HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre I

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Texte grec :

[1,13] XIII. (Κλεινίας) λέγε μόνον. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν ἕνα μὲν ἡμῶν ἕκαστον αὐτὸν τιθῶμεν; (Κλεινίας) ναί. (Ἀθηναῖος) δύο δὲ κεκτημένον ἐν αὑτῷ συμβούλω ἐναντίω τε καὶ ἄφρονε, ὣ προσαγορεύομεν ἡδονὴν καὶ λύπην; (Κλεινίας) ἔστι ταῦτα. (Ἀθηναῖος) πρὸς δὲ τούτοιν ἀμφοῖν αὖ δόξας μελλόντων, οἷν κοινὸν μὲν ὄνομα ἐλπίς, ἴδιον δέ, φόβος μὲν ἡ πρὸ λύπης (644d) ἐλπίς, θάρρος δὲ ἡ πρὸ τοῦ ἐναντίου· ἐπὶ δὲ πᾶσι τούτοις λογισμὸς ὅτι ποτ' αὐτῶν ἄμεινον ἢ χεῖρον, ὃς γενόμενος δόγμα πόλεως κοινὸν νόμος ἐπωνόμασται. (Κλεινίας) μόγις μέν πως ἐφέπομαι, λέγε μὴν τὸ μετταῦτα ὡς ἑπομένου. (Μέγιλλος) καὶ ἐν ἐμοὶ μὴν ταὐτὸν τοῦτο πάθος ἔνι. (Ἀθηναῖος) περὶ δὴ τούτων διανοηθῶμεν οὑτωσί. θαῦμα μὲν ἕκαστον ἡμῶν ἡγησώμεθα τῶν ζῴων θεῖον, εἴτε ὡς παίγνιον ἐκείνων εἴτε ὡς σπουδῇ τινι συνεστηκός· οὐ γὰρ δὴ τοῦτό (644e) γε γιγνώσκομεν, τόδε δὲ ἴσμεν, ὅτι ταῦτα τὰ πάθη ἐν ἡμῖν οἷον νεῦρα ἢ σμήρινθοί τινες ἐνοῦσαι σπῶσίν τε ἡμᾶς καὶ ἀλλήλαις ἀνθέλκουσιν ἐναντίαι οὖσαι ἐπ' ἐναντίας πράξεις, οὗ δὴ διωρισμένη ἀρετὴ καὶ κακία κεῖται. μιᾷ γάρ φησιν ὁ λόγος δεῖν τῶν ἕλξεων συνεπόμενον ἀεὶ καὶ μηδαμῇ ἀπολειπόμενον ἐκείνης, ἀνθέλκειν τοῖς ἄλλοις νεύροις ἕκαστον, ταύτην (645a) δ' εἶναι τὴν τοῦ λογισμοῦ ἀγωγὴν χρυσῆν καὶ ἱεράν, τῆς πόλεως κοινὸν νόμον ἐπικαλουμένην, ἄλλας δὲ σκληρὰς καὶ σιδηρᾶς, τὴν δὲ μαλακὴν ἅτε χρυσῆν οὖσαν, τὰς δὲ ἄλλας παντοδαποῖς εἴδεσιν ὁμοίας. δεῖν δὴ τῇ καλλίστῃ ἀγωγῇ ττοῦ νόμου ἀεὶ συλλαμβάνειν· ἅτε γὰρ τοῦ λογισμοῦ καλοῦ μὲν ὄντος, πρᾴου δὲ καὶ οὐ βιαίου, δεῖσθαι ὑπηρετῶν αὐτοῦ τὴν ἀγωγήν, ὅπως ἂν ἐν ἡμῖν τὸ χρυσοῦν γένος νικᾷ τὰ ἄλλα (645b) γένη. καὶ οὕτω δὴ περὶ θαυμάτων ὡς ὄντων ἡμῶν ὁ μῦθος ἀρετῆς σεσωμένος ἂν εἴη, καὶ τὸ κρείττω ἑαυτοῦ καὶ ἥττω εἶναι τρόπον τινὰ φανερὸν ἂν γίγνοιτο μᾶλλον ὃ νοεῖ, καὶ ὅτι πόλιν καὶ ἰδιώτην, τὸν μὲν λόγον ἀληθῆ λαβόντα ἐν ἑαυτῷ περὶ τῶν ἕλξεων τούτων, τούτῳ ἑπόμενον δεῖ ζῆν, πόλιν δὲ ἢ παρὰ θεῶν τινος ἢ παρὰ τούτου τοῦ γνόντος ταῦτα λόγον παραλαβοῦσαν, νόμον θεμένην, αὑττε ὁμιλεῖν καὶ ταῖς ἄλλαις πόλεσιν. οὕτω καὶ κακία δὴ καὶ ἀρετὴ (645c) σαφέστερον ἡμῖν διηρθρωμένον ἂν εἴη· ἐναργεστέρου δ' αὐτοῦ γενομένου καὶ παιδεία καὶ τἆλλα ἐπιτηδεύματα ἴσως ἔσται μᾶλλον καταφανῆ, καὶ δὴ καὶ τὸ περὶ τῆς ἐν τοῖς οἴνοις διατριβῆς, ὃ δοξασθείη μὲν ἂν εἶναι φαύλου πέρι μῆκος πολὺ λόγων περιττὸν εἰρημένον, (Κλεινίας) φανείη δὲ τάχ' ἂν ἴσως τοῦ μήκους γ' αὐτῶν οὐκ ἀπάξιον. (Ἀθηναῖος) εὖ λέγεις, καὶ περαίνωμεν ὅτιπερ ἂν τῆς γε νῦν διατριβῆς ἄξιον γίγνηται. (645d)

Traduction française :

[1,13] XIII. (CLINIAS) Parle seulement. (L'ATHÉNIEN) N'admettons-nous pas que chacun de nous est un ? (CLINIAS) Si. (L'ATHÉNIEN) Et qu'il a en lui deux conseillers insensés opposés l'un à l'autre, qu'on appelle le plaisir et la douleur ? (CLINIAS) C'est vrai. (L'ATHÉNIEN) Et avec ces deux-là, la prévision de l'avenir, qui porte le nom commun d'attente ; mais l'attente de la douleur se nomme proprement crainte et celle du plaisir confiance. A toutes ces passions préside la raison qui prononce sur ce qu'elles ont de bon ou de mauvais, et, lorsque le jugement de la raison devient la décision commune de l'État, il prend le nom de loi. (CLINIAS) J'ai quelque peine à te suivre ; continue cependant comme si je suivais. (MÉGILLOS) J'éprouve, moi aussi, la même difficulté. (L'ATHÉNIEN) Formons-nous là-dessus l'idée suivante : figurons-nous que chacun des êtres animés que nous sommes est une machine merveilleuse, sortie de la main des dieux, soit qu'ils l'aient composée pour s'amuser, soit qu'ils aient eu quelque dessein sérieux, car cela, nous ne le savons pas. Mais ce que nous savons, c'est que ces passions sont en nous comme des nerfs et des fils qui, se mouvant en sens opposé les uns aux autres, nous tirent et nous retirent vers des actions opposées ; et c'est là que se trouve la démarcation entre la vertu et le vice. Car la raison nous dit qu'il ne faut jamais suivre qu'un de ces fils, sans l'abandonner en aucune occasion, et résister aux autres. Et ce fil n'est autre que le fil d'or et sacré de la raison, appelé la loi commune de l'État. Les autres fils sont de fer et raides ; celui-là est souple, parce qu'il est d'or, tandis que les autres sont de toute sorte d'espèces. Il faut donc seconder la plus belle direction, celle de la loi, parce que la raison, si belle qu'elle soit, étant douce et éloignée de toute violence, a besoin d'être aidée par des serviteurs pour que le fil d'or triomphe des autres. Ainsi le mythe qui nous représente comme des machines merveilleuses sauvegarde la vertu et nous fait mieux voir ce que signifie être supérieur et inférieur à soi-même et que les États et les particuliers qui ont pris une connaissance exacte de ces fils qui sont en nous et qui nous tirent à eux doivent conformer leur conduite à cette connaissance, et qu'un État qui tient cette connaissance soit de quelque dieu, soit d'un homme qui la possède, doit en faire sa loi dans son administration et dans ses rapports avec les autres États. Par cette figuration le vice et la vertu sont plus faciles à distinguer, et, grâce à cette clarté plus grande, nous verrons peut-être mieux ce que sont l'éducation et les autres institutions, et aussi l'usage de s'enivrer dans les banquets, que l'on serait tenté de regarder comme un objet trop mince pour être traité si longuement sans nécessité. (CLINIAS) Il se peut qu'il mérite cette longue discussion. (L'ATHÉNIEN) C'est bien dit. Achevons donc une étude qui mérite que nous nous en occupions à présent.





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Dernière mise à jour : 12/05/2005