HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

γὰρ



Texte grec :

[186] ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἔγωγε, ὦ Λάχης· οἷς γε σὺ οὐκ ἂν ἐθέλοις πιστεῦσαι, εἰ φαῖεν ἀγαθοὶ εἶναι δημιουργοί, εἰ μή τί σοι τῆς αὑτῶν τέχνης ἔργον ἔχοιεν ἐπιδεῖξαι εὖ εἰργασμένον, καὶ ἓν (186a) καὶ πλείω. ΛΑΧΗΣ Τοῦτο μὲν ἀληθῆ λέγεις. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Καὶ ἡμᾶς ἄρα δεῖ, ὦ Λάχης τε καὶ Νικία - ἐπειδὴ Λυσίμαχος καὶ Μελησίας εἰς συμβουλὴν παρεκαλεσάτην ἡμᾶς περὶ τοῖν ὑέοιν, προθυμούμενοι αὐτοῖν ὅτι ἀρίστας γενέσθαι τὰς ψυχάς - εἰ μέν φαμεν ἔχειν, ἐπιδεῖξαι αὐτοῖς καὶ διδασκάλους οἵτινες (ἡμῶν γεγόνασιν) αὐτοὶ πρῶτον ἀγαθοὶ ὄντες καὶ πολλῶν νέων τεθεραπευκότες ψυχὰς ἔπειτα (186b) καὶ ἡμᾶς διδάξαντες φαίνονται· ἢ εἴ τις ἡμῶν αὐτῶν ἑαυτῷ διδάσκαλον μὲν οὔ φησι γεγονέναι, ἀλλ' οὖν ἔργα αὐτὸν αὑτοῦ ἔχειν εἰπεῖν καὶ ἐπιδεῖξαι τίνες Ἀθηναίων ἢ τῶν ξένων, ἢ δοῦλοι ἢ ἐλεύθεροι, δι' ἐκεῖνον ὁμολογουμένως ἀγαθοὶ γεγόνασιν· εἰ δὲ μηδὲν ἡμῖν τούτων ὑπάρχει, ἄλλους κελεύειν ζητεῖν καὶ μὴ ἐν ἑταίρων ἀνδρῶν ὑέσιν κινδυνεύειν διαφθείροντας τὴν μεγίστην αἰτίαν ἔχειν ὑπὸ τῶν οἰκειοτάτων. Ἐγὼ μὲν οὖν, ὦ Λυσίμαχέ τε καὶ Μελησία, πρῶτος (186c) περὶ ἐμαυτοῦ λέγω ὅτι διδάσκαλός μοι οὐ γέγονε τούτου πέρι. Καίτοι ἐπιθυμῶ γε τοῦ πράγματος ἐκ νέου ἀρξάμενος. Ἀλλὰ τοῖς μὲν σοφισταῖς οὐκ ἔχω τελεῖν μισθούς, οἵπερ μόνοι ἐπηγγέλλοντό με οἷοί τ' εἶναι ποιῆσαι καλόν τε κἀγαθόν· αὐτὸς δ' αὖ εὑρεῖν τὴν τέχνην ἀδυνατῶ ἔτι νυνί. Εἰ δὲ Νικίας ἢ Λάχης ηὕρηκεν ἢ μεμάθηκεν, οὐκ ἂν θαυμάσαιμι· καὶ γὰρ χρήμασιν ἐμοῦ δυνατώτεροι, ὥστε μαθεῖν παρ' ἄλλων, καὶ ἅμα πρεσβύτεροι, ὥστε ἤδη ηὑρηκέναι. Δοκοῦσι (186d) δή μοι δυνατοὶ εἶναι παιδεῦσαι ἄνθρωπον· οὐ γὰρ ἄν ποτε ἀδεῶς ἀπεφαίνοντο περὶ ἐπιτηδευμάτων νέῳ χρηστῶν τε καὶ πονηρῶν, εἰ μὴ αὑτοῖς ἐπίστευον ἱκανῶς εἰδέναι. Τὰ μὲν οὖν ἄλλα ἔγωγε τούτοις πιστεύω· ὅτι δὲ διαφέρεσθον ἀλλήλοιν, ἐθαύμασα. Τοῦτο οὖν σου ἐγὼ ἀντιδέομαι, ὦ Λυσίμαχε· καθάπερ ἄρτι Λάχης μὴ ἀφίεσθαί σε ἐμοῦ διεκελεύετο ἀλλὰ ἐρωτᾶν, καὶ ἐγὼ νῦν παρακελεύομαί σοι μὴ ἀφίεσθαι Λάχητος μηδὲ Νικίου, ἀλλ' ἐρωτᾶν λέγοντα ὅτι ὁ μὲν Σωκράτης οὔ (186e) φησιν ἐπαί̈ειν περὶ τοῦ πράγματος οὐδ' ἱκανὸς εἶναι διακρῖναι ὁπότερος ὑμῶν ἀληθῆ λέγει - οὔτε γὰρ εὑρετὴς οὔτε μαθητὴς οὐδενὸς περὶ τῶν τοιούτων γεγονέναι - σὺ δ', ὦ Λάχης καὶ Νικία, εἴπετον ἡμῖν ἑκάτερος τίνι δὴ δεινοτάτῳ συγγεγόνατον περὶ τῆς τῶν νέων τροφῆς, καὶ πότερα μαθόντε παρά του ἐπίστασθον ἢ αὐτὼ ἐξευρόντε, καὶ εἰ μὲν μαθόντε,

Traduction française :

[186] SOCRATE. Oui, Lachès, j'en ai vu; mais ceux-là auraient beau prétendre qu'ils sont très habiles, jamais tu n'aurais confiance en eux à moins qu'ils ne t'eussent fait voir auparavant, non pas un, (186a) mais plusieurs ouvrages bien faits et bien travaillés dans leur art. NICIAS. Tu as raison, Socrate. SOCRATE. Puisque Lysimaque et Mélésias nous ont appelés à délibérer avec eux sur leurs enfants, et qu'ils veulent perfectionner leur âme, nous devons, Nicias et Lachès, si nous avons été instruits par d'autres, leur nommer les maîtres que nous avons eus, prouver qu'ils étaient des hommes honnêtes, qu'ils ont formé un bon nombre de jeunes gens à la vertu, (186b) et qu'enfin ils nous ont nous-mêmes élevés dans le bien; ou celui qui prétend n'avoir point eu de maître, doit nous montrer de ses oeuvres, et nous faire voir parmi les Athéniens ou les étrangers, les hommes libres ou esclaves, ceux que ses soins ont rendus meilleurs, de l'aveu de tout le monde. Si nous ne pouvons rien de tout cela, il faut envoyer nos amis chercher conseil ailleurs, et ne pas nous exposer, en perdant leurs enfants, aux reproches d'hommes qui nous sont si attachés. Pour ce qui est de moi, Lysimaque et Mélésias, j'avoue, tout le premier, (186c) que je n'ai jamais eu de maître dans cet art, quoique je l'aie aimé dès ma jeunesse ; mais je n'avais pas de quoi payer les sophistes qui seuls passaient pour être capables de faire de moi un homme de mérite; et je conviens que de moi-même je n'ai pas encore pu le trouver. Que si Nicias ou Lachès l'ont appris ou trouvé d'eux-mêmes, je n'en serai pas surpris; plus riches que moi, ils avaient les moyens de se le faire enseigner, et plus âgés, ils ont pu le trouver : aussi je les crois (186d) capables d'instruire un jeune homme; autrement ils n'auraient jamais parlé si hardiment des exercices qui sont utiles ou nuisibles à la jeunesse, s'ils n'étaient bien sûrs de s'y connaître. Je m'en rapporte donc à eux entièrement, mais ce qui m'étonne, c'est qu'ils soient tous deux d'avis opposés; ainsi, Lysimaque, de même que Lachès t'exhortait à ne pas me laisser aller et à me demander conseil, je te conjure aussi à mon tour, de ne pas laisser partir Lachès non plus que Nicias, presse-les de répondre, et dis-leur : Socrate assure (186e) qu'il n'entend rien à ces matières, et qu'il est incapable de décider qui de vous deux a raison ; car il n'a point eu de maîtres, et il n'a pas non plus trouvé cet art de lui-même. Mais vous, Nicias et Lachès, dites-nous quel est le meilleur maître que vous ayez rencontré pour l'éducation des jeunes gens. Avez-vous appris ce que vous savez de quelqu'un, ou l'avez-vous trouvé de vous-même? Si vous l'avez appris,





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Dernière mise à jour : 17/02/2010