HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

ἀληθῆ



Texte grec :

[303] Ἴθι δή μοι εὐθύς, ἦ δ' ὅς, εἰπέ· ἐπειδὴ σὸν ὁμολογεῖς εἶναι τὸν Δία (303a) καὶ τοὺς ἄλλους θεούς, ἆρα ἔξεστί σοι αὐτοὺς ἀποδόσθαι ἢ δοῦναι ἢ ἄλλ' ὅτι ἂν βούλῃ χρῆσθαι ὥσπερ τοῖς ἄλλοις ζῴοις; Ἐγὼ μὲν οὖν, ὦ Κρίτων, ὥσπερ πληγεὶς ὑπὸ τοῦ λόγου, ἐκείμην ἄφωνος· ὁ δὲ Κτήσιππός μοι ἰὼν ὡς βοηθήσων, Πυππὰξ ὦ Ἡράκλεις, ἔφη, καλοῦ λόγου. Καὶ ὁ Διονυσόδωρος, πότερον οὖν, ἔφη, ὁ Ἡρακλῆς πυππάξ ἐστιν ἢ ὁ πυππὰξ Ἡρακλῆς; Καὶ ὁ Κτήσιππος, ὦ Πόσειδον, ἔφη, δεινῶν λόγων. Ἀφίσταμαι· ἀμάχω τὼ ἄνδρε. (303b) Ἐνταῦθα μέντοι, ὦ φίλε Κρίτων, οὐδεὶς ὅστις οὐ τῶν παρόντων ὑπερεπῄνεσε τὸν λόγον καὶ τὼ ἄνδρε, καὶ γελῶντες καὶ κροτοῦντες καὶ χαίροντες ὀλίγου παρετάθησαν. Ἐπὶ μὲν γὰρ τοῖς ἔμπροσθεν ἐφ' ἑκάστοις πᾶσι παγκάλως ἐθορύβουν μόνοι οἱ τοῦ Εὐθυδήμου ἐρασταί, ἐνταῦθα δὲ ὀλίγου καὶ οἱ κίονες οἱ ἐν τῷ Λυκείῳ ἐθορύβησάν τ' ἐπὶ τοῖν ἀνδροῖν καὶ ἥσθησαν. Ἐγὼ μὲν οὖν καὶ αὐτὸς οὕτω διετέθην, ὥστε (303c) ὁμολογεῖν μηδένας πώποτε ἀνθρώπους ἰδεῖν οὕτω σοφούς, καὶ παντάπασι καταδουλωθεὶς ὑπὸ τῆς σοφίας αὐτοῖν ἐπὶ τὸ ἐπαινεῖν τε καὶ ἐγκωμιάζειν αὐτὼ ἐτραπόμην, καὶ εἶπον· ὦ μακάριοι σφὼ τῆς θαυμαστῆς φύσεως, οἳ τοσοῦτον πρᾶγμα οὕτω ταχὺ καὶ ἐν ὀλίγῳ χρόνῳ ἐξείργασθον. Πολλὰ μὲν οὖν καὶ ἄλλα οἱ λόγοι ὑμῶν καλὰ ἔχουσιν, ὦ Εὐθύδημέ τε καὶ Διονυσόδωρε· ἐν δὲ τοῖς καὶ τοῦτο μεγαλοπρεπέστατον, ὅτι τῶν πολλῶν ἀνθρώπων καὶ τῶν σεμνῶν δὴ καὶ δοκούντων (303d) τὶ εἶναι οὐδὲν ὑμῖν μέλει, ἀλλὰ τῶν ὁμοίων ὑμῖν μόνον. Ἐγὼ γὰρ εὖ οἶδα ὅτι τούτους τοὺς λόγους πάνυ μὲν ἂν ὀλίγοι ἀγαπῷεν ἄνθρωποι ὅμοιοι ὑμῖν, οἱ δ' ἄλλοι οὕτως ἀγνοοῦσιν αὐτούς, ὥστ' εὖ οἶδα ὅτι αἰσχυνθεῖεν ἂν μᾶλλον ἐξελέγχοντες τοιούτοις λόγοις τοὺς ἄλλους ἢ αὐτοὶ ἐξελεγχόμενοι. Καὶ τόδε αὖ ἕτερον δημοτικόν τι καὶ πρᾷον ἐν τοῖς λόγοις· ὁπόταν φῆτε μήτε καλὸν εἶναι μηδὲν μήτε ἀγαθὸν πρᾶγμα μήτε λευκὸν μηδ' ἄλλο τῶν τοιούτων μηδέν, μηδὲ τὸ παράπαν (303e) ἑτέρων ἕτερον, ἀτεχνῶς μὲν τῷ ὄντι συρράπτετε τὰ στόματα τῶν ἀνθρώπων, ὥσπερ καὶ φατέ· ὅτι δ' οὐ μόνον τὰ τῶν ἄλλων, ἀλλὰ δόξαιτε ἂν καὶ τὰ ὑμέτερα αὐτῶν, τοῦτο πάνυ χαρίεν τέ ἐστιν καὶ τὸ ἐπαχθὲς τῶν λόγων ἀφαιρεῖται. Τὸ δὲ δὴ μέγιστον, ὅτι ταῦτα οὕτως ἔχει ὑμῖν καὶ τεχνικῶς ἐξηύρηται, ὥστ' ἐ πάνυ ὀλίγῳ χρόνῳ ὁντινοῦν ἂν μαθεῖν ἀνθρώπων· ἔγνων ἔγωγε καὶ τῷ Κτησίππῳ τὸν νοῦν προσέχων ὡς ταχὺ ὑμᾶς ἐκ τοῦ παραχρῆμα μιμεῖσθαι οἷός τε ἦν.

Traduction française :

[303] — Viens donc, me dit-il. Puisque tu prétends que Jupiter (303a) et les autres dieux sont à toi, il t'est donc permis de les donner, de les vendre, ou d'en faire tout ce que tu voudras comme des autres animaux ? — Accablé par ce raisonnement, Criton, je me tus. Ctésippe voulut accourir à mon secours : Bon dieu, Hercule! s'écria-t-il, l'admirable logique ! — Aussitôt, Dionysodore: Comment Hercule est-il bon dieu, ou bon dieu est-il Hercule? — O Neptune, s'écria Ctésippe, quelle formidable science ! Je quitte la partie, ces gens-là sont invincibles. (303b) Là-dessus, mon cher Criton, il n'y eut pas un des assistants qui pût s'empêcher d'admirer ce raisonnement; mais Euthydème et Dionysodore se prirent à rire et à éclater au point qu'on eût cru qu'ils en allaient mourir. A la vérité, les amis d'Euthydème battaient des mains à tout ce qu'ils avaient dit auparavant; mais ici les colonnes du lycée semblaient elles-mêmes transportées de joie et leur applaudir. Pour moi, mon étonnement était tel que (303c) j'avouai n'avoir jamais vu des hommes aussi habiles; et, captivé par leur sagesse, je me sentis porté à leur prodiguer les éloges. Heureux mortels, leur dis-je, quel admirable talent d'achever une affaire si difficile en si peu de temps! dans vos discours, Euthydème et Dionysodore, il y a bien de belles choses; mais ce qui les surpasse toutes, c'est que vous ne vous souciez guère de la plupart des hommes, des hommes sérieux surtout et de ceux qui passent (303d) pour valoir quelque chose ; vous ne considérez que ceux qui vous ressemblent ; car je sais certainement que peu de gens aiment vos discours, et ce sont ceux qui vous ressemblent, tandis que les autres en font si peu de cas, qu'ils auraient, je suis sûr, plus de honte de réfuter les autres par de tels moyens, que de se voir convaincus et réfutés eux-mêmes. J'y trouve encore cela de poli et de tout-à-fait aimable, que quand vous dites qu'il n'y a rien de beau, ni de bon, ni de blanc, ou quelque autre chose semblable, et que nulle chose ne diffère d'une autre, alors, il est vrai, et vous vous en glorifiez avec raison, vous fermez la bouche aux autres ; mais en même temps vous ne la fermez pas seulement aux autres, mais aussi à vous- mêmes, ce qui est plein de grâce, et nous adoucit ce qu'il peut y avoir de pénible dans ces discussions. Le plus admirable encore, c'est que vous avez arrangé et imaginé les choses d'une manière si ingénieuse qu'en moins de rien tout homme peut en être instruit; car j'ai remarqué qu'en un instant Ctésippe a su vous imiter.





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Dernière mise à jour : 26/02/2010