HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

Page 185

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[185] ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν καὶ νῦν χρὴ πρῶτον αὐτὸ τοῦτο σκέψασθαι, (185a) εἰ ἔστιν τις ἡμῶν τεχνικὸς περὶ οὗ βουλευόμεθα οὔ· καὶ εἰ μὲν ἔστιν, ἐκείνῳ πείθεσθαι ἑνὶ ὄντι, τοὺς δ' ἄλλους ἐᾶν, εἰ δὲ μή, ἄλλον τινὰ ζητεῖν. περὶ σμικροῦ οἴεσθε νυνὶ κινδυνεύειν καὶ σὺ καὶ Λυσίμαχος ἀλλ' οὐ περὶ τούτου τοῦ κτήματος τῶν ὑμετέρων μέγιστον ὂν τυγχάνει; ὑέων γάρ που χρηστῶν τἀναντία γενομένων καὶ πᾶς οἶκος τοῦ πατρὸς οὕτως οἰκήσεται, ὁποῖοι ἄν τινες οἱ παῖδες γένωνται. ΜΕΛΗΣΙΑΣ Ἀληθῆ λέγεις. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Πολλὴν ἄρα δεῖ προμηθίαν αὐτοῦ ἔχειν. ΜΕΛΗΣΙΑΣ Πάνυ γε. (185b) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Πῶς οὖν, ἐγὼ ἄρτι ἔλεγον, ἐσκοποῦμεν ἄν, εἰ ἐβουλόμεθα σκέψασθαι τίς ἡμῶν περὶ ἀγωνίαν τεχνικώτατος; ἆρ' οὐχ μαθὼν καὶ ἐπιτηδεύσας, καὶ διδάσκαλοι ἀγαθοὶ γεγονότες ἦσαν αὐτοῦ τούτου; ΜΕΛΗΣΙΑΣ Ἔμοιγε δοκεῖ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν ἔτι πρότερον, τίνος ὄντος τούτου (οὗ) ζητοῦμεν τοὺς διδασκάλους; ΜΕΛΗΣΙΑΣ Πῶς λέγεις; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ὧδε ἴσως μᾶλλον κατάδηλον ἔσται. Οὔ μοι δοκεῖ ἐξ ἀρχῆς ἡμῖν ὡμολογῆσθαι τί ποτ' ἔστιν περὶ οὗ βουλευόμεθα (καὶ σκεπτόμεθα), ὅστις ἡμῶν τεχνικὸς καὶ τούτου (185c) ἕνεκα διδασκάλους ἐκτήσατο, καὶ ὅστις μή. ΝΙΚΙΑΣ Οὐ γάρ, Σώκρατες, περὶ τοῦ ἐν ὅπλοις μάχεσθαι σκοποῦμεν, εἴτε χρὴ αὐτὸ τοὺς νεανίσκους μανθάνειν εἴτε μή; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Πάνυ μὲν οὖν, Νικία. Ἀλλ' ὅταν περὶ φαρμάκου τίς του πρὸς ὀφθαλμοὺς σκοπῆται, εἴτε χρὴ αὐτὸ ὑπαλείφεσθαι εἴτε μή, πότερον οἴει τότε εἶναι τὴν βουλὴν περὶ τοῦ φαρμάκου περὶ τῶν ὀφθαλμῶν; ΝΙΚΙΑΣ Περὶ τῶν ὀφθαλμῶν. (185d) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν καὶ ὅταν ἵππῳ χαλινὸν σκοπῆταί τις εἰ προσοιστέον μή, καὶ ὁπότε, τότε που περὶ τοῦ ἵππου βουλεύεται ἀλλ' οὐ περὶ τοῦ χαλινοῦ; ΝΙΚΙΑΣ Ἀληθῆ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν ἑνὶ λόγῳ, ὅταν τίς τι ἕνεκά του σκοπῇ, περὶ ἐκείνου βουλὴ τυγχάνει οὖσα οὗ ἕνεκα ἐσκόπει, ἀλλ' οὐ περὶ τοῦ ἕνεκα ἄλλου ἐζήτει. ΝΙΚΙΑΣ Ἀνάγκη. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Δεῖ ἄρα καὶ τὸν σύμβουλον σκοπεῖν ἆρα τεχνικός ἐστιν εἰς ἐκείνου θεραπείαν, οὗ ἕνεκα σκοπούμενοι σκοποῦμεν. ΝΙΚΙΑΣ Πάνυ γε. (185e) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν νῦν φαμεν περὶ μαθήματος σκοπεῖν τῆς ψυχῆς ἕνεκα τῆς τῶν νεανίσκων; ΝΙΚΙΑΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Εἴ τις ἄρα ἡμῶν τεχνικὸς περὶ ψυχῆς θεραπείαν καὶ οἷός τε καλῶς τοῦτο θεραπεῦσαι, καὶ ὅτῳ διδάσκαλοι ἀγαθοὶ γεγόνασιν, τοῦτο σκεπτέον. ΛΑΧΗΣ Τί δέ, Σώκρατες; Οὔπω ἑώρακας ἄνευ διδασκάλων τεχνικωτέρους γεγονότας εἰς ἔνια μετὰ διδασκάλων; [185] SOCRATE. Il faut donc, en premier lieu, examiner (185a) si quelqu'un de nous est expert dans la chose dont il s'agit, ou s'il ne l'est pas : s'il y en a un qui le soit, il faut s'en rapporter à lui, fût-il seul de son avis, et laisser là les autres; et s'il n'y en a point, il faut en chercher ailleurs; car, Mélésias, et toi, Lysimaque, pensez-vous qu'il s'agisse ici d'une chose peu importante, et non du plus précieux de tous vos biens ? C'est de l'éducation que dépend tout le bonheur des familles ; elles prospèrent, selon que les enfants sont bien ou mal élevés. MÉLÉSIAS. Il est vrai. SOCRATE. On ne saurait donc apporter ici trop de prudence. MÉLÉSIAS. Assurément. (185b) SOCRATE. Comment ferons-nous donc pour reconnaître lequel de nous quatre est le plus habile dans ce qui regarde les exercices? Ne sera-ce pas celui qui les aura appris, qui s'y sera exercé, et qui aura eu les meilleurs maîtres? MÉLÉSIAS. Il me le semble. SOCRATE. Et avant cela, ne chercherons-nous pas à savoir ce que ces maîtres auront eu à lui enseigner? MÉLÉSIAS. Que veux-tu dire ? SOCRATE. Je vais mieux m'expliquer peut-être : il me semble que nous ne sommes pas convenus d'abord positivement de la chose sur laquelle nous délibérons, et sur laquelle nous cherchons lequel de nous est le plus habile (185c) ou a eu les meilleurs maîtres. NICIAS. Quoi ! Socrate, ne s'agit-il pas de l'exercice des armes ; s'il faut ou non le faire apprendre aux jeunes gens ? SOCRATE. Certainement, Nicias; mais celui qui examine s'il convient d'appliquer un remède sur les yeux, crois-tu que l'objet de son examen soit le remède ou les yeux? NICIAS. Ce sont les yeux. (185d) SOCRATE. Et quand on examine si l'on doit ou non mettre un mors à un cheval, ne s'agit-il pas du cheval plutôt que du mors? NICIAS. Sans doute. SOCRATE. En un mot, toutes les fois qu'on délibère sur une chose par occasion et à cause de son rapport avec une autre, la délibération tombe sur cette dernière, et non pas sur celle qui s'y rapporte accidentellement. NICIAS. Il est vrai. SOCRATE. Il faut donc bien examiner si celui qui nous conseille est habile dans la chose pour laquelle nous le consultons. NICIAS. Cela est certain. (185e) SOCRATE. Et maintenant, nous pouvons dire qu'en délibérant sur l'art que nous devons faire apprendre à ces jeunes gens, c'est à leur âme que se rapporte notre délibération. NICIAS. Oui. SOCRATE. Alors, il faut chercher parmi nous celui qui est habile et expérimenté dans la conduite d'une âme, et qui a eu pour cela d'excellents maîtres. LACHÈS. Comment, Socrate! n'as-tu jamais vu des gens qui, sans aucun maître, sont devenus plus habiles en bien des choses, que d'autres avec tous les maîtres?


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Dernière mise à jour : 17/02/2010