HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Criton

Page 54

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[54] Λόγοι δὲ ἐκεῖνοι οἱ περὶ (54a) δικαιοσύνης τε καὶ τῆς ἄλλης ἀρετῆς ποῦ ἡμῖν ἔσονται; Ἀλλὰ δὴ τῶν παίδων ἕνεκα βούλει ζῆν, ἵνα αὐτοὺς ἐκθρέψῃς καὶ παιδεύσῃς; Τί δέ; Εἰς Θετταλίαν αὐτοὺς ἀγαγὼν θρέψεις τε καὶ παιδεύσεις, ξένους ποιήσας, ἵνα καὶ τοῦτο ἀπολαύσωσιν; τοῦτο μὲν οὔ, αὐτοῦ δὲ τρεφόμενοι σοῦ ζῶντος βέλτιον θρέψονται καὶ παιδεύσονται μὴ συνόντος σοῦ αὐτοῖς; Οἱ γὰρ ἐπιτήδειοι οἱ σοὶ ἐπιμελήσονται αὐτῶν. Πότερον ἐὰν μὲν εἰς Θετταλίαν ἀποδημήσῃς, ἐπιμελήσονται, ἐὰν δὲ εἰς Ἅιδου ἀποδημήσῃς, οὐχὶ ἐπιμελήσονται; Εἴπερ γέ τι ὄφελος αὐτῶν (54b) ἐστιν τῶν σοι φασκόντων ἐπιτηδείων εἶναι, οἴεσθαί γε χρή. “Ἄλλ᾽, Σώκρατες, πειθόμενος ἡμῖν τοῖς σοῖς τροφεῦσι μήτε παῖδας περὶ πλείονος ποιοῦ μήτε τὸ ζῆν μήτε ἄλλο μηδὲν πρὸ τοῦ δικαίου, ἵνα εἰς Ἅιδου ἐλθὼν ἔχῃς πάντα ταῦτα ἀπολογήσασθαι τοῖς ἐκεῖ ἄρχουσιν· οὔτε γὰρ ἐνθάδε σοι φαίνεται ταῦτα πράττοντι ἄμεινον εἶναι οὐδὲ δικαιότερον οὐδὲ ὁσιώτερον, οὐδὲ ἄλλῳ τῶν σῶν οὐδενί, οὔτε ἐκεῖσε ἀφικομένῳ ἄμεινον ἔσται. ἀλλὰ νῦν μὲν ἠδικημένος ἄπει, (54c) ἐὰν ἀπίῃς, οὐχ ὑφἡμῶν τῶν νόμων ἀλλὰ ὑπἀνθρώπων· ἐὰν δὲ ἐξέλθῃς οὕτως αἰσχρῶς ἀνταδικήσας τε καὶ ἀντικακουργήσας, τὰς σαυτοῦ ὁμολογίας τε καὶ συνθήκας τὰς πρὸς ἡμᾶς παραβὰς καὶ κακὰ ἐργασάμενος τούτους οὓς ἥκιστα ἔδει, σαυτόν τε καὶ φίλους καὶ πατρίδα καὶ ἡμᾶς, ἡμεῖς τέ σοι χαλεπανοῦμεν ζῶντι, καὶ ἐκεῖ οἱ ἡμέτεροι ἀδελφοὶ οἱ ἐν Ἅιδου νόμοι οὐκ εὐμενῶς σε ὑποδέξονται, εἰδότες ὅτι καὶ ἡμᾶς ἐπεχείρησας ἀπολέσαι τὸ σὸν μέρος. ἀλλὰ μή σε (54d) πείσῃ (Κρίτων) ποιεῖν λέγει μᾶλλον ἡμεῖς”. Ταῦτα, φίλε ἑταῖρε Κρίτων, εὖ ἴσθι ὅτι ἐγὼ δοκῶ ἀκούειν, ὥσπερ οἱ κορυβαντιῶντες τῶν αὐλῶν δοκοῦσιν ἀκούειν, καὶ ἐν ἐμοὶ αὕτη ἠχὴ τούτων τῶν λόγων βομβεῖ καὶ ποιεῖ μὴ δύνασθαι τῶν ἄλλων ἀκούειν· ἀλλὰ ἴσθι, ὅσα γε τὰ νῦν ἐμοὶ δοκοῦντα, ἐὰν λέγῃς παρὰ ταῦτα, μάτην ἐρεῖς. Ὅμως μέντοι εἴ τι οἴει πλέον ποιήσειν, λέγε. (Κρίτων) Ἀλλ᾽, Σώκρατες, οὐκ ἔχω λέγειν. (Σωκράτης) (54e) Ἔα τοίνυν, Κρίτων, καὶ πράττωμεν ταύτῃ, ἐπειδὴ ταύτῃ θεὸς ὑφηγεῖται. [54] Alors que deviendront tous ces discours sur la justice et toutes les autres vertus? Mais peut-être veux-tu te conserver pour tes enfants, afin de pouvoir les élever ? Quoi donc ! est-ce en les emmenant en Thessalie que tu les élèveras, en les rendant étrangers à leur patrie, pour qu’ils t’aient encore cette obligation? ou si tu les laisses à Athènes, seront-ils mieux élevés, quand tu ne seras pas avec eux, parce que tu seras en vie? Mais tes amis en auront soin? Quoi ils en auront soin si ta vas en Thessalie, et si tu vas aux enfers ils n’en auront pas soin ! Non, Socrate, si du moins ceux qui se disent tes amis valent quelque chose; et il faut le croire. Socrate, suis les conseils de celles qui t’ont nourri: ne mets ni tes enfants, ni ta vie, ni quelque chose que ce puisse être, au dessus de la justice, et quand tu arriveras aux enfers, tu pourras plaider ta cause devant les juges que y trouveras; car si tu fais ce qu’on te propose sache que tu n’amélioras tes affaires, ni dans ce monde, ni dans l’autre. Et subissant ton arrêt, tu meurs victime honorable de l’iniquité, non des lois, mais des hommes ; mais, si tu fuis, si tu repousses sans dignité l’injustice par l’injustice, le mal, par le mal, si tu violes le traité qui t’obligeait envers nous, tu mets en péril ceux que tu devais protéger, toi, tes amis, ta patrie et nous. Tu nous auras pour ennemis pendant ta vie, et quand tu descendras chez les morts , nos sœurs, les Lois des enfers , ne t’y feront pas un accueil trop favorable, sachant que tu as fait tous tes efforts pour nous détruire. Ainsi, que Criton n’ait pas sur toi plus de pouvoir que nous, et ne préfère pas ses conseils aux nôtres. Te crois entendre ces accents, mon cher Criton, comme ceux que Cybèle inspire croient entendre les flûtes sacrées : le son de ces paroles retentit dans mon âme, et me rend insensible à tout autre discours; et sache qu’au moins dans ma disposition présente, tout ce que tu pourras me dire contre sera inutile. Cependant si tu crois pouvoir y réussir, parle. CRITON. Socrate je n’ai rien à dire. SOCRATE. Laissons donc cette discussion, mon cher Criton, et marchons sans rien craindre par où Dieu nous conduit.


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Dernière mise à jour : 30/05/2005