HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XII

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Texte grec :

[12,943] ἔχον (943a) τὰς κυρίας ἁπάσας αἰσθήσεις αὐτοῦ φύσει. ἔπαινον μὲν δὴ τοῦτον ἀκούειν τὸν νέον χρῆν δοκεῖν πολεμικοῦ περὶ βίου, νόμους δ' αὖ τούσδε· Στρατεύεσθαι τὸν καταλεγέντα ἢ τὸν ἐν μέρει τινὶ τεταγμένον. ἐὰν δέ τις ἐκλείπῃ τινὶ κάκῃ μὴ στρατηγῶν ἀφέντων, γραφὰς ἀστρατείας εἶναι πρὸς τοὺς πολεμικοὺς ἄρχοντας, ὅταν ἔλθωσιν ἀπὸ στρατοπέδου, δικάζειν δὲ τοὺς στρατεύσαντας ἑκάστους χωρίς, ὁπλίτας τε καὶ ἱππέας καὶ τἆλλα ἐμπολέμια ἕκαστα ὡσαύτως, καὶ (943b) εἰσάγειν ὁπλίτας μὲν εἰς τοὺς ὁπλίτας, ἱππέας δὲ εἰς τοὺς ἱππέας καὶ τοὺς ἄλλους δὲ κατὰ ταὐτὰ εἰς τοὺς αὑτῶν συννόμους· ἐὰν δέ τις ὄφλῃ, ὑπάρχειν μὲν αὐτῷ μήποτε τῆς ὅλης ἀριστείας ἀγωνιστῇ γενέσθαι μηδὲ ἀστρατείας ἄλλον γράψασθαί ποτε μηδὲ κατηγόρῳ τούτων πέρι γενέσθαι, πρὸς τούτοις δ' ἔτι προστιμᾶν αὐτῷ τὸ δικαστήριον ὅτι χρὴ παθεῖν ἢ ἀποτίνειν. μετὰ δὲ ταῦτα, ἐκδικασθεισῶν τῶν τῆς ἀστρατείας δικῶν, πάλιν ἑκάστων ἄρχοντας ποιῆσαι σύλλογον, (943c) ἀριστείων δὲ πέρι κρίνεσθαι τὸν βουλόμενον ἐν τοῖς αὑτῶν ἔθνεσιν, μὴ περὶ προτέρου πολέμου μηδὲν παρεχόμενον μήτε τεκμήριον μήτε μαρτύρων πιστώσεις λόγων, αὐτῆς δὲ περὶ τῆς στρατείας τῆς τότε γενομένης αὐτοῖς. στέφανον δὲ τὸ νικητήριον ἑκάστοις εἶναι θαλλοῦ· τοῦτον δὲ εἰς τὰ τῶν πολεμικῶν θεῶν ἱερά, ὧν ἄν τις βούληται, γράψαντα ἀναθεῖναι μαρτύριον εἰς τὴν τῶν ἀριστείων κρίσιν παντὸς τοῦ βίου καὶ τὴν τῶν δευτέρων καὶ τρίτων. ἐὰν δὲ στρατεύσηται (943d) μέν τις, μὴ ἀπαγαγόντων δὲ τῶν ἀρχόντων οἴκαδε προαπέλθῃ τοῦ χρόνου, λιποταξίου τούτων εἶναι γραφὰς ἐν τοῖς αὐτοῖς οἷς περὶ τῆς ἀστρατείας, ὀφλοῦσίν τε τιμωρίαι ἐπέστωσαν αἵπερ καὶ πρόσθεν ἐτέθησαν. χρὴ μὲν δὴ πᾶσαν ἐπιφέροντα δίκην ἀνδρὶ πάντ' ἄνδρα φοβεῖσθαι τὸ μήτε ἐπενεγκεῖν ψευδῆ τιμωρίαν, μήτ' οὖν ἑκόντα μήτ' ἄκοντα (943e) κατὰ δύναμιν - παρθένος γὰρ Αἰδοῦς Δίκη λέγεταί τε καὶ ὄντως εἴρηται, ψεῦδος δὲ αἰδοῖ καὶ δίκῃ νεμεσητὸν κατὰ φύσιν - τῶν τε οὖν ἄλλων εὐλαβεῖσθαι πέρι πλημμελεῖν εἰς δίκην, διαφερόντως δὲ καὶ τῆς τῶν κατὰ πόλεμον ὅπλων ἀποβολῆς, μὴ διαμαρτών τις ἄρα τῶν ἀναγκαίων ἀποβολῶν, ὡς αἰσχρὰς αὐτὰς εἰς ὄνειδος τιθείς, ἀναξίῳ ἀναξίας ἐπάγῃ δίκας.

Traduction française :

[12,943] puisque c'est en elle que la nature a placé tous nos principaux sens. Voilà, sur le métier de la guerre, ce que les jeunes devraient s'imaginer qu'ils ont entendu louer, et voici tes lois. Tous ceux qui auront été enrôlés ou chargés de quelque mission particulière iront à la guerre, et, si l'un d'eux abandonne l'armée sans le congé des généraux, il sera pour refus de servir accusé devant eux, à leur retour du camp. Il sera jugé par tous ceux qui auront pris part à l'expédition, par les fantassins et par les cavaliers séparément, et de même par tous les autres corps de troupes. On traduira le fantassin devant les fantassins, le cavalier devant les cavaliers et de même les autres devant ceux de leur corps. Celui qui sera condamné ne pourra jamais plus se mettre sur les rangs pour le prix de la valeur, ni accuser jamais personne d'avoir esquivé le service, ni faire à cet égard l'office de dénonciateur ; en outre, le tribunal estimera la peine ou l'amende qu'il devra payer. Puis, quand les procès pour refus de service auront été jugés, les chefs assembleront de nouveau tous ces corps de troupes, et celui qui prétendra au prix de la valeur sera jugé dans son corps de troupes, mais il ne fera mention d'aucune guerre précédente, ne citera aucun témoin, n'alléguera aucune affirmation de témoins pour confirmer son dire ; il ne parlera que de l'expédition qui vient d'avoir lieu. Le prix de la victoire sera pour chacun des vainqueurs une couronne d'olivier, qu'il consacrera dans le temple des divinités guerrières qu'il choisira, avec une inscription qui attestera pendant toute sa vie qu'il a été jugé digne du prix de la valeur. Ceux qui auront obtenu le second et le troisième prix feront la même chose. Si quelqu'un, étant parti pour la guerre, s'en retourne chez lui avant le temps, sans avoir été renvoyé par ses chefs, il sera poursuivi pour désertion devant les mêmes juges qui sont chargés des procès pour refus de service, et s'il est convaincu, ils lui infligeront les mêmes peines qu'ils ont infligées aux précédents. Dans toutes les accusations qu'on peut intenter, il faut se donner de garde, autant que possible, de charger quelqu'un à faux, soit volontairement, soit involontairement ; car on dit, et c'est avec raison, que la justice est fille de la Pudeur ; or la Pudeur et la Justice haïssent naturellement le mensonge. Il faut donc en toutes choses se garder de pécher contre la justice, mais il le faut surtout quand on accuse quelqu'un d'avoir jeté ses armes dans le combat, de peur que, sans tenir compte des cas où un soldat est forcé de les jeter, on n'en fasse un sujet de honte et d'opprobre et qu'on n'intente une action injuste à quelqu'un qui ne le mérite pas.





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Dernière mise à jour : 24/05/2007