Texte grec : 
  
 
  
   [513] ἆρα ἐξομοιῶν (513a) αὑτὸν τῇ πολιτείᾳ ταύτῃ ἐν ᾗ ἂν οἰκῇ, 
 
καὶ νῦν δὲ ἄρα δεῖ σὲ ὡς ὁμοιότατον γίγνεσθαι τῷ δήμῳ τῷ Ἀθηναίων, εἰ 
 
μέλλεις τούτῳ προσφιλὴς εἶναι καὶ μέγα δύνασθαι ἐν τῇ πόλει·  τοῦθ' ὅρα εἰ σοὶ 
 
λυσιτελεῖ καὶ ἐμοί, ὅπως μή, ὦ δαιμόνιε, πεισόμεθα ὅπερ φασὶ τὰς τὴν σελήνην 
 
καθαιρούσας, τὰς Θετταλίδας·  σὺν τοῖς φιλτάτοις ἡ αἵρεσις ἡμῖν ἔσται ταύτης 
 
τῆς δυνάμεως τῆς ἐν τῇ πόλει. εἰ δέ σοι οἴει ὁντινοῦν ἀνθρώπων παραδώσειν 
 
τέχνην τινὰ τοιαύτην, ἥτις (513b) σε ποιήσει μέγα δύνασθαι ἐν τῇ πόλει τῇδε 
 
ἀνόμοιον ὄντα τῇ πολιτείᾳ εἴτ' ἐπὶ τὸ βέλτιον εἴτ' ἐπὶ τὸ χεῖρον, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, οὐκ 
 
ὀρθῶς βουλεύῃ, ὦ Καλλίκλεις·  οὐ γὰρ μιμητὴν δεῖ εἶναι ἀλλ' αὐτοφυῶς ὅμοιον 
 
τούτοις, εἰ μέλλεις τι γνήσιον ἀπεργάζεσθαι εἰς φιλίαν τῷ Ἀθηναίων δήμῳ καὶ 
 
ναὶ μὰ Δία τῷ Πυριλάμπους γε πρός. ὅστις οὖν σε τούτοις ὁμοιότατον 
 
ἀπεργάσεται, οὗτός σε ποιήσει, ὡς ἐπιθυμεῖς πολιτικὸς εἶναι, πολιτικὸν καὶ 
 
ῥητορικόν·  τῷ αὑτῶν γὰρ (513c) ἤθει λεγομένων τῶν λόγων ἕκαστοι χαίρουσι, τῷ 
 
δὲ ἀλλοτρίῳ ἄχθονται, εἰ μή τι σὺ ἄλλο λέγεις, ὦ φίλη κεφαλή. λέγομέν τι πρὸς 
 
ταῦτα, ὦ Καλλίκλεις;
 
(Καλλίκλης) 
 
οὐκ οἶδ' ὅντινά μοι τρόπον δοκεῖς εὖ λέγειν, ὦ Σώκρατες, πέπονθα δὲ τὸ τῶν 
 
πολλῶν πάθος·  οὐ πάνυ σοι πείθομαι.
 
(Σωκράτης)
 
ὁ δήμου γὰρ ἔρως, ὦ Καλλίκλεις, ἐνὼν ἐν τῇ ψυχῇ τῇ σῇ ἀντιστατεῖ μοι·  ἀλλ' ἐὰν 
 
πολλάκις (ἴσως καὶ) βέλτιον (513d) ταὐτὰ ταῦτα διασκοπώμεθα, πεισθήσῃ. 
 
ἀναμνήσθητι δ' οὖν ὅτι δύ' ἔφαμεν εἶναι τὰς παρασκευὰς ἐπὶ τὸ ἕκαστον 
 
θεραπεύειν, καὶ σῶμα καὶ ψυχήν, μίαν μὲν πρὸς ἡδονὴν ὁμιλεῖν, τὴν ἑτέραν δὲ 
 
πρὸς τὸ βέλτιστον, μὴ καταχαριζόμενον ἀλλὰ διαμαχόμενον. οὐ ταῦτα ἦν ἃ τότε 
 
ὡριζόμεθα;
 
(Καλλίκλης) πάνυ γε.
 
(Σωκράτης)
 
οὐκοῦν ἡ μὲν ἑτέρα, ἡ πρὸς ἡδονήν, ἀγεννὴς καὶ οὐδὲν ἄλλο ἢ κολακεία 
 
τυγχάνει οὖσα·  ἦ γάρ; 
 
(513e) (Καλλίκλης) ἔστω, εἰ βούλει, σοὶ οὕτως.
 
(Σωκράτης)
 
ἡ δέ γε ἑτέρα, ὅπως ὡς βέλτιστον ἔσται τοῦτο, εἴτε σῶμα τυγχάνει ὂν εἴτε ψυχή, ὃ 
 
θεραπεύομεν;
 
(Καλλίκλης) πάνυ γε.
 
(Σωκράτης)
 
ἆρ' οὖν οὕτως ἐπιχειρητέον ἡμῖν ἐστιν τῇ πόλει καὶ τοῖς πολίταις θεραπεύειν, ὡς 
 
βελτίστους αὐτοὺς τοὺς πολίτας ποιοῦντας; ἄνευ γὰρ δὴ τούτου, ὡς ἐν τοῖς 
 
ἔμπροσθεν ηὑρίσκομεν, 
 
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [513] Est-ce en se conformant aux moeurs du gouvernement sous 
lequel on se trouve? Et dès lors faut-il que tu t'efforces de ressembler 
le plus qu'il se peut au peuple d'Athènes, si tu veux lui être cher et 
avoir un grand crédit dans cette ville? Vois si c'est là 
ton avantage et le mien. Mais il est à craindre, mon 
ami, qu'il ne nous arrives la même chose qu'aux 
femmes de Thessalie, lorsque, dit-on, elles attirent la 
lune, et que nous ne puissions attirer à nous une telle 
puissance dans Athènes, qu'aux dépens de ce que nous 
avons de plus cher. Et si tu crois que quelqu'un au 
monde t'apprendra le secret de devenir puissant dans 
cette ville sans ressembler à son gouvernement, soit en 
mieux, soit en pis, je crois que tu te trompes, Calliclés. 
Car il ne suffit pas de contrefaire les Athéniens; il faut 
être né avec un caractère tel que le leur, pour contracter 
une amitié réelle avec ce peuple, comme avec 
le fils de Pyrilampe. Ainsi, quiconque te donnera une 
parfaite conformité avec eux, fera de toi un politique et 
un orateur, tel que tu désires de l'être. Les hommes 
en effet se plaisent aux discours qui se rapportent à 
leur caractères; tout ce qui est étranger les offense. 
Mais peut-être, mon cher ami, es-tu d'un autre avis.
Avons-nous quelque chose à opposer à cela, Calliclés?
LXIX. - CALLICLÈS.  Je ne sais comment il se fait, 
Socrate, qu'il me paraît que tu as raison; mais avec tout 
cela je suis dans le même cas que ceux qui t'écoutent : 
tes paroles ne me persuadent pas entièrement. - SOCRATE. 
C'est que le double amour enraciné dans ton 
âme, Calliclés, combat mes raisons. Mais si nous réfléchissons 
ensemble à plusieurs reprises et plus à fond 
sur les mêmes objets, peut-être te rendras-tu. Rappelle-toi 
donc ce que nous avons dit, qu'il y a deux manières 
de cultiver le corps et l'âme ; l'une qui a pour but le 
plaisir ; l'autre qui se propose ce qu'il y a de meil-
leur, et qui, loin de chercher à les flatter, combat au 
contraire leurs inclinations. N'est-ce pas là ce que nous 
avons alors établi d'une manière distincte ? - CALLICLÈS.
Parfaitement. - SOCRATE. Celle qui ne vise qu'au 
plaisir est basse, et n'est autre chose qu'une flatterie : 
n'est-ce pas? - CALLICLÈS. A la bonne heure, puisque tu 
le veux. - SOCRATE. Au lieu que l'autre ne pense qu'à 
rendre meilleur l'objet de nos soins, le corps ou l'âme.
CALLICLÈS. Sans doute. - SOCRATE. N'est-ce pas ainsi
que nous devons entreprendre de servir l'État et les 
citoyens, en les rendant  aussi bons que possible? puisque 
sans cela, comme nous l'avons va plus haut, 
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