HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

δεῖται



Texte grec :

[289] ὥστε οὐδ' εἰ τὰς πέτρας χρυσᾶς ἐπισταίμεθα (289a) ποιεῖν, οὐδενὸς ἂν ἀξία ἡ ἐπιστήμη εἴη. Εἰ γὰρ μὴ καὶ χρῆσθαι ἐπιστησόμεθα τῷ χρυσίῳ, οὐδὲν ὄφελος αὐτοῦ ἐφάνη ὄν· ἢ οὐ μέμνησαι; ἔφην ἐγώ. Πάνυ γ', ἔφη, μέμνημαι. Οὐδέ γε, ὡς ἔοικε, τῆς ἄλλης ἐπιστήμης ὄφελος γίγνεται οὐδέν, οὔτε χρηματιστικῆς οὔτε ἰατρικῆς οὔτε ἄλλης οὐδεμιᾶς, ἥτις ποιεῖν τι ἐπίσταται, χρῆσθαι δὲ μὴ ᾧ ἂν ποιήσῃ· οὐχ οὕτως; Συνέφη. Οὐδέ γε εἴ τις ἔστιν ἐπιστήμη (289b) ὥστε ἀθανάτους ποιεῖν, ἄνευ τοῦ ἐπίστασθαι τῇ ἀθανασίᾳ χρῆσθαι οὐδὲ ταύτης ἔοικεν ὄφελος οὐδέν, εἴ τι δεῖ τοῖς πρόσθεν ὡμολογημένοις τεκμαίρεσθαι. Συνεδόκει ἡμῖν πάντα ταῦτα. Τοιαύτης τινὸς ἄρα ἡμῖν ἐπιστήμης δεῖ, ὦ καλὲ παῖ, ἦν δ' ἐγώ, ἐν ᾗ συμπέπτωκεν ἅμα τό τε ποιεῖν καὶ τὸ ἐπίστασθαι χρῆσθαι τούτῳ ὃ ἂν ποιῇ. Φαίνεται, ἔφη. Πολλοῦ ἄρα δεῖ, ὡς ἔοικεν, ἡμᾶς λυροποιοὺς δεῖν (289c) εἶναι καὶ τοιαύτης τινὸς ἐπιστήμης ἐπηβόλους. Ἐνταῦθα γὰρ δὴ χωρὶς μὲν ἡ ποιοῦσα τέχνη, χωρὶς δὲ ἡ χρωμένη διῄρηται τοῦ αὐτοῦ πέρι· ἡ γὰρ λυροποιικὴ καὶ ἡ κιθαριστικὴ πολὺ διαφέρετον ἀλλήλοιν. Οὐχ οὕτως; Συνέφη. Οὐδὲ μὴν αὐλοποιικῆς γε δῆλον ὅτι δεόμεθα· καὶ γὰρ αὕτη ἑτέρα τοιαύτη. Συνεδόκει. Ἀλλὰ πρὸς θεῶν, ἔφην ἐγώ, εἰ τὴν λογοποιικὴν τέχνην μάθοιμεν, ἆρά ἐστιν αὕτη ἣν ἔδει κεκτημένους ἡμᾶς εὐδαίμονας εἶναι; Οὐκ οἶμαι, ἔφη, ἐγώ, ὁ Κλεινίας ὑπολαβών. (289d) Τίνι τεκμηρίῳ, ἦν δ' ἐγώ, χρῇ; Ὁρῶ, ἔφη, τινὰς λογοποιούς, οἳ τοῖς ἰδίοις λόγοις, οἷς αὐτοὶ ποιοῦσιν, οὐκ ἐπίστανται χρῆσθαι, ὥσπερ οἱ λυροποιοὶ ταῖς λύραις, ἀλλὰ καὶ ἐνταῦθα ἄλλοι δυνατοὶ χρῆσθαι οἷς ἐκεῖνοι ἠργάσαντο, οἱ λογοποιεῖν αὐτοὶ ἀδύνατοι· δῆλον οὖν ὅτι καὶ περὶ λόγους χωρὶς ἡ τοῦ ποιεῖν τέχνη καὶ ἡ τοῦ χρῆσθαι. Ἱκανόν μοι δοκεῖς, ἔφην ἐγώ, τεκμήριον λέγειν, ὅτι οὐχ αὕτη ἐστὶν ἡ τῶν λογοποιῶν τέχνη, ἣν ἂν κτησάμενός τις εὐδαίμων εἴη. Καίτοι ἐγὼ ᾤμην ἐνταῦθά που φανήσεσθαι (289e) τὴν ἐπιστήμην ἣν δὴ πάλαι ζητοῦμεν. Καὶ γάρ μοι οἵ τε ἄνδρες αὐτοὶ οἱ λογοποιοί, ὅταν συγγένωμαι αὐτοῖς, ὑπέρσοφοι, ὦ Κλεινία, δοκοῦσιν εἶναι, καὶ αὐτὴ ἡ τέχνη αὐτῶν θεσπεσία τις καὶ ὑψηλή. Καὶ μέντοι οὐδὲν θαυμαστόν· ἔστι γὰρ τῆς τῶν ἐπῳδῶν τέχνης μόριον μικρῷ τε ἐκείνης ὑποδεεστέρα.

Traduction française :

[289] et qu'il ne servirait à rien de savoir transformer les pierres en or, si nous ne savions pas aussi en faire usage. T'en souvient-il? — Oui, très bien. — Il paraît donc que de même aucune science ne nous apportera d'utilité, ni l'économie, ni la médecine, ni toute autre, si tout en sachant faire elle n'apprenait à se servir de ce qu'elle fait. N'est-ce pas? — Il l'avoua. — Celle même qui (289b) rendrait immortel sans apprendre à faire usage de l'immortalité, ne nous serait pas fort utile, d'après ce que nous avons établi. — Nous fûmes d'accord là-dessus. — Nous avons donc besoin, mon bel enfant, continuai-je, d'une science qui sache faire et sache user de ce qu'elle a fait. — C'est évident, me dit-il. — Il n'est donc point nécessaire que nous soyons faiseurs de lyre, (289c) et que nous apprenions cette science ; car ici l'art de faire et l'art d'user sont deux choses distinctes, et l'art de faire une lyre est bien différent de l'art d'en jouer: n'est-il pas vrai? — Il l'affirma. — Nous n'avons pas non plus besoin de l'art de faire des flûtes, car c'est encore la même chose. — Il en convint. — Mais, au nom des dieux, continuai-je, est-ce peut-être l'art de faire des harangues qu'il faut apprendre pour être heureux? — Je ne le crois pas, me répondit Clinias. — (289d) Et pourquoi ? — Parce que je vois des faiseurs de harangues qui ne savent pas mieux se servir de leurs discours que les faiseurs de lyres de leurs instruments; et dans ce genre aussi il y a des hommes qui savent employer ce que d'autres ont fait, sans être capables par eux-mêmes de faire une harangue. Il n'est donc pas moins évident que pour les harangues l'art de les faire et l'art de s'en servir sont deux arts différents. — Tu me parais avoir donné une preuve suffisante, repris-je, que l'art de faire des harangues n'est pas celui dont l'acquisition puisse rendre heureux. Je m'imaginais cependant que la science (289e) que nous cherchons depuis longtemps serait celle-là; car, pour te dire la vérité, Clinias, toutes les fois que je parle à ces faiseurs de harangues, je les trouve admirables, et leur art me paraît divin et sublime ; et cela n'est pas étonnant, puisqu'il fait partie de l'art des enchantements et ne lui est inférieur que de peu.





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Dernière mise à jour : 26/02/2010