HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

νεμεσητὸν



Texte grec :

[280] Τί δέ; Στρατευόμενος μετὰ ποτέρου ἂν ἥδιον τοῦ κινδύνου τε καὶ τῆς (280a) τύχης μετέχοις, μετὰ σοφοῦ στρατηγοῦ ἢ μετὰ ἀμαθοῦς; Μετὰ σοφοῦ. Τί δέ; Ἀσθενῶν μετὰ ποτέρου ἂν ἡδέως κινδυνεύοις, μετὰ σοφοῦ ἰατροῦ ἢ μετὰ ἀμαθοῦς; μετὰ σοφοῦ. ἆρ' οὖν, ἦν δ' ἐγώ, ὅτι εὐτυχέστερον ἂν οἴει πράττειν μετὰ σοφοῦ πράττων ἢ μετὰ ἀμαθοῦς; Συνεχώρει. Ἡ σοφία ἄρα πανταχοῦ εὐτυχεῖν ποιεῖ τοὺς ἀνθρώπους. Οὐ γὰρ δήπου ἁμαρτάνοι γ' ἄν ποτέ τι σοφία, ἀλλ' ἀνάγκη ὀρθῶς πράττειν καὶ τυγχάνειν· ἦ γὰρ ἂν οὐκέτι σοφία εἴη. (280b) Συνωμολογησάμεθα τελευτῶντες οὐκ οἶδ' ὅπως ἐν κεφαλαίῳ οὕτω τοῦτο ἔχειν, σοφίας παρούσης, ᾧ ἂν παρῇ, μηδὲν προσδεῖσθαι εὐτυχίας· ἐπειδὴ δὲ τοῦτο συνωμολογησάμεθα, πάλιν ἐπυνθανόμην αὐτοῦ τὰ πρότερον ὡμολογημένα πῶς ἂν ἡμῖν ἔχοι. Ὡμολογήσαμεν γάρ, ἔφην, εἰ ἡμῖν ἀγαθὰ πολλὰ παρείη, εὐδαιμονεῖν ἂν καὶ εὖ πράττειν. Συνέφη. Ἆρ' οὖν εὐδαιμονοῖμεν ἂν διὰ τὰ παρόντα ἀγαθά, εἰ μηδὲν ἡμᾶς ὠφελοῖ ἢ εἰ ὠφελοῖ; Εἰ ὠφελοῖ, ἔφη. Ἆρ' οὖν ἄν (280c) τι ὠφελοῖ, εἰ εἴη μόνον ἡμῖν, χρῴμεθα δ' αὐτοῖς μή; οἷον σιτία εἰ ἡμῖν εἴη πολλά, ἐσθίοιμεν δὲ μή, ἢ ποτόν, πίνοιμεν δὲ μή, ἔσθ' ὅτι ὠφελοίμεθ' ἄν; Οὐ δῆτα, ἔφη. Τί δέ; Οἱ δημιουργοὶ πάντες, εἰ αὐτοῖς εἴη πάντα τὰ ἐπιτήδεια παρεσκευασμένα ἑκάστῳ εἰς τὸ ἑαυτοῦ ἔργον, χρῷντο δὲ αὐτοῖς μή, ἆρ' ἂν οὗτοι εὖ πράττοιεν διὰ τὴν κτῆσιν, ὅτι κεκτημένοι εἶεν πάντα ἃ δεῖ κεκτῆσθαι τὸν δημιουργόν; Οἷον τέκτων, εἰ παρεσκευασμένος εἴη τά τε ὄργανα ἅπαντα καὶ ξύλα ἱκανά, τεκταίνοιτο δὲ μή, ἔσθ' ὅτι ὠφελοῖτ' ἂν (280d) ἀπὸ τῆς κτήσεως; Οὐδαμῶς, ἔφη. Τί δέ, εἴ τις κεκτημένος εἴη πλοῦτόν τε καὶ ἃ νυνδὴ ἐλέγομεν πάντα τὰ ἀγαθά, χρῷτο δὲ αὐτοῖς μή, ἆρ' ἂν εὐδαιμονοῖ διὰ τὴν τούτων κτῆσιν τῶν ἀγαθῶν; Οὐ δῆτα, ὦ Σώκρατες. Δεῖ ἄρα, ἔφην, ὡς ἔοικεν, μὴ μόνον κεκτῆσθαι τὰ τοιαῦτα ἀγαθὰ τὸν μέλλοντα εὐδαίμονα ἔσεσθαι, ἀλλὰ καὶ χρῆσθαι αὐτοῖς· ἢ οὐδὲν ὄφελος τῆς κτήσεως γίγνεται. Ἀληθῆ λέγεις. Ἆρ' (280e) οὖν, ὦ Κλεινία, ἤδη τοῦτο ἱκανὸν πρὸς τὸ εὐδαίμονα ποιῆσαί τινα, τό τε κεκτῆσθαι τἀγαθὰ καὶ τὸ χρῆσθαι αὐτοῖς; Ἔμοιγε δοκεῖ. Πότερον, ἦν δ' ἐγώ, ἐὰν ὀρθῶς χρῆταί τις ἢ καὶ ἐὰν μή; Ἐὰν ὀρθῶς. Καλῶς γε, ἦν δ' ἐγώ, λέγεις. Πλέον γάρ που οἶμαι θάτερόν ἐστιν, ἐάν τις χρῆται ὁτῳοῦν μὴ ὀρθῶς πράγματι ἢ ἐὰν ἐᾷ·

Traduction française :

[280] — Si tu allais à la guerre, n'aimerais-tu pas mieux partager les périls et (280a) les hasards avec un bon capitaine, qu'avec un mauvais ? — Avec un bon capitaine. — Et si tu étais malade, ne te confierais-tu pas plutôt à un bon médecin qu'à un mauvais ? — Assurément. — C'est-à-dire que tu attendrais un meilleur succès d'un bon médecin, que de celui qui ne saurait pas son métier ? — Il en convint. — C'est donc toujours la sagesse qui fait que les hommes réussissent; car personne ne sera jamais mal dirigé par la sagesse; avec elle nécessairement on fait bien et on réussit; autrement ce ne serait plus la sagesse. (280b) Enfin nous tombâmes d'accord, et je ne sais comment, qu'en général la sagesse et le succès vont toujours ensemble. Après que nous fûmes convenus de cela, je lui demandai de nouveau ce qu'il pensait des choses que nous avions accordées d'abord ; car nous avons avancé, lui dis-je, que nous serions heureux et contents si nous avions beaucoup de biens. — Il en convint. — Serions-nous heureux par les biens que nous possédons s'ils ne nous servaient à rien, ou s'ils nous servaient à quelque chose? — Il faut qu'ils nous servent à quelque chose. — Mais nous (280c) serviraient-ils à quelque chose, si nous nous bornions à les posséder et que nous n'en fissions aucun usage? Par exemple, que nous servirait d'avoir quantité de vivres, sans en manger, et beaucoup à boire sans boire ? — A rien du tout, me dit-il. — Et les artisans, s'ils possédaient tout ce qu'il leur faut chacun pour leur métier, et n'en faisaient pas usage, seraient-ils heureux par cette possession? je dis, par cela même qu'ils possèdent tout ce qu'il faut à un artisan ? Supposons, par exemple, qu'un charpentier ait tous les instruments nécessaires, tout le bois qu'il lui faut, et qu'il ne travaille pas, quel avantage tirera-t-il (280d) de cette possession? — Aucun. — Et qu'un homme possède de grandes richesses et tous les biens dont nous avons parlé, sans oser y toucher ; la possession seule de tant de biens le rendra-t-elle heureux? — Non, sans doute, Socrate. — Il semble donc que, pour être heureux, ce ne soit pas assez d'être maître de tous ces biens, mais qu'il faut encore en user ; autrement la possession ne servira à rien. — Tu dis vrai, Socrate, répondit Clinias. — Et (280e) crois-tu, Clinias, que la possession et l'usage des biens suffisent pour rendre heureux? — Je le crois. — Comment! si l'on en fait un bon usage, ou un mauvais ? — Si l'on en fait un bon usage, dit Clinias. — Tu as fort bien répondu, lui dis-je, car il serait encore pis de faire un mauvais usage d'une chose, que de n'en pas user.





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Dernière mise à jour : 26/02/2010