HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

πάντα



Texte grec :

[8,838] (Ἀθηναῖος) τέχνην δή τιν' αὖ τούτου τοῦ νόμου τῆς θέσεως (838a) ἐν τῷ νῦν παρόντι τὴν μὲν ῥᾳδίαν ἔχω, τὴν δ' αὖ τινα τρόπον παντάπασιν ὡς οἷόν τε χαλεπωτάτην. (Μέγιλλος) πῶς δὴ λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἴσμεν που καὶ τὰ νῦν τοὺς πλείστους τῶν ἀνθρώπων, καίπερ παρανόμους ὄντας, ὡς εὖ τε καὶ ἀκριβῶς εἴργονται τῆς τῶν καλῶν συνουσίας οὐκ ἄκοντες, ὡς οἷόν τε δὲ μάλιστα ἑκόντες. (Μέγιλλος) πότε λέγεις; (Ἀθηναῖος) ὅταν ἀδελφὸς ἢ ἀδελφή τῳ γένωνται καλοί. καὶ (838b) περὶ ὑέος ἢ θυγατρὸς ὁ αὐτὸς νόμος ἄγραφος ὢν ὡς οἷόν τε ἱκανώτατα φυλάττει μήτε φανερῶς μήτε λάθρᾳ συγκαθεύδοντα ἤ πως ἄλλως ἀσπαζόμενον ἅπτεσθαι τούτων· ἀλλ' οὐδ' ἐπιθυμία ταύτης τῆς συνουσίας τὸ παράπαν εἰσέρχεται τοὺς πολλούς. (Μέγιλλος) ἀληθῆ λέγεις. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν σμικρὸν ῥῆμα κατασβέννυσι πάσας τὰς τοιαύτας ἡδονάς; (Μέγιλλος) τὸ ποῖον δὴ λέγεις; (Ἀθηναῖος) τὸ ταῦτα εἶναι φάναι μηδαμῶς ὅσια, θεομισῆ δὲ (838c) καὶ αἰσχρῶν αἴσχιστα. τὸ δ' αἴτιον ἆρ' οὐ τοῦτ' ἐστί, τὸ μηδένα ἄλλως λέγειν αὐτά, ἀλλ' εὐθὺς γενόμενον ἡμῶν ἕκαστον ἀκούειν τε λεγόντων ἀεὶ καὶ πανταχοῦ ταῦτα, ἐν γελοίοις τε ἅμα ἐν πάσῃ τε σπουδῇ τραγικῇ λεγομένῃ πολλάκις, ὅταν ἢ Θυέστας ἤ τινας Οἰδίποδας εἰσάγωσιν, ἢ Μακαρέας τινὰς ἀδελφαῖς μειχθέντας λαθραίως, ὀφθέντας δὲ ἑτοίμως θάνατον αὑτοῖς ἐπιτιθέντας δίκην τῆς ἁμαρτίας; (Μέγιλλος) ὀρθότατα λέγεις τό γε τοσοῦτον, ὅτι τὸ τῆς φήμης (838d) θαυμαστήν τινα δύναμιν εἴληχεν, ὅταν μηδεὶς μηδαμῶς ἄλλως ἀναπνεῖν ἐπιχειρήσῃ ποτὲ παρὰ τὸν νόμον. CHAPITRE VII. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν ὀρθὸν τὸ νυνδὴ ῥηθέν, ὅτι νομοθέτῃ, βουλομένῳ τινὰ ἐπιθυμίαν δουλώσασθαι τῶν διαφερόντως τοὺς ἀνθρώπους δουλουμένων, ῥᾴδιον γνῶναί γε ὅντινα τρόπον χειρώσαιτο ἄν· ὅτι καθιερώσας ταύτην τὴν φήμην παρὰ πᾶσι, δούλοις τε καὶ ἐλευθέροις καὶ παισὶ καὶ γυναιξὶ καὶ ὅλῃ τῇ πόλει κατὰ τὰ αὐτά, οὕτω τὸ βεβαιότατον ἀπειργασμένος (838e) ἔσται περὶ τοῦτον τὸν νόμον. (Μέγιλλος) πάνυ μὲν οὖν· ὅπως δὲ αὖ τὸ τοιοῦτον ἐθέλοντας λέγειν πάντας δυνατὸν ἔσται ποτὲ παρασχεῖν- (Ἀθηναῖος) καλῶς ὑπέλαβες· αὐτὸ γὰρ τοῦτο ἦν τὸ παρ' ἐμοῦ λεχθέν, ὅτι τέχνην ἐγὼ πρὸς τοῦτον τὸν νόμον ἔχοιμι τοῦ κατὰ φύσιν χρῆσθαι τῇ τῆς παιδογονίας συνουσίᾳ, τοῦ μὲν ἄρρενος ἀπεχομένους, μὴ κτείνοντάς τε ἐκ προνοίας τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος, μηδ' εἰς πέτρας τε καὶ λίθους σπείροντας,

Traduction française :

[8,838] L'ATHÉNIEN Pour faire passer à présent cette loi, je vois un moyen facile à certains égards, mais extrêmement difficile à exécuter à d'autres égards. MÉGILLOS Comment cela ? L'ATHÉNIEN Nous savons que, même aujourd'hui, la plupart des hommes, si peu respectueux des lois qu'ils puissent être, s'abstiennent fort bien et exactement de tout commerce criminel avec les belles personnes, sans y être forcé et du meilleur gré possible. MÉGILLOS Quand cela ? L'ATHÉNIEN Lorsqu'ils ont un frère ou une soeur d'une grande beauté. S'il s'agit d'un fils ou d'une fille, la même loi non écrite suffit parfaitement à empêcher le père de coucher avec eux, soit ouvertement, soit en cachette, ou de les toucher de quelque autre façon criminelle en les embrassant ; et le désir d'un tel commerce n'entre même pas du tout dans l'esprit de la plupart des hommes. MÉGILLOS Tu dis vrai. L'ATHÉNIEN Ainsi une simple parole éteint tous les désirs voluptueux de cette nature. MÉGILLOS Quelle parole ? L'ATHÉNIEN Celle qui dit que ces plaisirs sont défendus par la religion, détestés des dieux et honteux parmi les plus honteux. Et la cause n'en est-elle pas celle-ci, c'est que personne n'en parle autrement et que chacun de nous, aussitôt qu'il est né, entend dire la même chose en tout temps et en tout lieu, soit dans les discours badins, soit dans les discours sérieux de la tragédie, qui le répète souvent, lorsque par exemple elle introduit sur le scène des Thyestes, des OEdipes ou des Macarées, qui ont eu avec leurs soeurs un commerce clandestin, et qui, découverts, n'ont pas hésité à se donner la mort pour se punir de leur faute ? MÉGILLOS Tu as bien raison de dire que la voix publique a un merveilleux pouvoir, puisqu'elle va jusqu'à nous empêcher de respirer contre la défense de la loi. CHAPITRE VII. L'ATHÉNIEN Nous avons donc en raison de dire tout à l'heure que si le législateur veut subjuguer une de ces passions qui subjuguent le plus entièrement les hommes, il lui est facile de connaître le moyen d'en venir à bout : c'est de consacrer cette voix publique, en faisant tenir le même langage à tout le monde, esclaves et hommes libres. enfants et femmes et à la cité tout entière ; c'est ainsi qu'il assurera à cette loi la plus grande stabilité. MÉGILLOS Sans doute, mais comment pourra-t-on jamais obtenir qu'ils veuillent tous tenir le même langage ? L'ATHÉNIEN Ta question vient à propos. J'ai précisément dit moi-même que j'avais un moyen de faire passer la loi qui obligera les citoyens à se conformer à la nature dans l'union sexuelle pour la procréation des enfants, à ne pas toucher aux mâles, à ne pas anéantir de dessein prémédité la race humaine, à ne pas jeter sur des rochers et des pierres une semence





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Dernière mise à jour : 5/04/2007