| Texte grec :
 
 
  
  
   | [448] (448a) (Γοργίας) ἀληθῆ, ὦ (Χαιρεφῶν)·   καὶ γὰρ νυνδὴ αὐτὰ ταῦτα ἐπηγγελλόμην, καὶ λέγω ὅτι
 οὐδείς μέ πω ἠρώτηκε καινὸν οὐδὲν πολλῶν ἐτῶν.
 (Χαιρεφῶν) ἦ που ἄρα ῥᾳδίως ἀποκρινῇ, ὦ Γοργία.
 (Γοργίας) πάρεστι τούτου πεῖραν, ὦ (Χαιρεφῶν), λαμβάνειν.
 (Πῶλος)
 νὴ Δία·   ἂν δέ γε βούλῃ, ὦ (Χαιρεφῶν), ἐμοῦ. (Γοργίας) μὲν γὰρ καὶ ἀπειρηκέναι μοι
 δοκεῖ·  πολλὰ γὰρ ἄρτι διελήλυθεν.
 (Χαιρεφῶν) τί δέ, ὦ Πῶλε; οἴει σὺ κάλλιον ἂν Γοργίου ἀποκρίνασθαι;
 (448b) (Πῶλος) τί δὲ τοῦτο, ἐὰν σοί γε ἱκανῶς;
 (Χαιρεφῶν) οὐδέν·  ἀλλ' ἐπειδὴ σὺ βούλει, ἀποκρίνου.
 (Πῶλος) Ἐρώτα.
 (Χαιρεφῶν)
 ἐρωτῶ δή. εἰ ἐτύγχανε (Γοργίας) ἐπιστήμων ὢν τῆς τέχνης ἧσπερ ὁ ἀδελφὸς αὐτοῦ
 Ἡρόδικος, τί ἂν αὐτὸν ὠνομάζομεν δικαίως; οὐχ ὅπερ ἐκεῖνον;
 (Πῶλος) πάνυ γε.
 (Χαιρεφῶν) ἰατρὸν ἄρα φάσκοντες αὐτὸν εἶναι καλῶς ἂν ἐλέγομεν.
 (Πῶλος) ναί.
 (Χαιρεφῶν)
 εἰ δέ γε ἧσπερ Ἀριστοφῶν ὁ Ἀγλαοφῶντος ἢ ὁ ἀδελφὸς αὐτοῦ ἔμπειρος ἦν
 τέχνης, τίνα ἂν αὐτὸν ὀρθῶς ἐκαλοῦμεν;
 (448c) (Πῶλος) δῆλον ὅτι ζωγράφον.
 (Χαιρεφῶν)
 νῦν δ' ἐπειδὴ τίνος τέχνης ἐπιστήμων ἐστίν, τίνα ἂν καλοῦντες αὐτὸν ὀρθῶς
 καλοῖμεν;
 (Πῶλος)
 ὦ (Χαιρεφῶν), πολλαὶ τέχναι ἐν ἀνθρώποις εἰσὶν ἐκ τῶν ἐμπειριῶν ἐμπείρως
 ηὑρημέναι·  ἐμπειρία μὲν γὰρ ποιεῖ τὸν αἰῶνα ἡμῶν πορεύεσθαι κατὰ τέχνην,
 ἀπειρία δὲ κατὰ τύχην. ἑκάστων δὲ τούτων μεταλαμβάνουσιν ἄλλοι ἄλλων
 ἄλλως, τῶν δὲ ἀρίστων οἱ ἄριστοι·  ὧν καὶ (Γοργίας) ἐστὶν ὅδε, καὶ μετέχει τῆς
 καλλίστης τῶν τεχνῶν.
 (448d) (Σωκράτης)
 καλῶς γε, ὦ Γοργία, φαίνεται πῶλος παρεσκευάσθαι εἰς λόγους·  ἀλλὰ γὰρ ὃ
 ὑπέσχετο (Χαιρεφῶν)τι οὐ ποιεῖ.
 (Γοργίας) τί μάλιστα, ὦ Σώκρατες;
 (Σωκράτης)
 τὸ ἐρωτώμενον οὐ πάνυ μοι φαίνεται ἀποκρίνεσθαι.
 (Γοργίας) ἀλλὰ σύ, εἰ βούλει, ἐροῦ αὐτόν.
 (Σωκράτης)
 οὔκ, εἰ αὐτῷ γε σοὶ βουλομένῳ ἐστὶν ἀποκρίνεσθαι, ἀλλὰ πολὺ ἂν ἥδιον σέ.
 δῆλος γάρ μοι πῶλος καὶ ἐξ ὧν εἴρηκεν ὅτι τὴν καλουμένην ῥητορικὴν μᾶλλον
 μεμελέτηκεν ἢ διαλέγεσθαι.
 (448e) (Πῶλος) τί δή, ὦ Σώκρατες;
 (Σωκράτης)
 ὅτι, ὦ Πῶλε, ἐρομένου (Χαιρεφῶν)τος τίνος (Γοργίας) ἐπιστήμων τέχνης,
 ἐγκωμιάζεις μὲν αὐτοῦ τὴν τέχνην ὥσπερ τινὸς ψέγοντος, ἥτις δέ ἐστιν οὐκ
 ἀπεκρίνω.
 (Πῶλος) οὐ γὰρ ἀπεκρινάμην ὅτι εἴη ἡ καλλίστη;
 (Σωκράτης)
 καὶ μάλα. ἀλλ' οὐδεὶς ἐρωτᾷ ποία τις ἡ Γοργίου τέχνη, ἀλλὰ τίς, καὶ ὅντινα δέοι
 καλεῖν τὸν Γοργίαν·  ὥσπερ τὰ ἔμπροσθέν σοι ὑπετείνατο Χαιρεφῶν
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [448] GORGIAS. Oui, Chéréphon; c'est ce que je déclarais 
il n'y a qu'un moment : et j'ajoute que depuis bien des années 
personne ne m'a proposé aucune question qui fût nouvelle pour moi. 
- CHÉRÉPHON. A ce compte, tu dois répondre avec bien 
de l'assurance, Gorgias ? - GORGIAS. Il ne tient qu'à toi, 
Chéréphon, d'en faire l'essai. - POLUS. Assurément; 
mais fais-le sur moi, si tu le juges à propos, Chéréphon : 
aussi bien Gorgias me parait fatigué; car il vient de 
discourir sur bien des choses. - CHÉRÉPHON. Quoi donc, 
Polus? Te flattes-tu de mieux répondre que Gorgias?
POLUS. Qu'importe, pourvu que je réponde assez bien 
pour toi? Cela n'y fait rien. - CHÉRÉPHON. Réponds 
donc, puisque tu le veux. - POLUS. Interroge. - CHÉRÉPHON.
C'est ce que je vais faire. - Si Gorgias était 
habile dans le même art que son frère Hérodicus, quel 
nom devrions-nous lui donner? le même qu'à Hérodicus, 
n'est-ce pas? -POLUS. Sans doute.- CHÉRÉPHON.
Nous devrions donc l'appeler médecin? - POLUS. Oui,
Chéréphon. Et s'il était versé dans le même art qu'Aristophon, 
fils d'Aglaophon, ou que son frère de quel 
nom conviendrait-ii de l'appeler? - POLUS. Du nom de 
peintre, évidemment. - CHÉRÉPHON. Puisqu'il est habile 
dans un certain art, quel nom est-il donc à propos 
de lui donner? - POLUS. Il y a, Chéréphon, parmi les 
hommes, un grand nombre d'arts dont la découverte 
est venue à la suite d'expériences. Car l'expérience fait 
que notre vie marelle selon les règles de l'art, et l'inexpérience 
la fait marcher au hasard. Les uns sont versés 
dans un art. les autres dans nn autre, chacun a sa manière ; 
mais les arts les meilleurs sont le, partage des
hommes qui sont les meilleurs. Gorgias est de ce 
nombre, et l'art qu'il possède est le plus beau de tous.
III. - SOCRATE. Il me paraît, Gorgias, que Polus 
est bien exercé à discourir; mais il ne tient pas la parole 
qu'il a donnée à Chéréphon. - GORGIAS. En quoi 
donc, Socrate? - SOCRATE. Il ne répond pas, ce me 
semble, à ce qu'on lui demande. - GORGIAS. Interroge-le 
toi-même, si tu le trouves bon. - SOCRATE. Non; 
mais s'il te plaisait de répondre, je t'interrogerais bien 
plus volontiers : d'autant plus que sur ce que Polus 
vient de dire, il est évident pour moi qu'il s'est bien 
plus appliqué à ce que l'on appelle la rhétorique, qu'à 
l'art de converser. - POLUS. Pour quelle raison? - SOCRATE. 
Par la raison, Polus, que Chéréphon t'ayant demandé 
en quel art Gorgias est habile, tu fais l'éloge 
de son art, comme si quelqu'un le méprisait, et tu ne 
dis point ce qu'il est. - POLUS. N'ai-je pas répondu que 
c'était le plus beau de tous les arts? - SOCRATE. J'en 
conviens : mais personne ne t'interroge sur la qualité 
de l'art de Gorgias; on te demande seulement quel il 
est, et de quel nom on doit appeler Gorgias. Chéréphon 
t'a mis sur la voie par des exemples, |  |