HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

εἰμι



Texte grec :

[188] ὅντινα (188a) τρόπον νῦν τε ζῇ καὶ ὅντινα τὸν παρεληλυθότα βίον βεβίωκεν· ἐπειδὰν δ' ἐμπέσῃ, ὅτι οὐ πρότερον αὐτὸν ἀφήσει Σωκράτης, πρὶν ἂν βασανίσῃ ταῦτα εὖ τε καὶ καλῶς ἅπαντα. Ἐγὼ δὲ συνήθης τέ εἰμι τῷδε καὶ οἶδ' ὅτι ἀνάγκη ὑπὸ τούτου πάσχειν ταῦτα, καὶ ἔτι γε αὐτὸς ὅτι πείσομαι ταῦτα εὖ οἶδα· χαίρω γάρ, ὦ Λυσίμαχε, τῷ ἀνδρὶ πλησιάζων, καὶ οὐδὲν οἶμαι κακὸν εἶναι τὸ ὑπομιμνῄσκεσθαι ὅτι μὴ καλῶς ἢ πεποιήκαμεν (188b) ἢ ποιοῦμεν, ἀλλ' εἰς τὸν ἔπειτα βίον προμηθέστερον ἀνάγκη εἶναι τὸν ταῦτα μὴ φεύγοντα ἀλλ' ἐθέλοντα κατὰ τὸ τοῦ Σόλωνος καὶ ἀξιοῦντα μανθάνειν ἕωσπερ ἂν ζῇ, καὶ μὴ οἰόμενον αὐτῷ τὸ γῆρας νοῦν ἔχον προσιέναι. Ἐμοὶ μὲν οὖν οὐδὲν ἄηθες οὐδ' αὖ ἀηδὲς ὑπὸ Σωκράτους βασανίζεσθαι, ἀλλὰ καὶ πάλαι σχεδόν τι ἠπιστάμην ὅτι οὐ περὶ τῶν μειρακίων ἡμῖν ὁ λόγος ἔσοιτο Σωκράτους παρόντος, ἀλλὰ περὶ (188c) ἡμῶν αὐτῶν. Ὅπερ οὖν λέγω, τὸ μὲν ἐμὸν οὐδὲν κωλύει Σωκράτει συνδιατρίβειν ὅπως οὗτος βούλεται· Λάχητα δὲ τόνδε ὅρα ὅπως ἔχει περὶ τοῦ τοιούτου. ΛΑΧΗΣ Ἁπλοῦν τό γ' ἐμόν, ὦ Νικία, περὶ λόγων ἐστίν, εἰ δὲ βούλει, οὐχ ἁπλοῦν ἀλλὰ διπλοῦν· καὶ γὰρ ἂν δόξαιμί τῳ φιλόλογος εἶναι καὶ αὖ μισόλογος. Ὅταν μὲν γὰρ ἀκούω ἀνδρὸς περὶ ἀρετῆς διαλεγομένου ἢ περί τινος σοφίας ὡς ἀληθῶς ὄντος ἀνδρὸς καὶ ἀξίου τῶν λόγων ὧν λέγει, (188d) χαίρω ὑπερφυῶς, θεώμενος ἅμα τόν τε λέγοντα καὶ τὰ λεγόμενα ὅτι πρέποντα ἀλλήλοις καὶ ἁρμόττοντά ἐστι. Καὶ κομιδῇ μοι δοκεῖ μουσικὸς ὁ τοιοῦτος εἶναι, ἁρμονίαν καλλίστην ἡρμοσμένος οὐ λύραν οὐδὲ παιδιᾶς ὄργανα, ἀλλὰ τῷ ὄντι (ζῆν ἡρμοσμένος οὗ) αὐτὸς αὑτοῦ τὸν βίον σύμφωνον τοῖς λόγοις πρὸς τὰ ἔργα, ἀτεχνῶς δωριστὶ ἀλλ' οὐκ ἰαστί, οἴομαι δὲ οὐδὲ φρυγιστὶ οὐδὲ λυδιστί, ἀλλ' ἥπερ μόνη Ἑλληνική ἐστιν ἁρμονία. Ὁ μὲν οὖν τοιοῦτος χαίρειν με ποιεῖ (188e) φθεγγόμενος καὶ δοκεῖν ὁτῳοῦν φιλόλογον εἶναι - οὕτω σφόδρα ἀποδέχομαι παρ' αὐτοῦ τὰ λεγόμενα - ὁ δὲ τἀναντία τούτου πράττων λυπεῖ με, ὅσῳ ἂν δοκῇ ἄμεινον λέγειν, τοσούτῳ μᾶλλον, καὶ ποιεῖ αὖ δοκεῖν εἶναι μισόλογον. Σωκράτους δ' ἐγὼ τῶν μὲν λόγων οὐκ ἔμπειρός εἰμι, ἀλλὰ πρότερον, ὡς ἔοικε, τῶν ἔργων ἐπειράθην,

Traduction française :

[188] Je suis déjà accoutumé à sa manière, je sais qu'il faut absolument en passer par-là, et que moi-même je n'en serai pas quitte à meilleur compte; cependant, Lysimaque, je m'y soumets volontiers ; car je ne pense pas que ce soit un mal pour nous, que l'on nous fasse réfléchir aux fautes que nous avons commises (188b) ou à celles que nous pouvons commettre; loin de là, je suis convaincu qu'un moyen de s'assurer pour l'avenir d'une vie plus sage, c'est de ne pas redouter cette enquête et de la désirer plutôt, selon la maxime de Solon, de chercher à s'instruire pendant toute sa vie, et de ne pas croire que la raison viendra d'elle-même avec l'âge. Ainsi, il ne sera pas nouveau ni désagréable pour moi que Socrate me fasse passer à son examen, et je savais presque d'avance que, puisqu'il était ici, il ne serait point question de nos enfants, mais (188c) de nous-mêmes. Pour ma part, je le répète, je ne m'oppose pas à ce que Socrate conduise notre entretien comme bon lui semble ; il ne te reste qu'à savoir les sentiments de Lachès. LACHÈS. Mon opinion, sur ces sortes d'entretiens, est simple, Nicias, ou pour mieux dire, elle ne l'est pas, elle est très diverse. Car parfois on pourrait croire que je m'y plais, tandis que d'autres fois je ne saurais les souffrir. Lorsque j'entends parler de la vertu ou de la science à un homme digne en effet d'être homme, et qui sait se tenir à la hauteur de ses discours, (188d) alors c'est pour moi un charme inexprimable, quand je songe que celui qui parle, et les propos qu'il tient, sont entre eux dans une convenance et une harmonie parfaite. Cet homme m'offre l'image d'un concert sublime qu'il ne tire ni de la lyre ni d'aucun autre instrument, mais de sa vie toute entière montée sur le ton le plus pur ; et dans l'harmonieux accord de ses actions et de ses discours, je ne reconnais ni le ton Ionien, ni le Phrygien ni celui de Lydie, mais le ton Dorien, le seul qui soit vraiment grec. Dès qu'il ouvre la bouche, c'est une jouissance (188e) pour moi, et l'on dirait à me voir que je suis fou de discours, tant je saisis avidement toutes ses paroles. Mais celui qui fait tout le contraire, plus il parle bien, plus il m'est insupportable, et alors il semble que je déteste les discours. Je ne connais pas encore Socrate par ses paroles, mais j'ai dû commencera le connaître par ses actions ;





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Dernière mise à jour : 17/02/2010