HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre VIII

ταχθέντα



Texte grec :

[8,831] (831a) καὶ τοῖς μὲν τιμάς, τοῖς δὲ καὶ ἀτιμίας διανέμων ὀρθῶς, τὴν πόλιν ὅλην εἰς τὸν ἀληθινὸν ἀγῶνα διὰ βίου παρασκευάζῃ χρησίμην, καὶ δὴ καί τινος ἀποθανόντος οὕτως, ὡς ἀκουσίου τοῦ φόνου γενομένου, τιθῇ τὸν ἀποκτείναντα κατὰ νόμον καθαρθέντα καθαρὸν εἶναι χεῖρας, ἡγούμενος ἀνθρώπων μὲν τελευτησάντων μὴ πολλῶν, ἑτέρους πάλιν οὐ χείρους φύσεσθαι, φόβου δὲ οἷον τελευτήσαντος, ἐν πᾶσιν τοῖς τοιούτοις βάσανον οὐχ εὑρήσειν τῶν τε ἀμεινόνων καὶ χειρόνων, οὐ (831b) σμικρῷ πόλει μεῖζον κακὸν ἐκείνου; (Κλεινίας) συμφαῖμεν ἂν ἡμεῖς γε, ὦ ξένε, τὰ τοιαῦτα δεῖν καὶ νομοθετεῖν καὶ ἐπιτηδεύειν πόλιν ἅπασαν. CHAPITRE III. (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν γιγνώσκομεν ἅπαντες τὴν αἰτίαν διότι ποτὲ νῦν ἐν ταῖς πόλεσιν ἡ τοιαύτη χορεία καὶ ἀγωνία σχεδὸν οὐδαμῇ οὐδαμῶς ἐστιν, εἰ μὴ πάνυ τι σμικρά; ἢ φῶμεν δι' ἀμαθίαν τῶν πολλῶν καὶ τῶν τιθέντων αὐτοῖς τοὺς νόμους; (Κλεινίας) τάχ' ἄν. (831c) (Ἀθηναῖος) οὐδαμῶς, ὦ μακάριε Κλεινία· δύο δὲ χρὴ φάναι τούτων αἰτίας εἶναι καὶ μάλα ἱκανάς. (Κλεινίας) ποίας; (Ἀθηναῖος) τὴν μὲν ὑπ' ἔρωτος πλούτου πάντα χρόνον ἄσχολον ποιοῦντος τῶν ἄλλων ἐπιμελεῖσθαι πλὴν τῶν ἰδίων κτημάτων, ἐξ ὧν κρεμαμένη πᾶσα ψυχὴ πολίτου παντὸς οὐκ ἄν ποτε δύναιτο τῶν ἄλλων ἐπιμέλειαν ἴσχειν πλὴν τοῦ καθ' ἡμέραν κέρδους· καὶ ὅτι μὲν πρὸς τοῦτο φέρει μάθημα ἢ καὶ ἐπιτήδευμα, ἰδίᾳ πᾶς μανθάνειν τε καὶ ἀσκεῖν ἑτοιμότατός ἐστιν, (831d) τῶν δὲ ἄλλων καταγελᾷ. τοῦτο μὲν ἓν καὶ ταύτην μίαν αἰτίαν χρὴ φάναι τοῦ μήτε τοῦτο μήτ' ἄλλο μηδὲν καλὸν κἀγαθὸν ἐθέλειν ἐπιτήδευμα πόλιν σπουδάζειν, ἀλλὰ διὰ τὴν τοῦ χρυσοῦ τε καὶ ἀργύρου ἀπληστίαν πᾶσαν μὲν τέχνην καὶ μηχανήν, καλλίω τε καὶ ἀσχημονεστέραν, ἐθέλειν ὑπομένειν πάντα ἄνδρα, εἰ μέλλει πλούσιος ἔσεσθαι, καὶ πρᾶξιν πράττειν ὅσιόν τε καὶ ἀνόσιον καὶ πάντως αἰσχράν, μηδὲν δυσχεραίνοντα, ἐὰν μόνον ἔχῃ δύναμιν καθάπερ θηρίῳ τοῦ (831e) φαγεῖν παντοδαπὰ καὶ πιεῖν ὡσαύτως καὶ ἀφροδισίων πᾶσαν πάντως παρασχεῖν πλησμονήν. (Κλεινίας) ὀρθῶς. (Ἀθηναῖος) αὕτη μὲν τοίνυν, ἣν λέγω, μία κείσθω διακωλύουσα αἰτία τοῦ μήτε ἄλλο καλὸν μήτε τὰ πρὸς τὸν πόλεμον ἱκανῶς ἐῶσα ἀσκεῖν τὰς πόλεις, ἀλλ' ἐμπόρους τε καὶ ναυκλήρους καὶ διακόνους πάντως τοὺς φύσει κοσμίους τῶν ἀνθρώπων ἀπεργαζομένη, τοὺς δὲ ἀνδρείους λῃστὰς καὶ τοιχωρύχους

Traduction française :

[8,831] et qu'enfin, par une juste distribution des honneurs pour les uns, de l'ignominie pour les autres, il tienne constamment toute la ville en état de livrer un combat véritable ? Si quelqu'un venait à être tué dans ces jeux, le meurtre sera considéré comme involontaire et l'auteur, purifié selon la loi, sera déclaré avoir les mains pures. Le législateur fera réflexion que, si quelques hommes meurent, il en naîtra d'autres qui ne leur seront pas inférieurs, et que, si la crainte disparaissait dans tous ces exercices, il ne pourrait plus distinguer les bons des mauvais, ce qui serait pour l'État un mal beaucoup plus grand que l'autre. CLINIAS Nous convenons avec toi, étranger, qu'il faut faire passer en lois ces sortes d'exercices et obliger tous les citoyens à les pratiquer. CHAPITRE III. L'ATHÉNIEN Connaissons-nous tous la cause pour laquelle ces choeurs et ces luttes n'existent presque nulle part aujourd'hui dans les États, à part quelques petits exercices, ou dirons-nous que la faute en est à l'ignorance de la multitude et de ceux qui lui ont donné des lois ? CLINIAS Peut-être. L'ATHÉNIEN Pas du tout, bienheureux Clinias. Ce qu'il faut dire, c'est qu'il y a de cela deux causes, tout à fait suffisantes pour produire cet effet. CLINIAS Lesquelles ? L'ATHÉNIEN L'une est l'amour des richesses qui ôte à jamais le loisir de s'occuper d'autre chose que de ses intérêts particuliers. Tous les citoyens, ayant l'esprit attaché à cette préoccupation, ne sauraient s'intéresser à autre chose qu'au gain journalier, et chacun en son particulier est tout disposé à apprendre et à cultiver toute science et tout exercice qui conduit à ce but, et se moque de tout le reste. Il faut donc avouer que c'est là une des causes pour lesquelles aucun État ne veut s'intéresser sérieusement à ces exercices ni à aucune belle et bonne occupation, tandis que, dans son insatiable amour de l'or et de l'argent, chacun est prêt à s'astreindre à n'importe quel métier, à n'importe quelle industrie, sans s'inquiéter si elle est honorable ou non, pourvu qu'elle l'enrichisse, et qu'il n'a de répugnance pour aucune action, qu'elle soit pieuse ou impie et même tout à fait honteuse, pourvu qu'il y trouve la facilité de manger et de boire, comme une bête, tout ce qui lui plaît et de se gorger entièrement des plaisirs de l'amour. CLINIAS Tu as raison. L'ATHÉNIEN Admettons donc que c'est là, comme nous le disons, une cause qui empêche les États de s'adonner à un exercice honnête et ne permet pas de s'appliquer au métier de la guerre, qui transforme les gens de nature modérée en marchands, en armateurs et en serviteurs, et les gens courageux en brigands, en perceurs de murailles,





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Dernière mise à jour : 5/04/2007