HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)



Texte grec :

[276] ὥστε οὐδὲ παρακελεύσασθαί μοι ἐξεγένετο (276a) εὐλαβηθῆναι τῷ μειρακίῳ, ἀλλ' ἀπεκρίνατο ὅτι οἱ σοφοὶ εἶεν οἱ μανθάνοντες. Καὶ ὁ Εὐθύδημος, καλεῖς δέ τινας, ἔφη, διδασκάλους, ἢ οὔ; Ὡμολόγει. Οὐκοῦν τῶν μανθανόντων οἱ διδάσκαλοι διδάσκαλοί εἰσιν, ὥσπερ ὁ κιθαριστὴς καὶ ὁ γραμματιστὴς διδάσκαλοι δήπου σαν σοῦ καὶ τῶν ἄλλων παίδων, ὑμεῖς δὲ μαθηταί; Συνέφη. Ἄλλο τι οὖν, ἡνίκα ἐμανθάνετε, οὔπω ἠπίστασθε ταῦτα ἃ ἐμανθάνετε; Οὐκ ἔφη. Ἆρ' οὖν (276b) σοφοὶ τε, ὅτε ταῦτα οὐκ ἠπίστασθε; Οὐ δῆτα, δ' ὅς. Οὐκοῦν εἰ μὴ σοφοί, ἀμαθεῖς; Πάνυ γε. Ὑμεῖς ἄρα μανθάνοντες ἃ οὐκ ἠπίστασθε, ἀμαθεῖς ὄντες ἐμανθάνετε. Ἐπένευσε τὸ μειράκιον. Οἱ ἀμαθεῖς ἄρα μανθάνουσιν, ὦ Κλεινία, ἀλλ' οὐχ οἱ σοφοί, ὡς σὺ οἴει. Ταῦτ' οὖν εἰπόντος αὐτοῦ, ὥσπερ ὑπὸ διδασκάλου χορὸς ἀποσημήναντος, ἅμα ἀνεθορύβησάν τε καὶ ἐγέλασαν οἱ ἑπόμενοι (276c) ἐκεῖνοι μετὰ τοῦ Διονυσοδώρου τε καὶ Εὐθυδήμου· καὶ πρὶν ἀναπνεῦσαι καλῶς τε καὶ εὖ τὸ μειράκιον, ἐκδεξάμενος ὁ Διονυσόδωρος, τί δέ, ὦ Κλεινία, ἔφη, ὁπότε ἀποστοματίζοι ὑμῖν ὁ γραμματιστής, πότεροι ἐμάνθανον τῶν παίδων τὰ ἀποστοματιζόμενα, οἱ σοφοὶ ἢ οἱ ἀμαθεῖς; Οἱ σοφοί, ἔφη ὁ Κλεινίας. Οἱ σοφοὶ ἄρα μανθάνουσιν ἀλλ' οὐχ οἱ ἀμαθεῖς, καὶ οὐκ εὖ σὺ ἄρτι Εὐθυδήμῳ ἀπεκρίνω. (276d) Ἐνταῦθα δὴ καὶ πάνυ μέγα ἐγέλασάν τε καὶ ἐθορύβησαν οἱ ἐρασταὶ τοῖν ἀνδροῖν, ἀγασθέντες τῆς σοφίας αὐτοῖν· οἱ δ' ἄλλοι ἡμεῖς ἐκπεπληγμένοι ἐσιωπῶμεν. Γνοὺς δὲ ἡμᾶς ὁ Εὐθύδημος ἐκπεπληγμένους, ἵν' ἔτι μᾶλλον θαυμάζοιμεν αὐτόν, οὐκ ἀνίει τὸ μειράκιον, ἀλλ' ἠρώτα, καὶ ὥσπερ οἱ ἀγαθοὶ ὀρχησταί, διπλᾶ ἔστρεφε τὰ ἐρωτήματα περὶ τοῦ αὐτοῦ, καὶ ἔφη· πότερον γὰρ οἱ μανθάνοντες μανθάνουσιν ἃ ἐπίστανται ἢ ἃ μὴ ἐπίστανται; Καὶ ὁ Διονυσόδωρος πάλιν μικρὸν πρός με ψιθυρίσας, (276e) καὶ τοῦτ', ἔφη, ὦ Σώκρατες, ἕτερον τοιοῦτον οἷον τὸ πρότερον. Ὦ Ζεῦ, ἔφην ἐγώ, μὴν καὶ τὸ πρότερόν γε καλὸν ἡμῖν ἐφάνη τὸ ἐρώτημα. Πάντ', ἔφη, ὦ Σώκρατες, τοιαῦτα ἡμεῖς ἐρωτῶμεν ἄφυκτα. Τοιγάρτοι, ν δ' ἐγώ, δοκεῖτέ μοι εὐδοκιμεῖν παρὰ τοῖς μαθηταῖς. Ἐν δὲ τούτῳ ὁ μὲν Κλεινίας τῷ Εὐθυδήμῳ ἀπεκρίνατο ὅτι μανθάνοιεν οἱ μανθάνοντες ἃ οὐκ ἐπίσταιντο·

Traduction française :

[276] de sorte que je n'eus pas le loisir d'avertir ce jeune homme de prendre garde (276a) à ce qu'il dirait. Il répondit que c'étaient les savants qui apprenaient. — Y a-t-il des hommes que tu appelles des maîtres, ou non ? lui demanda Euthydème. — Clinias répondit que oui. — Les maîtres ne le sont-ils pas de ceux qui apprennent ? Le joueur de luth, le grammairien étaient tes maîtres ; toi et les autres garçons, vous étiez leurs disciples. — Il en tomba d'accord. — Mais quand vous appreniez, vous ne saviez pas encore les choses que vous appreniez? — Non, sans doute. — Vous n'étiez donc pas (276b) savants quand vous ignoriez ces choses-là ? — Il le faut bien. — Puisque vous n'étiez pas savants, vous étiez donc ignorants?— Il est vrai. — Vous donc qui apprenez les choses que vous ne savez pas, vous les apprenez étant ignorants? — Le jeune homme fit signe que oui. — Ce sont donc les ignorants qui apprennent, Clinias, et non pas les savants, comme tu le pensais. A ces mots, comme un chœur au signal du chef, tous les amis d'Euthydème et de Dionysodore éclatèrent en de grands ris (276c) mêlés d'applaudissements. Le pauvre garçon n'avait pas encore eu le temps de respirer, que Dionysodore, reprenant le discours, lui demanda : Mais, Clinias, quand votre maître récite quelque chose, qui sont ceux qui apprennent ce qu'il récite? sont-ce les savants ou les ignorants ? — Les savants. — Ce sont donc les savants qui apprennent, ce ne sont pas les ignorants. Ainsi tu n'as pas bien répondu à Euthydème. (276d) Aussitôt voilà de nouveaux éclats de rire et de nouveaux applaudissements de la part des amis d'Euthydème et de Dionysodore, qui admiraient leur sagesse. Nous autres, tout étonnés, nous demeurions dans le silence. Euthydème voyant notre surprise, pour nous donner encore une plus grande idée de sa sagesse, attaque de nouveau le jeune homme et lui demande, donnant à la même chose un autre tour, comme un bon danseur qui tourne deux fois sur la même place : Ceux qui apprennent, apprennent-ils ce qu'ils savent, ou ce qu'ils ne savent pas? Aussitôt Dionysodore me dit encore à l'oreille : (276e) Voilà, Socrate, un autre tour pareil au premier. Par Jupiter, lui répondis-je, cette première question m'a paru merveilleuse ! — Toutes nos questions sont de même nature, Socrate, on ne s'en peut démêler. — Et voilà, lui dis-je, ce qui vous donne tant d'autorité parmi vos disciples. Cependant Clinias avait répondu à Euthydème que ceux qui apprenaient, apprenaient ce qu'ils ne savaient pas.





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Dernière mise à jour : 26/02/2010