HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre I

βιαίου



Texte grec :

[1,16] XVI. (Ἀθηναῖος) ἀναμνησθῶμεν δὴ τόδε, ὅτι δύ' ἔφαμεν ἡμῶν ἐν ταῖς ψυχαῖς δεῖν θεραπεύεσθαι, τὸ μὲν ὅπως ὅτι μάλιστα (649c) θαρρήσομεν, τὸ δὲ τοὐναντίον ὅτι μάλιστα φοβησόμεθα. (Κλεινίας) ἃ τῆς αἰδοῦς ἔλεγες, ὡς οἰόμεθα. (Ἀθηναῖος) καλῶς μνημονεύετε. ἐπειδὴ δὲ τήν τε ἀνδρείαν καὶ τὴν ἀφοβίαν ἐν τοῖς φόβοις δεῖ καταμελετᾶσθαι, σκεπτέον ἆρα τὸ ἐναντίον ἐν τοῖς ἐναντίοις θεραπεύεσθαι δέον ἂν εἴη. (Κλεινίας) τό γ' οὖν εἰκός. (Ἀθηναῖος) ἃ παθόντες ἄρα πεφύκαμεν διαφερόντως θαρραλέοι τ' εἶναι καὶ θρασεῖς, ἐν τούτοις δέον ἄν, ὡς ἔοικ', εἴη τὸ μελετᾶν ὡς ἥκιστα εἶναι ἀναισχύντους τε καὶ θρασύτητος (649d) γέμοντας, φοβεροὺς δὲ εἰς τό τι τολμᾶν ἑκάστοτε λέγειν ἢ πάσχειν ἢ καὶ δρᾶν αἰσχρὸν ὁτιοῦν. (Κλεινίας) ἔοικεν. (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν ταῦτά ἐστι πάντα ἐν οἷς ἐσμὲν τοιοῦτοι, θυμός, ἔρως, ὕβρις, ἀμαθία, φιλοκέρδεια, δειλία, καὶ ἔτι τοιάδε, πλοῦτος, κάλλος, ἰσχύς, καὶ πάνθ' ὅσα δι' ἡδονῆς αὖ μεθύσκοντα παράφρονας ποιεῖ; τούτων δὲ εὐτελῆ τε καὶ ἀσινεστέραν πρῶτον μὲν πρὸς τὸ λαμβάνειν πεῖραν, εἶτα εἰς τὸ μελετᾶν, πλὴν τῆς ἐν οἴνῳ βασάνου καὶ παιδιᾶς, τίνα (649e) ἔχομεν ἡδονὴν εἰπεῖν ἔμμετρον μᾶλλον, ἂν καὶ ὁπωστιοῦν μετ' εὐλαβείας γίγνηται; σκοπῶμεν γὰρ δή· δυσκόλου ψυχῆς καὶ ἀγρίας, ἐξ ἧς ἀδικίαι μυρίαι γίγνονται, πότερον ἰόντα εἰς τὰ συμβόλαια πεῖραν λαμβάνειν, κινδυνεύοντα περὶ (650a) αὐτῶν, σφαλερώτερον, ἢ συγγενόμενον μετὰ τῆς τοῦ Διονύσου θεωρίας; ἢ πρὸς τἀφροδίσια ἡττημένης τινὸς ψυχῆς βάσανον λαμβάνειν, ἐπιτρέποντα αὑτοῦ θυγατέρας τε καὶ ὑεῖς καὶ γυναῖκας, οὕτως, ἐν τοῖς φιλτάτοις κινδυνεύσαντες, ἦθος ψυχῆς θεάσασθαι; καὶ μυρία δὴ λέγων οὐκ ἄν τίς ποτε ἀνύσειεν ὅσῳ διαφέρει τὸ μετὰ παιδιᾶς τὴν ἄλλως ἄνευ μισθοῦ ζημιώδους θεωρεῖν. καὶ δὴ καὶ τοῦτο μὲν αὐτὸ περί (650b) γε τούτων οὔτ' ἂν Κρῆτας οὔτ' ἄλλους ἀνθρώπους οὐδένας οἰόμεθα ἀμφισβητῆσαι, μὴ οὐ πεῖράν τε ἀλλήλων ἐπιεικῆ ταύτην εἶναι, τό τε τῆς εὐτελείας καὶ ἀσφαλείας καὶ τάχους διαφέρειν πρὸς τὰς ἄλλας βασάνους. (Κλεινίας) ἀληθὲς τοῦτό γε. (Ἀθηναῖος) τοῦτο μὲν ἄρ' ἂν τῶν χρησιμωτάτων ἓν εἴη, τὸ γνῶναι τὰς φύσεις τε καὶ ἕξεις τῶν ψυχῶν, τῇ τέχνῃ ἐκείνῃ ἧς ἐστιν ταῦτα θεραπεύειν· ἔστιν δέ που, φαμέν, ὡς οἶμαι, πολιτικῆς. ἦ γάρ; (Κλεινίας) πάνυ μὲν οὖν.

Traduction française :

[1,16] XVI. (L'ATHÉNIEN) Rappelons-cous ce que nous avons dit : qu'il y a dans notre âme deux choses dont il faut prendre soin, l'une qui est d'accroître notre confiance autant que possible, l'autre de porter nos craintes au plus haut degré possible. (CLINIAS) C'est, croyons-nous, ce que tu appelais pudeur. (L'ATHÉNIEN) Votre mémoire est fidèle. Mais, puisque le courage et l'intrépidité ne peuvent s'acquérir qu'en s'exerçant à affronter les objets terribles, examinons s'il ne faudrait pas rechercher le contraire dans les cas contraires. (CLINIAS) II y a apparence. (L'ATHÉNIEN) C'est dans les cas où nous sommes naturellement le plus confiants et le plus hardis qu'il faudrait, ce semble, nous exercer à réprimer l'impudence et la hardiesse dont nous sommes remplis et à craindre en toute occasion d'oser dire, souffrir ou faire quoi que ce soit de honteux. (CLINIAS) Il le semble. (L'ATHÉNIEN) Ce qui nous fait commettre ces actes honteux, n'est-ce pas la colère, l'amour, l'insolence, l'ignorance, l'amour du luxe, la lâcheté et aussi la richesse, la beauté, la force et tous les enivrements du plaisir qui égarent notre raison ? Or, pour faire l'essai de ces passions d'abord et s'exercer ensuite à les vaincre, peut-on citer une épreuve plus aisée et plus inoffensive, un plaisir mieux approprié à ce but que les divertissements des banquets, pourvu qu'on y apporte quelque circonspection ? Examinons la chose de plus près. Pour reconnaître le caractère difficile et farouche d'un homme, source de mille injustices, n'est-il pas plus dangereux d'en faire l'épreuve en concluant des contrats avec les risques qu'ils comportent que de l'observer dans une fête de Dionysos où l'on se rencontre avec lui ? Pour éprouver un homme asservi aux plaisirs de l'amour, lui confierons-nous nos filles, nos fils et nos femmes, et risquerons-nous ce que nous avons de plus cher pour reconnaître son caractère ? Je n'en finirais jamais d'énumérer les milliers de raisons qui feraient voir combien il est plus avantageux d'observer autrement tes caractères, sans avoir de dommage à craindre; et sur ce sujet ni les Crétois ni personne autre, je crois, ne pourraient contester que cette manière de l'éprouver les uns les autres ne soit convenable et que, pour la facilité, la sûreté et ta rapidité, elle ne l'emporte sur les autres épreuves. (CLINIAS) Cela est vrai. (L'ATHÉNIEN) Or ce qui fait connaître le caractère et la disposition des hommes est une des choses les plus utiles à l'art de les rendre meilleurs, qui est, nous pouvons, je crois, le dire, l'art de la politique n'est-ce pas ? (CLINIAS) Assurément.





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Dernière mise à jour : 12/05/2005