HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre I

γ



Texte grec :

[1,12] XII. (Ἀθηναῖος) λέγω δή, καί φημι τὸν ὁτιοῦν ἀγαθὸν ἄνδρα μέλλοντα ἔσεσθαι τοῦτο αὐτὸ ἐκ παίδων εὐθὺς μελετᾶν δεῖν, παίζοντά τε καὶ σπουδάζοντα ἐν τοῖς τοῦ πράγματος ἑκάστοις προσήκουσιν. οἷον τὸν μέλλοντα ἀγαθὸν ἔσεσθαι γεωργὸν ἤ τινα οἰκοδόμον, τὸν μὲν οἰκοδομοῦντά τι τῶν παιδείων (643c) οἰκοδομημάτων παίζειν χρή, τὸν δ' αὖ γεωργοῦντα, καὶ ὄργανα ἑκατέρῳ σμικρά, τῶν ἀληθινῶν μιμήματα, παρασκευάζειν τὸν τρέφοντα αὐτῶν ἑκάτερον, καὶ δὴ καὶ τῶν μαθημάτων ὅσα ἀναγκαῖα προμεμαθηκέναι προμανθάνειν, οἷον τέκτονα μετρεῖν ἢ σταθμᾶσθαι καὶ πολεμικὸν ἱππεύειν παίζοντα ἤ τι τῶν τοιούτων ἄλλο ποιοῦντα, καὶ πειρᾶσθαι διὰ τῶν παιδιῶν ἐκεῖσε τρέπειν τὰς ἡδονὰς καὶ ἐπιθυμίας τῶν παίδων, οἷ ἀφικομένους αὐτοὺς δεῖ τέλος ἔχειν. κεφάλαιον δὴ παιδείας (643d) λέγομεν τὴν ὀρθὴν τροφήν, ἣ τοῦ παίζοντος τὴν ψυχὴν εἰς ἔρωτα μάλιστα ἄξει τούτου ὃ δεήσει γενόμενον ἄνδρ' αὐτὸν τέλειον εἶναι τῆς τοῦ πράγματος ἀρετῆς· ὁρᾶτε οὖν εἰ μέχρι τούτου γε, ὅπερ εἶπον, ὑμῖν ἀρέσκει τὸ λεχθέν. (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) μὴ τοίνυν μηδ' ὃ λέγομεν εἶναι παιδείαν ἀόριστον γένηται. νῦν γὰρ ὀνειδίζοντες ἐπαινοῦντές θ' ἑκάστων τὰς τροφάς, λέγομεν ὡς τὸν μὲν πεπαιδευμένον ἡμῶν ὄντα τινά, (643e) τὸν δὲ ἀπαίδευτον ἐνίοτε εἴς τε καπηλείας καὶ ναυκληρίας καὶ ἄλλων τοιούτων μάλα πεπαιδευμένων σφόδρα ἀνθρώπων· οὐ γὰρ ταῦτα ἡγουμένων, ὡς ἔοικ', εἶναι παιδείαν ὁ νῦν λόγος ἂν εἴη, τὴν δὲ πρὸς ἀρετὴν ἐκ παίδων παιδείαν, ποιοῦσαν ἐπιθυμητήν τε καὶ ἐραστὴν τοῦ πολίτην γενέσθαι τέλεον, ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι ἐπιστάμενον μετὰ δίκης. ταύτην (644a) τὴν τροφὴν ἀφορισάμενος ὁ λόγος οὗτος, ὡς ἐμοὶ φαίνεται, νῦν βούλοιτ' ἂν μόνην παιδείαν προσαγορεύειν, τὴν δὲ εἰς χρήματα τείνουσαν ἤ τινα πρὸς ἰσχύν, ἢ καὶ πρὸς ἄλλην τινὰ σοφίαν ἄνευ νοῦ καὶ δίκης, βάναυσόν τ' εἶναι καὶ ἀνελεύθερον καὶ οὐκ ἀξίαν τὸ παράπαν παιδείαν καλεῖσθαι. ἡμεῖς δὴ μηδὲν ὀνόματι διαφερώμεθ' αὑτοῖς, ἀλλ' ὁ νυνδὴ λόγος ἡμῖν ὁμολογηθεὶς μενέτω, ὡς οἵ γε ὀρθῶς πεπαιδευμένοι σχεδὸν ἀγαθοὶ γγνονται, καὶ δεῖ δὴ τὴν παιδείαν (644b) μηδαμοῦ ἀτιμάζειν, ὡς πρῶτον τῶν καλλίστων τοῖς ἀρίστοις ἀνδράσιν παραγιγνόμενον· καὶ εἴ ποτε ἐξέρχεται, δυνατὸν δ' ἐστὶν ἐπανορθοῦσθαι, τοῦτ' ἀεὶ δραστέον διὰ βίου παντὶ κατὰ δύναμιν. (Κλεινίας) ὀρθῶς, καὶ συγχωροῦμεν ἃ λέγεις. (Ἀθηναῖος) καὶ μὴν πάλαι γε συνεχωρήσαμεν ὡς ἀγαθῶν μὲν ὄντων τῶν δυναμένων ἄρχειν αὑτῶν, κακῶν δὲ τῶν μή. (Κλεινίας) λέγεις ὀρθότατα. (Ἀθηναῖος) σαφέστερον ἔτι τοίνυν ἀναλάβωμεν τοῦτ' αὐτὸ ὅτι (644c) ποτὲ λέγομεν. καί μοι δι' εἰκόνος ἀποδέξασθε ἐάν πως δυνατὸς ὑμῖν γένωμαι δηλῶσαι τὸ τοιοῦτον.

Traduction française :

[1,12] XII. (L'ATHÉNIEN) Je parle donc et j'affirme que celui qui veut devenir bon en quoi que ce soit, doit s'y exercer dès l'enfance, soit en s'amusant, soit en s'en occupant sérieusement, sans rien négliger de ce qui s'y rapporte. Il faut, par exemple, que celui qui veut devenir un bon laboureur ou un bon architecte s'amuse, celui-ci à construire de petits châteaux d'enfant, celui-là à remuer la terre, que le maître qui les élève leur fournisse à l'un et à l'autre de petits outils faits sur le modèle des véritables, qu'ils apprennent à l'avance tout ce qu'il est nécessaire qu'ils sachent à l'avance, par exemple à mesurer et à niveler, s'ils doivent être charpentiers, à monter à cheval, s'ils doivent être soldats, ou à faire quelque autre apprentissage de ce genre pour s'amuser ; en un mot il faut essayer au moyen des jeux de tourner les plaisirs et les goûts des enfants vers le but qu'ils doivent finalement atteindre. Je dis donc que l'essentiel de l'éducation consiste dans cette discipline bien entendue qui pousse autant que possible l'esprit de l'enfant qui s'amuse à aimer ce qui, lorsqu'il sera devenu un homme, doit le rendre accompli dans la vertu propre à sa profession. Voyez si jusqu'à présent ce que j'ai dit est de votre goût. (CLINIAS) Oui, assurément. (L'ATHÉNIEN) Ne laissons pas non plus à ce que nous appelons éducation une signification vague. Quand nous blâmons ou louons l'éducation que certaines gens ont reçue, nous disons qu'un tel d'entre cous est bien élevé et que tel autre est mal élevé, alors même qu'ils en ont reçu une excellente pour le trafic, pour le commerce de mer ou pour d'autres professions du même genre. Ce n'est pas la pour nous, je pense, l'éducation dont nous traitons à présent ; nous parlons en effet de celle qui vise à nous former à la vertu dès l'enfance, qui nous inspire un désir ardent de devenir un citoyen parfait, sachant commander et obéir selon la justice. Or voilà celle que nous cherchons à définir et qui, ce me semble, mérite seule le nom d'éducation. Quant à celle qui vise l'acquisition des richesses ou de la force ou de tout autre talent, où la sagesse et la justice n'entrent pour rien, c'est une éducation d'artisans et d'esclaves, qui ne mérite pas du tout le nom d'éducation. Pour nous, ne disputons pas avec eux sur les termes, mais retenons ce point sur lequel nous venons de tomber d'accord, que ceux qui ont été bien élevés deviennent d'ordinaire vertueux et qu'ainsi on ne doit jamais mépriser l'éducation, car de tous les avantages, c'est le premier pour un homme vertueux. Que si parfois on en dévie et qu'il soit possible de rentrer dans la bonne voie, il faut toujours et toute sa vie mettre tous ses efforts à y arriver. (CLINIAS) C'est juste, et nous sommes d'accord avec toi. (L'ATHÉNIEN) Nous sommes aussi convenus précédemment que ceux qui sont capables de se commander à eux- mêmes sont des gens de bien et que ceux qui en sont incapables sont des méchants. (CLINIAS) C'est très juste. (L'ATHÉNIEN) Reprenons, pour l'éclaircir davantage, ce que nous entendons par là, et permettez-moi d'essayer, si avec le secours d'une image je pourrais mieux vous expliquer la chose.





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Dernière mise à jour : 12/05/2005