HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre I

γ



Texte grec :

[1,9] IX. (Μέγιλλος) λέγεται μὲν ταῦτα, ὦ ξένε, καλῶς πως· οὐ μὴν ἀλλ' ἀφασία γ' ἡμᾶς λαμβάνει τί ποτε χρὴ λέγειν πρὸς ταῦτα, ὅμως δ' ἔμοιγε ὀρθῶς δοκεῖ τὸ τὰς ἡδονὰς φεύγειν διακελεύεσθαι τόν γε ἐν Λακεδαίμονι νομοθέτην, περὶ δὲ τῶν ἐν Κνωσῷ νόμων ὅδε, ἂν ἐθέλῃ, βοηθήσει. τὰ δ' ἐν (637a) Σπάρτῃ κάλλιστ' ἀνθρώπων δοκεῖ μοι κεῖσθαι τὰ περὶ τὰς ἡδονάς· οὗ γὰρ μάλιστ' ἄνθρωποι καὶ μεγίσταις προσπίπτουσιν ἡδοναῖς καὶ ὕβρεσι καὶ ἀνοίᾳ πάσῃ, τοῦτ' ἐξέβαλεν ὁ νόμος ἡμῶν ἐκ τῆς χώρας συμπάσης, καὶ οὔτ' ἂν ἐπ' ἀγρῶν ἴδοις, οὔτ' ἐν ἄστεσιν ὅσων Σπαρτιάταις μέλει, συμπόσια οὐδ' ὁπόσα τούτοις συνεπόμενα πάσας ἡδονὰς κινεῖ κατὰ δύναμιν, οὐδ' ἔστιν ὅστις ἂν ἀπαντῶν κωμάζοντί τινι (637b) μετὰ μέθης οὐκ ἂν τὴν μεγίστην δίκην εὐθὺς ἐπιθείη, καὶ οὐδ' ἂν Διονύσια πρόφασιν ἔχοντ' αὐτὸν λύσαιτο, ὥσπερ ἐν ἁμάξαις εἶδόν ποτε παρ' ὑμῖν ἐγώ, καὶ ἐν Τάραντι δὲ παρὰ τοῖς ἡμετέροις ἀποίκοις πᾶσαν ἐθεασάμην τὴν πόλιν περὶ τὰ Διονύσια μεθύουσαν· παρ' ἡμῖν δ' οὐκ ἔστ' οὐδὲν τοιοῦτον. (Ἀθηναῖος) ὦ Λακεδαιμόνιε ξένε, ἐπαινετὰ μὲν πάντ' ἐστὶν τὰ τοιαῦτα, ὅπου τινὲς ἔνεισιν καρτερήσεις, ὅπου δὲ ἀνεῖνται, (637c) βλακικώτερα· ταχὺ γάρ σου λάβοιτ' ἄν τις τῶν παρ' ἡμῶν ἀμυνόμενος, δεικνὺς τὴν τῶν γυναικῶν παρ' ὑμῖν ἄνεσιν. ἅπασιν δὴ τοῖς τοιούτοις, καὶ ἐν Τάραντι καὶ παρ' ἡμῖν καὶ παρ' ὑμῖν δέ, μία ἀπόκρισις ἀπολύεσθαι δοκεῖ τοῦ μὴ κακῶς ἔχειν ἀλλ' ὀρθῶς· πᾶς γὰρ ἀποκρινόμενος ἐρεῖ θαυμάζοντι ξένῳ, τὴν παρ' αὐτοῖς ἀήθειαν ὁρῶντι, “μὴ θαύμαζε, ὦ ξένε· νόμος ἔσθ' ἡμῖν οὗτος, ἴσως δ' ὑμῖν περὶ αὐτῶν τούτων (637d) ἕτερος.” ἡμῖν δ' ἐστὶ νῦν, ὦ φίλοι ἄνδρες, οὐ περὶ τῶν ἀνθρώπων τῶν ἄλλων ὁ λόγος, ἀλλὰ περὶ τῶν νομοθετῶν αὐτῶν κακίας τε καὶ ἀρετῆς. ἔτι γὰρ οὖν εἴπωμεν πλείω περὶ ἁπάσης μέθης· οὐ γὰρ σμικρόν ἐστιν τὸ ἐπιτήδευμα οὐδὲ φαύλου διαγνῶναι νομοθέτου. λέγω δ' οὐκ οἴνου περὶ πόσεως τὸ παράπαν ἢ μή, μέθης δὲ αὐτῆς πέρι, πότερον ὥσπερ Σκύθαι χρῶνται καὶ Πέρσαι χρηστέον, καὶ ἔτι Καρχηδόνιοι καὶ Κελτοὶ καὶ Ἴβηρες καὶ Θρᾷκες, πολεμικὰ (637e) σύμπαντα ὄντα ταῦτα γένη, ἢ καθάπερ ὑμεῖς· ὑμεῖς μὲν γάρ, ὅπερ λέγεις, τὸ παράπαν ἀπέχεσθε, Σκύθαι δὲ καὶ Θρᾷκες ἀκράτῳ παντάπασι χρώμενοι, γυναῖκές τε καὶ αὐτοί, καὶ κατὰ τῶν ἱματίων καταχεόμενοι, καλὸν καὶ εὔδαιμον ἐπιτήδευμα ἐπιτηδεύειν νενομίκασι. Πέρσαι δὲ σφόδρα μὲν χρῶνται καὶ ταῖς ἄλλαις τρυφαῖς ἃς ὑμεῖς ἀποβάλλετε, ἐν τάξει δὲ μᾶλλον τούτων. (638a) (Μέγιλλος) ὦ λῷστε, διώκομεν δέ γε ἡμεῖς πάντας τούτους, ὅταν ὅπλα εἰς τὰς χεῖρας λάβωμεν. (Ἀθηναῖος) ὦ ἄριστε, μὴ λέγε ταῦτα· πολλαὶ γὰρ δὴ φυγαὶ καὶ διώξεις ἀτέκμαρτοι γεγόνασίν τε καὶ ἔσονται, διὸ φανερὸν ὅρον τοῦτον οὐκ ἄν ποτε λέγοιμεν, ἀλλὰ ἀμφισβητήσιμον, περὶ καλῶν ἐπιτηδευμάτων καὶ μή, νίκην τε καὶ ἧτταν λέγοντες μάχης. ἐπειδὴ γὰρ αἱ μείζους τὰς ἐλάττους πόλεις (638b) νικῶσιν μαχόμεναι καὶ καταδουλοῦνται, Συρακόσιοι μὲν Λοκρούς, οἳ δὴ δοκοῦσιν εὐνομώτατοι τῶν περὶ ἐκεῖνον τὸν τόπον γεγονέναι, Κείους δὲ Ἀθηναῖοι· μυρία δὲ ἄλλα τοιαῦτ' ἂν εὕροιμεν. ἀλλὰ περὶ αὐτοῦ ἑκάστου ἐπιτηδεύματος πειρώμεθα λέγοντες πείθειν ἡμᾶς αὐτούς, νίκας δὲ καὶ ἥττας ἐκτὸς λόγου τὰ νῦν θῶμεν, λέγωμεν δ' ὡς τὸ μὲν τοιόνδ' ἐστὶν καλόν, τὸ δὲ τοιόνδε οὐ καλόν. πρῶτον δ' ἀκούσατέ τί μου, περὶ αὐτῶν τούτων ὡς δεῖ τό τε χρηστὸν καὶ τὸ μὴ σκοπεῖν. (638c) (Μέγιλλος) πῶς οὖν δὴ λέγεις;

Traduction française :

[1,9] IX. (MÉGILLOS) Tout cela est vrai, semble-t-il, et je ne trouve pas de mots pour y répondre. Cependant il me semble que le législateur de Lacédémone a bien fait de nous ordonner de fuir les plaisirs. Pour les lois de Cnossos, notre camarade les défendra, s'il veut ; mais pour celles de Sparte, je crois qu'on n'en pouvait établir de plus belles en ce qui touche les plaisirs; car les plaisirs, les violences et les sottises de toute sorte auxquelles les hommes sont le plus exposés, tout cela a été banni de tout le pays par notre législation, et tu ne verras, ni dans les campagnes ni dans les villes qui dépendent de Sparte, ni ces banquets, ni ce qui en est la suite et qui excite au plus haut point le goût de toutes sortes de plaisirs, et il n'est personne qui, rencontrant un citoyen ivre qui parcourt les rues en chantant et dansant, ne lui inflige le plus sévère châtiment ; il a beau alléguer les Dionysies pour excuse, il ne peut y échapper. Ce n'est pas comme chez vous, où j'en ai vu sur des charrettes, ni comme à Tarente, une de nos colonies, où j'ai vu toute la ville plongée dans l'ivresse aux Dionysies. Chez nous, on ne voit rien de tel. (L'ATHÉNIEN) Étranger lacédémonien, tous ces divertissements n'ont rien que de louable, quand on y met une certaine réserve ; ils n'énervent que lorsqu'on s'y abandonne entièrement, et des gens de chez nous se défendraient vite et te riposteraient en te jetant à la face le relâchement des femmes lacédémoniennes. Enfin à Tarente, et chez nous et chez vous, il n'y a, je crois, qu'une chose à répondre pour montrer que ces usages, loin d'être répréhensibles, sont fondés en raison. Chacun, en effet, peut répondre à l'étranger qui s'étonne de voir un usage auquel il n'est pas habitué : "Ne t'étonne pas, étranger, telle est la loi chez nous ; peut-être est-elle chez vous différente sur ce point." Mais nous, en ce moment, mes amis, nous ne discutons pas sur les hommes en général, mais sur les défauts ou les qualités des seuls législateurs. Entrons donc dans quelques détails au sujet de l'ivresse en général ; car c'est un point de grande importance et ce n'est pas à un législateur médiocre qu'il appartient d'en juger. Je ne discute pas la question générale de savoir s'il faut ou non boire du vin ; je ne parle que de l'ivresse et je me demande s'il faut en user à cet égard comme les Scythes, les Perses et aussi les Carthaginois, les Celtes, les Ibères et les Thraces, toutes races guerrières, ou comme vous en usez vous-mêmes. Chez vous, on s'en abstient entièrement, à ce que tu dis, tandis que chez les Scythes et les Thraces, les femmes comme les hommes, boivent le vin tout à fait pur et en versent sur leurs habits, persuadés que c'est un rite honorable et qui porte bonheur. Les Perses aussi en font un grand usage, ainsi que des autres plaisirs sensuels que vous rejetez, mais ils sont en cela plus réglés. (MÉGILLOS) Mais tous ces peuples-là, mon bon, nous les mettons en fuite, quand nous prenons les armes en main. (L'ATHÉNIEN) N'allègue pas cette raison, mon excellent ami ; car il y a eu et il y aura encore beaucoup de défaites et de victoires dont il est difficile d'assigner la cause. Ce n'est pas en citant ces défaites et ces victoires que nous pouvons établir une ligne de démarcation entre les institutions qui sont bonnes et celles qui ne le sont pas ; cette démarcation prêterait toujours à la controverse. A la guerre, ce sont les grands États qui triomphent des petits et qui les asservissent. Ainsi les Syracusains ont subjugué les Locriens, qui passent pour avoir été les plus policés de ces contrées, et les Athéniens, les Céiens, et nous trouverions mille autres exemples de ce genre. Mais essayons plutôt de voir ce qu'il nous faut penser de chaque institution, en l'examinant en elle-même ; laissons de côté pour le moment ces victoires et ces défaites et disons que tel usage est bon en soi, tel autre mauvais. Mais d'abord écoutez-moi vous dire comment il faut en ces matières mêmes examiner ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. (MÉGILLOS) Qu'as-tu donc à dire là-dessus ?





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Dernière mise à jour : 12/05/2005