Texte grec :
[11,938] (938a) δωρεὰν δ' αὐτῆς εἶναι τῆς τέχνης
καὶ τῶν λόγων τῶν ἐκ τῆς τέχνης, ἂν ἀντιδωρῆταί τις χρήματα.
ταύτην οὖν ἐν τῇ παρ' ἡμῖν πόλει, εἴτ' οὖν τέχνη εἴτε
ἄτεχνός ἐστίν τις ἐμπειρία καὶ τριβή, μάλιστα μὲν δὴ χρεών
ἐστιν μὴ φῦναι· δεομένου δὲ τοῦ νομοθέτου πείθεσθαι καὶ μὴ
ἐναντία δίκῃ φθέγγεσθαι, πρὸς ἄλλην δὲ ἀπαλλάττεσθαι
χώραν, πειθομένοις μὲν σιγή, ἀπειθοῦσιν δὲ φωνὴ νόμου ἥδε·
ἄν τις δοκῇ (938b) πειρᾶσθαι τὴν τῶν δικαίων δύναμιν ἐν ταῖς
τῶν δικαστῶν ψυχαῖς ἐπὶ τἀναντία τρέπειν καὶ παρὰ καιρὸν
πολυδικεῖν τῶν τοιούτων ἢ καὶ συνδικεῖν, γραφέσθω μὲν ὁ
βουλόμενος αὐτὸν κακοδικίας ἢ καὶ συνδικίας κακῆς, κρινέσθω
δὲ ἐν τῷ τῶν ἐκλεκτῶν δικαστηρίῳ, ὀφλόντος δέ, τιμάτω τὸ
δικαστήριον εἴτε φιλοχρηματίᾳ δοκεῖ δρᾶν τὸ τοιοῦτον εἴτε
φιλονικίᾳ, καὶ ἐὰν μὲν φιλονικίᾳ, τιμᾶν αὐτῷ τὸ δικαστήριον
ὅσου χρὴ χρόνου τὸν τοιοῦτον μηδενὶ λαχεῖν δίκην μηδὲ
συνδικῆσαι, (938c) ἐὰν δὲ φιλοχρηματίᾳ, τὸν μὲν ξένον ἀπιόντα
ἐκ τῆς χώρας μήποτε πάλιν ἐλθεῖν ἢ θανάτῳ ζημιοῦσθαι, τὸν
ἀστὸν δὲ τεθνάναι φιλοχρημοσύνης ἕνεκα τῆς ἐκ παντὸς
τρόπου παρ' αὐτῷ τιμωμένης· καὶ ἐάν τις φιλονικίᾳ κριθῇ δὶς τὸ
τοιοῦτον δρᾶν, τεθνάτω.
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Traduction française :
[11,938] que c'est un avantage que l'on doit à l'art et aux discours
qu'il inspire, à condition qu'on le paye à beaux deniers comptants. Il
faut donc avant tout empêcher cet art, que ce soit réellement un art ou
une sorte d'expérience et de routine sans art, de naître dans notre ville.
Comme le législateur demande que ceux qui l'exercent se rendent à ses
prières et ne disent rien de contraire à la justice, ou qu'ils s'en
aillent dans un autre pays, la loi ne leur dira rien s'ils obéissent ;
s'ils n'obéissent pas, elle leur parlera en ces termes : S'il se trouve
quelqu'un qui essaye d'affaiblir dans l'âme des juges le sentiment de la
justice et de les porter à des dispositions contraires, de multiplier mal
à propos les procès et d'intervenir comme défenseur, le premier venu
pourra l'accuser d'être un mauvais plaideur et un mauvais avocat. Il sera
jugé par un tribunal composé de juges d'élite. S'il est condamné, le
tribunal examinera si c'est l'amour de l'argent ou l'esprit de chicane qui
l'a fait agir de la sorte. Si c'est l'esprit de chicane, le tribunal
décidera pendant combien de temps il devra s'abstenir de faire un procès à
qui que ce soit ou de lui servir d'avocat. Si c'est par amour de l'argent,
et qu'il soit étranger, il devra quitter le pays sans retour, sous peine
de mort. Si c'est un citoyen, qu'on le condamne à mort à cause de son
amour de l'argent, qu'il met au-dessus de tout. Si quelqu'un est convaincu
d'avoir prévariqué deux fois par esprit de chicane, il sera puni de mort.
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