées en eux,
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