HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lettres

συμβούλους



Texte grec :

[5,321] Πλάτων Περδίκκᾳ εὖ πράττειν. Εὐφραίῳ μὲν συνεβούλευσα, καθάπερ ἐπέστελλες, τῶν σῶν ἐπιμελούμενον περὶ ταῦτα διατρίβειν· δίκαιος δ' εἰμὶ καὶ σοὶ ξενικὴν καὶ ἱερὰν συμβουλὴν λεγομένην συμβουλεύειν (321d) περί τε τῶν ἄλλων ὧν ἂν φράζῃς καὶ ὡς Εὐφραίῳ δεῖ τὰ νῦν χρῆσθαι. Πολλὰ μὲν γὰρ ὁ ἀνὴρ χρήσιμος, μέγιστον δὲ οὗ καὶ σὺ νῦν ἐνδεὴς εἶ διά τε τὴν ἡλικίαν καὶ διὰ τὸ μὴ πολλοὺς αὐτοῦ πέρι συμβούλους εἶναι τοῖς νέοις. Ἔστιν γὰρ δή τις φωνὴ τῶν πολιτειῶν ἑκάστης καθαπερεί τινων ζῴων, ἄλλη μὲν δημοκρατίας, ἄλλη δ' ὀλιγαρχίας, ἡ δ' αὖ μοναρχίας· (321e) ταύτας φαῖεν μὲν ἂν ἐπίστασθαι πάμπολλοι, πλεῖστον δ' ἀπολείπονται τοῦ κατανοεῖν αὐτὰς πλὴν ὀλίγων δή τινων. Ἥτις μὲν ἂν οὖν τῶν πολιτειῶν τὴν αὑτῆς φθέγγηται φωνὴν πρός τε θεοὺς καὶ πρὸς ἀνθρώπους, καὶ τῇ φωνῇ τὰς πράξεις ἑπομένας ἀποδιδῷ, θάλλει τε ἀεὶ καὶ σῴζεται, μιμουμένη δ' ἄλλην φθείρεται. Πρὸς ταῦτ' οὖν Εὐφραῖός σοι γίγνοιτ' οὐχ ἥκιστα ἂν χρήσιμος, καίπερ καὶ πρὸς ἄλλα ὢν ἀνδρεῖος· (322a) τοὺς γὰρ τῆς μοναρχίας λόγους οὐχ ἥκιστ' αὐτὸν ἐλπίζω συνεξευρήσειν τῶν περὶ τὴν σὴν διατριβὴν ὄντων· εἰς ταῦτ' οὖν αὐτῷ χρώμενος ὀνήσῃ τε αὐτὸς καὶ ἐκεῖνον πλεῖστα ὠφελήσεις. Ἐὰν δέ τις ἀκούσας ταῦτα εἴπῃ· “Πλάτων, ὡς ἔοικεν, προσποιεῖται μὲν τὰ δημοκρατίᾳ συμφέροντα εἰδέναι, ἐξὸν δ' ἐν τῷ δήμῳ λέγειν καὶ συμβουλεύειν αὐτῷ τὰ βέλτιστα οὐ πώποτε ἀναστὰς ἐφθέγξατο,” πρὸς ταῦτ' εἰπεῖν ὅτι Πλάτων ὀψὲ ἐν τῇ πατρίδι γέγονεν καὶ τὸν δῆμον κατέλαβεν (322b) ἤδη πρεσβύτερον καὶ εἰθισμένον ὑπὸ τῶν ἔμπροσθεν πολλὰ καὶ ἀνόμοια τῇ ἐκείνου συμβουλῇ πράττειν· ἐπεὶ πάντων ἂν ἥδιστα καθάπερ πατρὶ συνεβούλευεν αὐτῷ, εἰ μὴ μάτην μὲν κινδυνεύσειν ᾤετο, πλέον δ' οὐδὲν ποιήσειν. Ταὐτὸν δὴ οἶμαι δρᾶσαι ἂν καὶ τὴν ἐμὴν συμβουλήν. Εἰ γὰρ δόξαιμεν ἀνιάτως ἔχειν, πολλὰ ἂν χαίρειν ἡμῖν εἰπὼν ἐκτὸς (322c) ἂν γίγνοιτο τῆς περὶ ἐμὲ καὶ τὰ ἐμὰ συμβουλῆς. Εὐτύχει.

Traduction française :

[5,321] LETTRE V. Platon à Perdiccas ; bonheur et sagesse. J'ai conseillé à Euphrée, comme tu paraissais le désirer dans ta lettre, de continuer de s'occuper avec zèle de l'administration de tes affaires. Les liens sacrés de l'hospitalité qui nous unissent me font un devoir de te donner tous les conseils (321d) que tu me demanderas et de l'indiquer en particulier l'avantage que tu peux retirer d'Euphrée. Cet homme te sera d'un grand secours : il possède un mérite qui te sera bien utile à cause de ta jeunesse, et qui est d'autant plus précieux que peu de personnes sont capables de donner aux jeunes gens de bons avis sur cette matière. Chaque gouvernement a son langage particulier, comme chaque espèce d'animaux. On ne parle pas dans une démocratie comme dans une oligarchie, ni dans une oligarchie comme dans une monarchie. (321e) Bien des gens s'imaginent entendre ces différents langages, mais l'intelligence n'en est donnée qu'à un très petit nombre. Le gouvernement qui se sert avec les hommes et avec les dieux du langage qui lui convient, et dont la conduite n'est pas en opposition avec le langage, fleurit et se conserve toujours ; mais celui qui imite le langage d'un autre n'a qu'une existence passagère. Euphrée te servira merveilleusement à cela, quoiqu'il soit aussi fort habile sous d'autres rapports; (322a) je suis persuadé qu'il découvrira les principes et la langue de ton gouvernement monarchique aussi bien que ceux qui t'environnent. Ses services sur ce point te seront d'un grand secours, et tu pourras lui être utile à ton tour. Quelqu'un, m'entendant parler de la sorte, dira peut-être : mais ce Platon, qui prétend si bien connaître ce qui convient au gouvernement démocratique, ne s'est jamais levé pour donner des conseils au peuple, quoiqu'il ait eu mainte occasion de parler et de donner des avis salutaires. A cela on peut répondre que Platon est venu tard dans sa patrie; qu'il a trouvé le peuple (322b) déjà vieux et accoutumé depuis longtemps à faire des choses contraires aux conseils qu'il aurait pu lui donner. Il aurait regardé comme le plus grand bonheur de faire du bien à ce peuple comme à son père; mais il a compris que c'était s'exposer à un péril inutile sans espoir de succès. (322c) Mes conseils n'eussent servi à rien; quand un mal est incurable, les conseils ne peuvent rien ni sur le malade ni sur la maladie.





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Dernière mise à jour : 4/10/2007