| Texte grec :
 
 
  
  
   | [468] (468a) ἐνίοτε δὲ τοῦ κακοῦ, ἐνίοτε δὲ οὐδετέρου, οἷον καθῆσθαι καὶ βαδίζειν καὶ τρέχειν καὶ πλεῖν, καὶ οἷον αὖ λίθους καὶ ξύλα καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα; οὐ ταῦτα
 λέγεις; ἢ ἄλλ' ἄττα καλεῖς τὰ μήτε ἀγαθὰ μήτε κακά;
 (Πῶλος) οὔκ, ἀλλὰ ταῦτα.
 (Σωκράτης)
 πότερον οὖν τὰ μεταξὺ ταῦτα ἕνεκα τῶν ἀγαθῶν πράττουσιν ὅταν πράττωσιν, ἢ
 τἀγαθὰ τῶν μεταξύ;
 (Πῶλος) τὰ (468b) μεταξὺ δήπου τῶν ἀγαθῶν.
 (Σωκράτης)
 τὸ ἀγαθὸν ἄρα διώκοντες καὶ βαδίζομεν ὅταν βαδίζωμεν, οἰόμενοι βέλτιον εἶναι,
 καὶ τὸ ἐναντίον ἕσταμεν ὅταν ἑστῶμεν, τοῦ αὐτοῦ ἕνεκα, τοῦ ἀγαθοῦ·  ἢ οὔ;
 (Πῶλος) ναί.
 (Σωκράτης)
 οὐκοῦν καὶ ἀποκτείνυμεν, εἴ τιν' ἀποκτείνυμεν, καὶ ἐκβάλλομεν καὶ
 ἀφαιρούμεθα χρήματα, οἰόμενοι ἄμεινον εἶναι ἡμῖν ταῦτα ποιεῖν ἢ μή;
 (Πῶλος) πάνυ γε.
 (Σωκράτης)
 ἕνεκ' ἄρα τοῦ ἀγαθοῦ ἅπαντα ταῦτα ποιοῦσιν οἱ ποιοῦντες.
 (Πῶλος) φημί.
 (Σωκράτης)
 οὐκοῦν ὡμολογήσαμεν, ἃ ἕνεκά του ποιοῦμεν, μὴ ἐκεῖνα βούλεσθαι, (468c) ἀλλ'
 ἐκεῖνο οὗ ἕνεκα ταῦτα ποιοῦμεν;
 (Πῶλος) μάλιστα.
 (Σωκράτης)
 οὐκ ἄρα σφάττειν βουλόμεθα οὐδ' ἐκβάλλειν ἐκ τῶν πόλεων οὐδὲ χρήματα
 ἀφαιρεῖσθαι ἁπλῶς οὕτως, ἀλλ' ἐὰν μὲν ὠφέλιμα ᾖ ταῦτα, βουλόμεθα πράττειν
 αὐτά, βλαβερὰ δὲ ὄντα οὐ βουλόμεθα. τὰ γὰρ ἀγαθὰ βουλόμεθα, ὡς φῂς σύ, τὰ
 δὲ μήτε ἀγαθὰ μήτε κακὰ οὐ βουλόμεθα, οὐδὲ τὰ κακά. ἦ γάρ; ἀληθῆ σοι δοκῶ
 λέγειν, ὦ Πῶλε, ἢ οὔ; τί οὐκ ἀποκρίνῃ;
 (Πῶλος) ἀληθῆ.
 (468d) (Σωκράτης)
 οὐκοῦν εἴπερ ταῦτα ὁμολογοῦμεν, εἴ τις ἀποκτείνει τινὰ ἢ ἐκβάλλει ἐκ πόλεως ἢ
 ἀφαιρεῖται χρήματα, εἴτε τύραννος ὢν εἴτε ῥήτωρ, οἰόμενος ἄμεινον εἶναι αὐτῷ,
 τυγχάνει δὲ ὂν κάκιον, οὗτος δήπου ποιεῖ ἃ δοκεῖ αὐτῷ·  ἦ γάρ;
 (Πῶλος) ναί.
 (Σωκράτης)
 ἆρ' οὖν καὶ ἃ βούλεται, εἴπερ τυγχάνει ταῦτα κακὰ ὄντα; τί οὐκ ἀποκρίνῃ;
 (Πῶλος) ἀλλ' οὔ μοι δοκεῖ ποιεῖν ἃ βούλεται.
 (Σωκράτης)
 ἔστιν οὖν ὅπως ὁ τοιοῦτος (468e) μέγα δύναται ἐν τῇ πόλει ταύτῃ, εἴπερ ἐστὶ τὸ
 μέγα δύνασθαι ἀγαθόν τι κατὰ τὴν σὴν ὁμολογίαν;
 (Πῶλος) οὐκ ἔστιν.
 (Σωκράτης)
 ἀληθῆ ἄρα ἐγὼ ἔλεγον, λέγων ὅτι ἔστιν ἄνθρωπον ποιοῦντα ἐν πόλει ἃ δοκεῖ
 αὐτῷ μὴ μέγα δύνασθαι μηδὲ ποιεῖν ἃ βούλεται.
 (Πῶλος)
 ὡς δὴ σύ, ὦ Σώκρατες, οὐκ ἂν δέξαιο ἐξεῖναί σοι ποιεῖν ὅτι δοκεῖ σοι ἐν τῇ πόλει
 μᾶλλον ἢ μή, οὐδὲ ζηλοῖς ὅταν ἴδῃς τινὰ ἢ ἀποκτείναντα ὃν ἔδοξεν αὐτῷ ἢ
 ἀφελόμενον χρήματα ἢ δήσαντα.
 (Σωκράτης) δικαίως λέγεις ἢ ἀδίκως;
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [468] tantôt du mal, et tantôt ne tiennent ni de l'un ni de l'autre ? 
par exemple, être assis, marcher, courir, naviguer; et 
encore, les pierres, les bois, et les autres objets de cette 
nature. N'est-ce pas là ce que tu concois par ce qui 
n'est ni bon ni mauvais, ou bien est-ce autre chose? - 
POLUS. Non, c'est cela même. SOCRATE. Lorsque les 
hommes font ces choses indifférentes, les font-ils en 
vue des bonnes, ou font-ils les bonnes eu vue de celles-là ?
-POLUS. Ils font les inditférentes en vue des bonnes. 
- SOCRATE. C'est donc toujours le bien que nous poursuivons ; 
lorsque nous marchons, c'est dans la pensée 
que cela nous sera plus avantageux : et c'est en vue 
du même bien que nous nous arrêtons, lorsque nous 
nous arrêtons. N'est-ce pas ? - POLUS. Oui. - SOCRATE. 
Et soit qu'on mette quelqu'un à mort, qu'on le bannisse, 
ou qu'op lui ravisse ses biens, ne se porte-t-on point à 
ces actions, parce qu'on est persuadé que c'est ce qu'il 
y a de mieux à faire ? N'est-il pas vrai? - POLUS. 
Assurément. - SOCRATE. Tout ce qu'on fait en ce genre 
c'est donc en vue du bien qu'on le fait? - POLUS. Oui.
XXIV. - SOCRATE. Ne sommes-nous pas convenus 
que l'on ne veut point la chose qu'on fait en vue d'une 
autre, mais celle en vue de laquelle on la fait? - POLUS. 
Sans contredit. - SOCRATE. Ainsi on ne veut pas simplement 
tuer quelqu'un, le bannir de l'État, lui enlever 
ses biens : mais si cela est avantageux, on veut le faire ; 
si cela est nuisible, on ne le veut pas. Car, ainsi que 
tu l'avoues, on veut les choses qui sont bonnes : quant
à celles qui ne sont ni bonnes ni mauvaises, et aux 
mauvaises, on ne les veut pas. Ce que je dis, Polus, te 
parait-il vrai, ou non ? Pourquoi ne réponds-tu pas ? 
- POLUS. Cela me semble vrai. - SOCRATE. Puisque 
nous sommes d'acord là-dessus, quand un tyran ou un 
orateur fait mourir quelqu'un, le condamne au bannissement 
ou à la perte de ses biens, croyant que c'est le 
parti le plus avantageux pour lui-même, quoique ce 
soit en effet le plus mauvais, il fait alors ce qu'il juge 
à propos ; n'est-ce pas ? - POLUS. Oui. - SOCRATE. Fait-il 
pour cela ce qu'il veut, s'il est vrai que ce qu'il fait 
est mauvais ? que ne réponds-tu ? - POLUS. Il ne me 
parait pas qu'il fasse ce qu'il veut. SOCRATE. Se peut-il 
donc qu'un tel homme ait un grand pouvoir dans la 
ville, si, de ton aveu, c'est un bien d'être revêtu d'un 
grand pouvoir ? POLUS Cela ne se peut. - SOCRATE. 
Par conséquent, j'avais raison de dire qu'il est posssible 
qu'un homme fasse dans une ville ce qu'il juge à propos, 
sans jouir néamoins d'un grand pouvoir, et sans faire 
ce qu'il veut. - POLUS. Comme si toi-même, Socrate, 
tu n'aimerais pas mieux avoir la liberté de faire dans 
une ville tout ce qui te plaît, que de rie pas l'avoir : 
et comme si, lorsque tu vois quelqu'un faire mourir 
celui qu'il veut, le dépouiller de ses biens, le mettre 
dans les fers, tu ne lui portais pas envie. - SOCRATE, 
Supposes-tu qu'il agisse en cela justement ou injustement? |  |