HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthyphron

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[3] Καὶ δὴ καὶ Μέλητος ἴσως πρῶτον μὲν ἡμᾶς ἐκκαθαίρει (3a) τοὺς τῶν νέων τὰς βλάστας διαφθείροντας, ὥς φησιν· ἔπειτα μετὰ τοῦτο δῆλον ὅτι τῶν πρεσβυτέρων ἐπιμεληθεὶς πλείστων καὶ μεγίστων ἀγαθῶν αἴτιος τῇ πόλει γενήσεται, ὥς γε τὸ εἰκὸς συμβῆναι ἐκ τοιαύτης ἀρχῆς ἀρξαμένῳ. (Εὐθύφρων) Βουλοίμην ἄν, Σώκρατες, ἀλλὀρρωδῶ μὴ τοὐναντίον γένηται· ἀτεχνῶς γάρ μοι δοκεῖ ἀφἑστίας ἄρχεσθαι κακουργεῖν τὴν πόλιν, ἐπιχειρῶν ἀδικεῖν σέ. καί μοι λέγε, τί καὶ ποιοῦντά σέ φησι διαφθείρειν τοὺς νέους; (Σωκράτης) (3b) Ἄτοπα, θαυμάσιε, ὡς οὕτω γἀκοῦσαι. Φησὶ γάρ με ποιητὴν εἶναι θεῶν, καὶ ὡς καινοὺς ποιοῦντα θεοὺς τοὺς δἀρχαίους οὐ νομίζοντα ἐγράψατο τούτων αὐτῶν ἕνεκα, ὥς φησιν. (Εὐθύφρων) Μανθάνω, Σώκρατες· ὅτι δὴ σὺ τὸ δαιμόνιον φὴς σαυτῷ ἑκάστοτε γίγνεσθαι. Ὡς οὖν καινοτομοῦντός σου περὶ τὰ θεῖα γέγραπται ταύτην τὴν γραφήν, καὶ ὡς διαβαλῶν δὴ ἔρχεται εἰς τὸ δικαστήριον, εἰδὼς ὅτι εὐδιάβολα τὰ τοιαῦτα πρὸς τοὺς πολλούς. Καὶ ἐμοῦ γάρ τοι, (3c) ὅταν τι λέγω ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ περὶ τῶν θείων, προλέγων αὐτοῖς τὰ μέλλοντα, καταγελῶσιν ὡς μαινομένου· καίτοι οὐδὲν ὅτι οὐκ ἀληθὲς εἴρηκα ὧν προεῖπον, ἀλλὅμως φθονοῦσιν ἡμῖν πᾶσι τοῖς τοιούτοις. Ἀλλοὐδὲν αὐτῶν χρὴ φροντίζειν, ἀλλὁμόσε ἰέναι. (Σωκράτης) φίλε Εὐθύφρων, ἀλλὰ τὸ μὲν καταγελασθῆναι ἴσως οὐδὲν πρᾶγμα. Ἀθηναίοις γάρ τοι, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, οὐ σφόδρα μέλει ἄν τινα δεινὸν οἴωνται εἶναι, μὴ μέντοι διδασκαλικὸν τῆς αὑτοῦ σοφίας· ὃν δἂν καὶ ἄλλους οἴωνται ποιεῖν τοιούτους, θυμοῦνται, εἴτοὖν φθόνῳ ὡς σὺ λέγεις, (3d) εἴτε διἄλλο τι. (Εὐθύφρων) Τούτου οὖν πέρι ὅπως ποτὲ πρὸς ἐμὲ ἔχουσιν, οὐ πάνυ ἐπιθυμῶ πειραθῆναι. (Σωκράτης) Ἴσως γὰρ σὺ μὲν δοκεῖς σπάνιον σεαυτὸν παρέχειν καὶ διδάσκειν οὐκ ἐθέλειν τὴν σεαυτοῦ σοφίαν· ἐγὼ δὲ φοβοῦμαι μὴ ὑπὸ φιλανθρωπίας δοκῶ αὐτοῖς ὅτιπερ ἔχω ἐκκεχυμένως παντὶ ἀνδρὶ λέγειν, οὐ μόνον ἄνευ μισθοῦ, ἀλλὰ καὶ προστιθεὶς ἂν ἡδέως εἴ τίς μου ἐθέλει ἀκούειν. Εἰ μὲν οὖν, νυνδὴ ἔλεγον, μέλλοιέν μου καταγελᾶν ὥσπερ σὺ φὴς σαυτοῦ, (3e) οὐδὲν ἂν εἴη ἀηδὲς παίζοντας καὶ γελῶντας ἐν τῷ δικαστηρίῳ διαγαγεῖν· εἰ δὲ σπουδάσονται, τοῦτἤδη ὅπῃ ἀποβήσεται ἄδηλον πλὴν ὑμῖν τοῖς μάντεσιν. (Εὐθύφρων) Ἀλλἴσως οὐδὲν ἔσται, Σώκρατες, πρᾶγμα, ἀλλὰ σύ τε κατὰ νοῦν ἀγωνιῇ τὴν δίκην, οἶμαι δὲ καὶ ἐμὲ τὴν ἐμήν. (Σωκράτης) Ἔστιν δὲ δὴ σοί, (Εὐθύφρων), τίς δίκη; φεύγεις αὐτὴν διώκεις; (Εὐθύφρων) Διώκω. (Σωκράτης) Τίνα; [3] Mélitus tient sans doute la même conduite, et commence par nous retrancher, nous qui (3a) corrompons les générations dans leur fleur, comme il s’exprime, après quoi il étendra ses soins bienfaisants sur l’âge avancé, et rendra à sa patrie les plus grands services. On ne peut attendre moins d’un homme qui sait si bien commencer. (EUTHYPHRON) Je le voudrais, Socrate ; mais je tremble de peur du contraire : car, pour nuire à la patrie, il ne peut mieux commencer qu’en attaquant Socrate. Mais apprends-moi, je te prie, ce qu’il t’accuse de faire pour corrompre la jeunesse. (SOCRATE) (3b) Des choses qui d’abord, à les entendre, paraissent tout à fait absurdes : car il dit que je fabrique des dieux, que j’en introduis de nouveaux, et que je ne crois pas aux anciens ; voilà de quoi il m’accuse. (EUTHYPHRON) J’entends ; c’est à cause de ces inspirations extraordinaires, qui, dis-tu, ne t’abandonnent jamais. Sur cela, il vient t’accuser devant ce tribunal d’introduire dans la religion des opinions nouvelles, sachant bien que le peuple est toujours prêt à recevoir ces sortes de calomnies. Que ne m’arrive-t-il pas à moi-même, lorsque, dans les assemblées, je parle des choses divines, et que je prédis ce qui doit arriver ! ils se moquent tous de (3c) moi comme d’un fou : ce n’est pas qu’aucune des choses que j’ai prédites ait manqué d’arriver ; mais c’est qu’ils nous portent envie à tous tant que nous sommes, qui avons quelque mérite. Que faire ? Ne pas s’en mettre en peine, et aller toujours son chemin. (SOCRATE) Mon cher Euthyphron, être un peu moqué n’est peut-être pas une grande affaire : car, après tout, à ce qu’il me semble, les Athéniens s’embarrassent assez peu qu’un homme soit habile, pourvu qu’il renferme son savoir en lui-même ; mais dès qu’il s’avise d’en faire part aux autres, (3d) alors ils se mettent tout de bon en colère, où par envie, comme tu dis, ou par quelque autre raison. (EUTHYPHRON) Quant à cela, je n’ai pas grande tentation, Siocrate, d’éprouver les sentiments qu’ils ont pour moi. (SOCRATE) Voilà donc pourquoi tu es si fort réservé, et ne communiques pas volontiers ta sagesse ; mais, pour moi, et je crains fort que les Athéniens ne s’en soient aperçus, l’amour que j’ai pour les hommes me porte à leur enseigner tout ce que je sais, non seulement sans leur demander de récompense, mais en les prévenant même, et en les pressant de (3e) m’écouter. Si l’on se contentait de me plaisanter un peu, comme tu dis qu’on le fait de toi, ce ne serait pas chose si désagréable que de passer ici quelques heures à rire et à se divertir ; mais si on le prend au sérieux, il n’y a que vous autres devins qui sachiez ce qui en adviendra. (EUTHYPHRON) J’espère que tout ira bien, Socrate, et que tu conduiras heureusement à bout ton affaire, comme moi la mienne. (SOCRATE) Tu as donc ici quelque affaire ? Te défends-tu, ou poursuis-tu ? (EUTHYPHRON) Je poursuis. (SOCRATE) Et qui ?


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Dernière mise à jour : 2/02/2007