HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre XI

ἀρχομένων



Texte grec :

[11,918] νόμους εἶναι τοῖς περὶ (918a) τὴν τῆς ἀγορᾶς χρείαν μηνυτὰς σαφεῖς. τὰ δὲ περὶ τῶν ἀστυνόμων ἐν τοῖς πρόσθεν ἱκανῶς εἴρηται· ἐὰν δέ τι προσδεῖν δοκῇ, νομοφύλαξιν ἐπανακοινώσαντες καὶ γράψαντες τὸ δοκοῦν ἐκλιπεῖν, εἰς ἀστυνόμιον θέντων ἐν στήλῃ τά τε πρῶτα καὶ τὰ δεύτερα τεθέντα αὐτοῖσιν τῆς ἀρχῆς νόμιμα. CHAPITRE IV. κιβδήλοις δ' ἐπιτηδεύμασιν ἕπεται κατὰ πόδα καπηλείας ἐπιτηδεύματα· ταύτης δὲ πέρι συμπάσης συμβουλὴν πρῶτον δόντες καὶ λόγον, ἐπ' αὐτῇ νόμον ὕστερον ἐπιθώμεθα. καπηλεία (918b) γὰρ κατὰ πόλιν πᾶσα γέγονεν οὐ βλάβης ἕνεκα τό γε κατὰ φύσιν, πᾶν δὲ τοὐναντίον· πῶς γὰρ οὐκ εὐεργέτης πᾶς ὃς ἂν οὐσίαν χρημάτων ὡντινωνοῦν, ἀσύμμετρον οὖσαν καὶ ἀνώμαλον, ὁμαλήν τε καὶ σύμμετρον ἀπεργάζηται; τοῦτο ἡμῖν χρὴ φάναι καὶ τὴν τοῦ νομίσματος ἀπεργάζεσθαι δύναμιν, καὶ τὸν ἔμπορον ἐπὶ τούτῳ τετάχθαι δεῖ λέγειν. καὶ μισθωτὸς καὶ πανδοκεὺς καὶ ἄλλα, τὰ μὲν εὐσχημονέστερα, (918c) τὰ δὲ ἀσχημονέστερα γιγνόμενα, τοῦτό γε πάντα δύναται, πᾶσιν ἐπικουρίαν ταῖς χρείαις ἐξευπορεῖν καὶ ὁμαλότητα ταῖς οὐσίαις. τί ποτε δὴ τὸ μὴ καλὸν αὐτὸ μηδ' εὔσχημον δοκεῖν εἶναι, καὶ τί τὸ διαβεβληκὸς τυγχάνει, ἴδωμεν, ἵνα εἰ μὴ καὶ τὸ ὅλον, ἀλλ' οὖν μέρη γε ἐξιασώμεθα νόμῳ. πρᾶγμ' ἔσθ', ὡς ἔοικεν, οὐ φαῦλον, οὐδὲ σμικρᾶς δεόμενον ἀρετῆς. (Κλεινίας) πῶς λέγεις; (Ἀθηναῖος) ὦ φίλε Κλεινία, σμικρὸν γένος ἀνθρώπων καὶ φύσει ὀλίγον καὶ ἄκρᾳ τροφῇ τεθραμμένον, ὅταν εἰς χρείας (918d) τε καὶ ἐπιθυμίας τινῶν ἐμπίπτῃ, καρτερεῖν πρὸς τὸ μέτριον δυνατόν ἐστιν, καὶ ὅταν ἐξῇ χρήματα λαβεῖν πολλά, νήφει καὶ πρότερον αἱρεῖται τοῦ πολλοῦ τὸ τοῦ μέτρου ἐχόμενον· τὰ δὲ τῶν ἀνθρώπων πλήθη πᾶν τοὐναντίον ἔχει τούτοις, δεόμενά τε ἀμέτρως δεῖται καὶ ἐξὸν κερδαίνειν τὰ μέτρια, ἀπλήστως αἱρεῖται κερδαίνειν, διὸ πάντα τὰ περὶ τὴν καπηλείαν καὶ ἐμπορίαν καὶ πανδοκείαν γένη διαβέβληταί τε καὶ ἐν αἰσχροῖς γέγονεν ὀνείδεσιν. ἐπεὶ εἴ τις, ὃ μή ποτε γένοιτο οὐδ' ἔσται, προσαναγκάσειεν - γελοῖον μὲν εἰπεῖν, (918e) ὅμως δὲ εἰρήσεται - πανδοκεῦσαι τοὺς πανταχῇ ἀρίστους ἄνδρας ἐπί τινα χρόνον, ἢ καπηλεύειν ἤ τι τῶν τοιούτων πράττειν, ἢ καὶ γυναῖκας ἔκ τινος ἀνάγκης εἱμαρμένης τοῦ τοιούτου μετασχεῖν τρόπου, γνοίημεν ἂν ὡς φίλον καὶ ἀγαπητόν ἐστιν ἕκαστον τούτων, καὶ εἰ κατὰ λόγον ἀδιάφθορον γίγνοιτο, ἐν μητρὸς ἂν καὶ τροφοῦ σχήματι τιμῷτο τὰ τοιαῦτα πάντα·

Traduction française :

[11,918] et ces règlements seront autant de lois qui marqueront clairement leurs obligations à ceux qui trafiquent sur le marché. Quant aux fonctions des astynomes, nous en avons suffisamment parlé précédemment. S'ils jugent néanmoins qu'il y manque quelque chose, ils en feront part aux gardiens des lois, et, après avoir écrit ce qui leur paraissait manquer, ils afficheront sur une stèle, devant la maison où ils s'assemblent, avec les premiers règlements de leur magistrature, ceux qu'ils auront faits eux-mêmes. CHAPITRE IV. Après les pratiques de falsification des denrées viennent immédiatement celles du commerce de détail. Donnons d'abord, avec notre opinion, des conseils sur tout ce qui regarde cette matière ; ensuite nous y ajouterons la loi. Si le commerce a été institué dans l'État, ce n'est pas naturellement pour nuire, mais pour le contraire. Ne doit-on pas en effet regarder comme un bienfaiteur tout homme qui distribue d'une manière uniforme et proportionnée des biens de toute espèce partagés sans mesure et sans égalité ? Il faut dire que la monnaie contribue à cette distribution et que c'est dans cette vue que les commerçants ont été établis. Les mercenaires, les hôteliers et les autres, dont les professions sont plus ou moins honorables, ont tous le même but, qui est de fournir aux besoins de tous et de répartir également les biens. Pourquoi ces fonctions ne paraissent ni belles ni honorables et pourquoi sont-elles décriées, c'est ce qu'il nous faut voir, afin de remédier par la loi, sinon à tout le mal, au moins à une partie. L'entreprise, à mon avis, n'est pas petite et n'exige pas un médiocre talent. (CLINIAS) Comment cela ? (L'ATHÉNIEN) C'est que, mon cher Clinias, la race est petite et naturellement peu nombreuse des hommes qui, munis d'une éducation supérieure, sont capables, lorsqu'ils éprouvent le besoin ou le désir de certaines choses, de se tenir dans les bornes de la modération, et qui, ayant l'occasion de gagner de l'argent, en usent avec sobriété et préfèrent la mesure à la quantité. La plupart des hommes font tout le contraire ils ne mettent point de bornes à leurs besoins, et, au lieu de faire des gains modérés, ils aspirent à des profits sans mesure. C'est pour cela que tous les métiers de revendeurs, de marchands, d'hôteliers sont décriés et sujets à de honteux opprobres. Si en effet, ce qui n'est pas souhaitable et n'arrivera pas, on contraignait - ce que je vais dire est ridicule, je le dirai cependant - les hommes vertueux de chaque pays à faire, pendant un certain temps, le métier d'hôtelier ou de revendeur ou tout autre du même genre, ou qu'une nécessité fatale forçât les femmes à embrasser ces professions, nous verrions alors combien chacune d'elles est agréable et chère à l'humanité, et, si elles étaient exercées d'une manière raisonnable et incorruptible, elles seraient toutes honorées à l'égard d'une mère ou d'une nourrice.





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Dernière mise à jour : 9/05/2007